Etude de la scène X de l'île aux esclaves de Marivaux..
Publié le 16/03/2010
Extrait du document
1/ Situation de la scène dans l'œuvre :
La scène X est la deuxième scène du dénouement (c'est le véritable dénouement de la pièce). Elle constitue le deuxième aveu d'Euphrosine (le premier étant dans la scène IV avec Trivelin). Celle-ci, comme Iphicrate, avoue à son tour avec plus de sincérité les abus qu'elle a fait endurer à Cléanthis grâce à sa supériorité sociale.
Cette scène est la suite logique de la scène IX où Arlequin et Iphicrate se réconcilient moralement et reprennent leur statut initial : « Pourquoi avez vous repris votre habit « (l.4).
Cléanthis est étonnée de constater cette réconciliation générale : « Mais enfin notre projet ? « Elle se lance alors, dans un réquisitoire constitué par sa longue tirade (l.22-l.47), et à son tour, elle pardonne les actes d'Euphrosine.
«
Cette longue tirade laisse douter les spectateurs sur le choix que va prendre Cl éanthis (Va telle pardonner à sa
maîtresse ?).
On ressent une certaine ambiance de suspens.
Une opposition se distingue entre les ma îtres et les valets « de pauvres gens (domestiques) que vous avez toujours
offens és .
tout riches que vous êtes » è parall élisme de construction.
De nombreux proc édés litt éraires sont utilis és pour appuyer son argumentation : l'hyperbole « cent fois plus
honn êtes qu'eux », comparaisons (l.26) « regardant comme de vers de terre », l'accumulation (l.28) « de l'or, de
l'argent, des dignit és » (è rythme ternaire), r épétition du terme « voil à » à la reprise qui insiste sur la d énonciation
du caract ère des privil égiés.
A la ligne 33-34, on peut distinguer des questions rh étoriques (accompagn ées des
réponses afin de faire avancer le r écit) « que faut-il être s'il vous plait ? ».
Il y a un jeu de miroir qui refl ète
l'opposition sociale ma îtres/valets + une gradation rythmique (l.23-27) « quL.quL.et qui » quaternaire.
Pour conclure, on peut dire que cette tirade ressemble à une sentence, comme la donnerait un juge lors d'un proc ès
: Cl éanthis dresse ici un v éritable r équisitoire contre les injustices sociales en montrant sa sup ériorit é dans la
maîtrise de la langue.
Il est adress é aux ma îtres mais aussi au public noble auquel elle s'adresse directement : «
entendez-vous, ...les honn êtes gens du monde » è double énonciation th éâtrale.
Cl éanthis leur reproche d'exercer
un pouvoir arbitraire, fond é sur les privil èges (or, argent) au lieu de la bont é et de la vertu : annonce de la
révolution.
Or Marivaux fait pleurer Cl éanthis.
Sa r évolte va échouer ; la pi èce n'est pas vraiment r évolutionnaire, la
vérité et dans le sentiment.
5/ Etude de la fin de la scène :
La sc ène s'ach ève finalement sur un pardon r éciproque, plein de sentiments (tradition du drame larmoyant).
Cléanthis accepte finalement de retrouver son statut initial.
Elle s'y r ésigne sous l'influence de ses trois
interlocuteurs (surtout Arlequin).
Sous la pression de cette épreuve, l'in égalit é sociale entre Euphrosine et Cl éanthis ne se r établit pas tout à fait (
Euphrosine propose quand m ême à Cléanthis de lui rendre sa libert é) voir r éplique finale d'Euphrosine.
Ici on distingue le caract ère misogyne de Marivaux : les femmes acc èdent plus lentement la raison, le pardon semble
plus difficile à admettre pour celle-ci.
La sc ène s'ach ève sur un ton dramatique.
Les sentiments qui animent les personnages montrent la v érité de leurs
pens ées (morale chr étienne bas ée sur le sentiment)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Etude de la scène X de l'île aux esclaves de Marivaux.
- Etude de la scène 3 : L'île des esclaves de Marivaux
- L'île aux esclaves, étude de la scène VI, Marivaux.
- MARIVAUX – L’île des esclaves, scène 1
- Lecture Analytique: L'île des esclaves Scène X Tirade de Cléanthis Pierre de Marivaux est auteur principalement de pièces de théâtre.