«Être cultivé aujourd'hui, c'est porter en soi à sa mort bien d'autres mondes que ceux de sa naissance, c'est rechercher, revendiquer la différence, la dissemblance. [ ... ] Être cultivé aujourd'hui, c'est être tissé, métissé par la culture des autres.» Que vous inspire cette réflexion d'un écrivain contemporain ?
Publié le 10/10/2011
Extrait du document

Le métissage culturel est un problème aussi ancien que
notre civilisation. Mais il a pris aujourd'hui en Europe une
acuité nouvelle. Toute discussion sur ce problème dégénère
souvent en polémique idéologique ou politique. Ne prenez pas
le prétexte de ce sujet pour livrer vos humeurs sur le phénomène
d'immigration contemporain, mais essayez plutôt
d'avoir un regard large et serein, guidé par l'histoire, sur le
brassage des cultures et l'apport des mélanges raciaux à la
civilisation.

«
Sans doute faut-il regarder de plus près comment se sont
opérées ces rencontres interculturelles.
Traditionnellement,
dans l'Antiquité, ce sont
les guerres, suivies d'occupation, qui ont permis le métissage culturel.
Grecs et Perses, Romains et
Gaulois, Maures et Espagnols dès le VIII• siècle, furent bien
obligés, une fois face à face, d'organiser leurs rapports.
Puis il y eut la colonisation qui, elle aussi, sous forme généralement
brutale a réglé la confrontation des peuples.
Tous les pays civi lisés ont souhaité étendre leur domination au-delà de leurs
frontières, soit comme les Phéniciens, pour établir des« comp toirs », soit comme les Grecs, pour coloniser les peuplades
alentour.
Commerciales au départ, ces « occupations » devien
nent vite politiques et idéologiques (les colonisateurs imposant
leurs idées et leur religion).
Néanmoins, elles furent, en Médi terranée, des foyers d'échange privilégiés entre l'Orient et l'Occident (en matière scientifique et culturelle, on connaît
l'influence de la Bibliothèque d'Alexandrie).
Les échanges ethniques ( 1 1 se font de nos jours par le canal
de l'immigration.
Des habitants de pays pauvres et de pays en
voie de développement, viennent « chercher fortune )) dans les pays riches, sans y être spécialement appelés (ils l'ont été pen dant longtemps il est vrai, jusqu'à la crise des années 701.
Maghr~bins en France, Turcs en Allemagne ou aux Pays-Bas,
Indiens et Pakistanais en Grande-Bretagne...
Aucun pays
d'Europe occidentale n'khappe d~sormais à l'immigration.
Pas rnbme ceux qui ~taient - et restent - des nations d'~mi grants, comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal.
Le ((vieux continent» est devenu une immense te"e d'asile et de brassa ges ethniques au rnbme titre que /'AITiérique du Nord.
Mais
sans l'avoir vraiment choisi et sans toujours s'en rendre bien
compte (Le Monde, 3 juillet 19871.
Ces phénomènes de grande
envergure, conçus comme bénéfiques par les uns, inquiètent
passablement les autres.
Qu'en est-il exactement du point de
vue du profit culturel des sociétés en présence 7
De la vraie culture
La vraie culture, c'est un état par lequel l'individu s'enrichit
chaque jour, du point de vue intellectuel, moral, affectif, etc.,
au contact d'autres habitudes, d'autres modes de vie, d'autres
manières de penser (ce que l'auteur de la citation exprime par revendiquer la diff~rence, la dissemblance) : Je ne sache point meilleure ~cole ( .•.
J à former la vie que de lui proposer inces-
( 1) Ethnie : ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de caractè res de civilisation (communauté de langue et de culture, alors que la race dépend de caractères anatomiques)..
»
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