Etude psychologique de Roland et d'Olivier (dans la Chanson de Roland)
Publié le 29/04/2011
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Méthode : Pour traiter un devoir de ce genre, il faut d'abord lire attentivement la Chanson de Roland, en relevant tous les traits qui peignent Roland et Olivier. Puis il faut faire un plan, c'est-à-dire classer ces traits et les ré-i partir en paragraphes distincts, comme ci-dessous. (Les chiffres entre parenthèses indiquent les numéros des vers de la Chanson de Roland.) introduction. Roland est preux et Olivier est sage ( 1093), dit le poète. Définissons ces deux vertus. 1° il est, avant tout, fidèle à son seigneur: deux fois (1009-1012 et 1117-1119) Roland affirme qu'on doit, pour son seigneur, souffrir toutes les détresses, endurer les grandes chaleurs et les grands froids, et perdre du cuir et du poil ! Et par ailleurs, mieux nous frappons, mieux l'empereur nous aime (1092).
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plus proche de nous.
C'est, si l'on veut, la même opposition qu'entre Horace farouche et Curiace attendri, chezCorneille.
1° il s'émeut quand il voit le nombre des Sarrasins :
Au dedans de lui-même, il en est grandement troublé.
(1036).
2° Il met tout de suite sa confiance en Dieu :
Seigneurs Français, que Dieu vous donne sa force ! Tenez fermement, pour que nous ne soyons pas vaincus.
(1045-1046).
3° il est prudent, et, en chef avisé, veut mettre toutes les chances de son côté avant d'entreprendre la bataille.
Iln'y a qu'à reprendre la scène plus haut citée (1053 1081) pour apprécier avec quelle sagesse il conseille à Roland desonner du cor.
4° il raisonne, quand Roland s'abandonne à sa démesure : Pourquoi vous blâmerait-on?...
Grandes sont les arméesde cette engeance étrangère, et bien petite notre troupe ! (1082, 1086-1087).
5° il s'attendrit sur les victimes auxquelles ne pense pas Roland : Celui qui aura fait aujourd'hui l'arrière-garde ne lafera plus jamais.
(1105).
Et, s'attristant d'une si touchante façon : Je n'ai pas le cœur aux paroles...
(1170).
Olivier et Roland vont surtout s'affronter dans une scène magnifique, au moment Où tout espoir de vaincre a disparu(1693-1736).
Roland a été soudain frappé de douleur en voyant que les Français se découragent (1631) et ils'émeut devant leur massacre.
Il s'approche d'Olivier, il veut lui dire quelque chose, il ne sait comment s'y prendre :Comment faire ? lui demande-t-il.
Et Olivier répond : Comment? Je ne sais pas.
A l'inquiétude, et peut-être auremords de Roland, par trois fois, il oppose avec une ironie amère, avec la raillerie désolée de celui qu'on n'a pasvoulu écouter quand il en était temps, les arguments que Roland lui faisait valoir tout à l'heure : sonner du cor, ceserait se déshonorer !
En même temps, il libère sa conscience en formulant nettement ses reproches à l'adresse de Roland.
Il avait déjàlaissé entendre (1174), au début de la bataille, que Roland serait le seul coupable du désastre et que les vaillantsbarons français, eux, n'encourraient aucun blâme; cette fois, il dit à Roland : Compagnon, c'est votre faute...
et laFrance en sera honnie ! (1723-1734), Sa colère éclate, il jure que si tous deux en réchappent., jamais Rolandn'épousera sa sœur Aude.
Mais dans son courroux même, quels étonnants retours de tendresse! Deux fois, au milieu de ses reproches, il laisseéchapper un cri de pitié: Mais comme vos deux bras sont sanglants ! (1711).
Aujourd'hui prend fin notre loyalcompagnonnage : avant ce soir nous nous séparerons, et ce sera dur.
(1735-1736).
Et rien n'est plus poignant que le silence de Roland après la dure leçon que lui a infligée Olivier...
Tous deux vont mourir, le sage d'abord, le preux ensuite.
Il descend à pied, se couche contre terre.
A haute voix, il dit sa coulpe, les deux mains jointes et levées vers leciel, et prie Dieu qu'il lui donne le paradis et qu'il bénisse Châties et douce France et, par-dessus tous les hommes,Roland, son compagnon.
(2013-2018).
Il meurt simplement, comme savaient mourir les guerriers chrétiens du moyenâge, disait Péguy : non pas dans le lâche et sale tremblement d'un esclave oriental, mais avec la contrition d'unbaron français.
Roland au moment de mourir accède à la sainteté.
1° l'oraison funèbre des preux : il va prononcer une admirable oraison funèbre (1852-1865), sur ses compagnonsmorts en combattant, et Corneille, qui ne connaissait pas la Chanson de Roland, retrouvera presque les mêmestermes pour faire dire au vieil Horace sur ses fils tués à l'ennemi :
Que des plus nobles fleurs leur tombe soit couverte !
2° le langage de Roland devient fout chrétien de résignation et de douceur s Ici nous recevrons le martyre, et jesais bien maintenant que nous n'avons plus guère à vivre.
(1922-1923).
Quand Charles viendra, il ne laissera pas denous bénir.
(1931).
A Olivier mourant, qui le frappe en le prenant pour un Sarrasin, il pardonne avec une infiniegentillesse (2006-2007).
3° le rassemblement des morts : aux pieds de l'archevêque Turpin, qui va mourir lui aussi, Roland va réunir et rangerles corps de ses compagnons tués dans la bataille, pour qu'il les bénisse une dernière fois (2190-2194).
4° les adieux à Durandal : adieux du guerrier qui aime son épée parce qu'elle lui a été loyale : Ah ! Duandal, comme.
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