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ETUDE DE COUPS DE PILON DE DAVID DIOP

Publié le 01/10/2011

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L’auteur de Coups de Pilon  est né d’un père sénégalais (Mamadou Yandé Diop) et d’une mère camerounaise (Maria Mandessi Bell) le 09 Juillet 1927 à Bordeaux lors d’un congé de ses parents. Il foule le sol sénégalais pour la première fois en 1931. A la suite du décès de son père en France David ainsi que ses sœurs et frères sont confiés à une amie de la famille à St-Louis où il fréquente le prestigieux lycée Faidherbe. Durant l’année scolaire 1943-1944, brillant élève de Senghor en classe de seconde, il se présente avec succès en candidat libre à la première partie du baccalauréat. Après l’obtention de la deuxième partie du baccalauréat l’année suivante au lycée Louis le grand de Paris, il s’inscrit en faculté de médecine à Grenoble. Maladif, il subit une intervention chirurgicale aux poumons et reste pendant deux ans interné à l’hôpital St-Hilaire.

« Travail conçu et réalisé par M.

S A Dione professeur de Lettres au LDZ Page 2 L’ Œ UVRE Le titre Le pilon est cet instrument domestique que les femmes utilisent pour moudre la céréale dans le mortier.

Il est donc un instrument de transformation qui permet à David de rapprocher son utilité à celle de la poésie africaine qui doit se proposer de transformer les consciences africaines.

Au-delà, le titre est aussi une métaphore qui prolonge l’encrage du poète et son attachement à son Afrique ( Refrain de la chanson les coqs chantent le jour paraît ). Le titre renvoie à une signification pédagogique qui incite au travail, mais au travail libérateur.

C’est une invite des africains au travail qui les attend en même temps qui les plonge dans une sorte de retour au passé, au bon passé, le passé noble, le passé des pilons, seule vérité de l’homme noir.

C’est dans cette perspective qu’il faut placer les coups de pilon qui résonnent au contact du mortier, chant ample, scandé, tendre et violent.

Ils sont une invite au travail, à l’aube naissante d’un monde nouveau.

L’aube, c’est l’heure africaine par excellence, l’heure où l’homme des pays chauds peut oser défier le travail.

C’est d’ailleurs à l’aube que retentissent les coups de pilon symbole de la survie humaine. La structure Le recueil s’organise autour de trois lignes de force : la dénonciation du colonialisme, la réhabilitation du continent noir et l’appel des opprimés à la lutte libératrice qui correspondent à l’axe chronologique du temps : Passé- Présent -Futur. La dénonciation du colonialisme permet à David Diop d’évoquer la situation qui prévaut à l’heure des colonies.

C’est une situation très difficile pour les africains exposés aux assassinats, aux vols, aux tortures… Le blanc renverse complètement l’ordre naturel des choses.

Adieu la tranquillité , adieu le bonheur, adieu la vie.

C’ est tout le sens du poème « Celui qui a tout perdu », poème dont la structure(2 strophes) traduit bien la rupture entre les deux époques : la première partie est consacrée à l’heureuse Afrique tandis que la deuxième partie introduite par l’adverbe « Puis » décrit l’enfer créé par la situation coloniale. Aux éclats de joie succède le silence lourd.

Le soleil s’éclipse, l’uniforme de guerre couvre la beauté nue des enfants, le grincement des chaînes remplace le son du tam-tam.

On détruit, on asservit pour mieux piller.

Hommes sans c œ ur, les colons se vautrent dans la capacité matérielle , le ravage spirituel, le carnage et les barbaries de toutes sortes .On a affaire à des monstres, des vautours, des hyènes qui disent posséder la science et la technique mais qui sont dépourvus de sentiments : « Hommes étranges qui n’étiez pas des hommes / vous saviez tous les livres vous ne saviez pas l’amour ».cf.

le poème « Les vautours » Mais il y a plus anachronique encore ; ces savants qui transforment l’Afrique en un gigantesque abattoir tiennent entre leurs mains un livre qui prêche l’amour.

En fait, s’agissait-il de l’amour de faire des martyrs ? Cela en a tout l’air comme l’atteste le poème « Le temps des martyrs » : « Le blanc a tué mon père car mon père était fier, le blanc a tué ma mère car ma mère était belle ». En somme par des mots concrets, une syntaxe simple, un langage économique et un style clair, l’auteur de Coups de pilon dénonce la colonisation en accentuant la brutalité des colons. La réhabilitation du continent noir tient dans l’ œ uvre à l’évocation de l’Afrique d’antan, qui contrairement à l’avis de ceux qui l’ont transformée en enfer n’en était point un.

Voilà pourquoi le poète regrette cette époque.

Alors sans verser dans le sentimentalisme excessif, David affirme les valeurs originales du continent noir.

L’Afrique est la source de l’identité du noir où qu’il se trouve « Auprès de toi, j’ai retrouvé mon nom/ mon nom toujours caché .

O mère mienne et qui est celle de tous ».

On voit donc que l’Afrique est la mère patrie de tous les nègres, mère radieuse, symbole d’affection et d’altruisme.

Cette Afrique mère protectrice est comme un arbre qui protège de son ombre les valeurs ancestrales.

Ainsi soutiendra-t-il à la page 33 du recueil « Cet arbre –là, splendidement seul au milieu des fleurs blanches et. »

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