Etude linéaire acte 3 scene 12 Le Malade imaginaire Molière
Publié le 25/04/2023
Extrait du document
«
Introduction
Le XVIIeme Siécle est le siécle du théâtre classique et surtout de la
comédie.
Molière de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin est l’un des
plus grands comédiens et dramaturges français.
Directeur de troupe, Il écrit et
joue des farces et comédies-ballets, mais il excelle surtout dans l'écriture et la
mise en scène de comédies grinçantes qui dénonçaient les défauts humains,
souvent incarnés par un personnage excessif : L’Avare (1668), Le
Misanthrope (1666), Les précieuses ridicules (1659)…
Le Malade Imaginaire est la dernière pièce de Molière jouée en 1673.
C’est
une comédie-ballet, en 3 actes, écrite en prose qui met en scène Argan, un
père de famille extravagant et hypocondriaque, entouré de médecins
incompétents qui veut être soigner sans cesse.
Béline, sa seconde épouse
hypocrite et vénale, cherche à s’accaparer les biens d’Argan.
La servante
Toinette, par une série de subterfuge, souhaite aider Argan à retrouver la
raison et ouvrir les yeux sur les gens qui l’entourent.
Le passage a étudié est un extrait de la scène 12 de l’acte III.
Toinette met au
point une mise en scène destinée à prendre Béline au piège en demandant à
Argan de faire le mort.
Problématique :
En quoi cette scène présente-t-elle une comédie dans la comédie ?
Lecture du texte
Plan d’analyse linéaire :
Dans une première partie, du début de la scène à « le voilà de toute son long
dans cette chaise » , nous verrons comment Toinette met en scène une
comédie de tragédie, la fausse mort d’Argan.
Dans une deuxième partie, de « Le Ciel en soit loué » à « prenons auparavant
toutes ses clés » , le subterfuge de Toinette fonctionne et met à jour le
vrai visage de Béline.
Dans une troisième partie, de « Doucement » à la fin, Argan met un arrêt à la
comédie dans la comédie en se réveillant !
Partie 1 : Le stratagème de Toinette : Une comédie de tragédie, la
fausse mort d’Argan.
La scène s’ouvre par un jeu de mise en abyme, où Molière insère une comédie
au sein de la comédie qu’est la pièce de théâtre.
Toinette met en place un
stratagème qui consiste à faire croire à Béline qu'Argan est mort pour la
pousser à révéler ses véritables intentions, plaçant Argan en témoin et acteur
de sa fausse mort.
Le tout en usant des outils de la comédie : la mise en
scène, le rôle d’actrice, les situations tragiques et comiques…
La servante astucieuse est ici metteur en scène et actrice car elle joue la
comédie de la servante faussement éplorée face à la mort de son maitre.
Effectivement, la scène commence, avec Toinette qui s’exclame : « Ah ! mon
Dieu ! Ah malheur ! Quel étrange accident ! » (l.1).
La servante parodie une
tragédie utilisant le lexique de la fatalité comme « Dieu », « malheur »,
« étrange » et « accident », le coté tragique est accentué par les points
d’exclamation et les interjections « Ah ».
Toinette fait semblant de s’affoler en
surjouant son rôle, comme le souligne le verbe « s’écrit » en didascalie.
Elle donne l’alerte pour inquiéter tout en créant le suspense car on ne sait rien
des faits ni de qui est concerné (absence d’explications et emploi du champ
lexical de l’inquiétant « étrange »), .
De plus, suite à la question de Béline
« Qu’est-ce, Toinette ? » (l.2), la réponse de Toinette en termes évasifs « Ah
Madame ! » (l.3) accentue cet effet de suspense très présent dans la
comédie.
La stratégie de Toinette fonctionne puisqu’elle a interpelé l’intérêt de Béline,
comme le montrent les deux questions de l’épouse en réaction aux paroles
alarmantes de la servante (l2 et 4) « Qu’est-ce, Toinette ? » et « Qu’y a-til ? ».
L’information est apportée, à Béline, de façon brutale et directe par la phrase
« votre mari est mort » (l.5) comme pour voir quelle sera la réaction de celleci.
Comique de mots dans la manière d’annoncer la tragédie avec une
absence d’atténuation.
À ce moment, Béline est veuve, et elle reste sans aucune émotion se limitant à
répéter à la forme interrogative ce que lui dit Toinette « Mon mari est mort ? »
(l.6) jeu de quiproquo sur les sentiments de l’épouse : le choc de la nouvelle
car elle n’y croit pas contre la froideur et l’indifférence des sentiments.
Toinette, qui continue à surjouer son rôle, reprend l’interjection tragique
« Hélas ! » (l.7).
La servante a la volonté d’exagérer la mort d’Argan en
ajoutant « le pauvre défunt est trépassé »(l.7).
En utilisant ce pléonasme elle
crée un effet comique qui brise le coté tragique de la scène car le défunt est
forcément trépassé (comme si l’on disait le mort est mort), comique de mots.
La servante insiste « il vient de passer entre mes bras » (l.10), et précise être
le seul témoin « Personne ne sait encore… » (l.9) comme pour pousser Béline
à montrer son vrai visage.
Comique de geste où Toinette montre grossièrement le corps inerte d’Argan
« Tenez, le voilà de tout son long… » (l.10), on retrouve ici la dimension
visuelle du spectacle théâtral qui nomme les actions et les montre ensuite.
Comique de situation car durant tout cet échange le public est dans la
confidence.
Il sait que la servante rusée joue un rôle et qu’Argan entend tout.
Partie 2 : Le subterfuge fonctionne et Béline tombe dans le piège .
Coup de théâtre, Béline se démasque « Le ciel en soit loué » (l.13), son
hypocrisie explose, elle remercie le ciel d’avoir fait disparaître son époux.
Elle
emploie des mots forts exprimant la délivrance « me voilà délivrée ».
La situation est comique du fait que le spectateur sait qu’Argan entend tout.
On imagine....
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