Estimez-vous avec F. Jacob, biologiste, prix Nobel de médecine en 1965, que « rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison » ? Vous fonderez votre réponse sur des arguments et des exemples précis.
Publié le 28/03/2011
Extrait du document
La science est plus soumise aux exigences de l'esprit qu'au souci d'innover. Désormais les scientifiques sont modestes et admettent leurs limites mais leur attitude intellectuelle se heurte au désir de compréhension globalisante et définitive de certains et crée parfois une situation conflictuelle entre sceptiques et sectaires. D'ailleurs, les critiques fusent contre les scientifiques réputés insensibles apprentis-sorciers comme s'ils étaient nuisibles à l'humanité à l'exclusion de tous les autres hommes. Pourtant, hommes d'église et hommes d'État sont plus responsables des malheurs historiques qu'hommes de science.
«
• fanatisme : F.
Jacob désigne ce zèle intolérant, qui refuse de reconnaître aux autres le droit à une convictiondifférente, comme responsable des atrocités de l'Histoire.
Cet esprit sectaire, passionné, violent déclenche desconduites hostiles, haineuses, rheurtrières qui jalonnent les siècles.
INDICATIONS POUR LA DISCUSSION
• En introduction, vous pourriez rappeler que le professeur Jacob s'élève vigoureusement contre les fanatismesresponsables des conflits internationaux ; or, ce qui fonde le sectarisme, c'est « la certitude d'avoir raison ».
• Définissez ensuite l'expression, dépassez le stade des assurances indéniables et prosaïques pour montrer que lesubstantif a ici valeur de conviction (de nature intime, subjective).• Notez aussi qu'« avoir raison», se traduit par une opposition à quelqu'un prétendu dans l'erreur.
• Indiquez maintenant dans une première partie pourquoi cette attitude présente des dangers : „
— elle suscite un orgueil qui peut conduire à l'arbitraire.
(Choisissez des exemples dans vos connaissanceshistoriques) ;
— elle porte à vouloir endoctriner les hommes de confession différente (pensez aux guerres de religion, àl'évangélisation des pays d'Amérique latine) ;
— elle exclut de la communauté les groupes minoritaires (Révocation de l'Édit de Nantes) ;
— elle provoque des crimes honteux contre l'humanité (génocides — n'oubliez pas la position hitlérienne contre lesJuifs au cours de la dernière guerre mondiale) ;
— elle divise les hommes en clans hostiles incapables de dialoguer, de se comprendre ;
— elle influence les esprits plus naïfs, les poussant au nom de grands principes à se jeter dans de violents conflits ;les causes profondes, souvent peu avouables, ne sont pas révélées (ainsi c'est au nom du nationalisme que lessoldats vont se battre mais la plupart des guerres sont déclenchées par un désir d'hégémonie ou des nécessitéséconomiques).
Dans toute cette partie, vous avez, par les exemples, donné raison au professeur Jacob.
• En seconde partie, indiquez que « la certitude d'avoir raison » est parfois bénéfique.
Quand ?
— lorsque l'artiste se moque des courants de son époque et crée une œuvre originale contre l'esprit de son temps(les « poètes maudits » par exemple) ;
— lorsqu'individuellement quelqu'un oppose une résistance aux pressions exercées sur lui pour le faire adhérer à unecause ;
— lorsque le chercheur après maintes études et vérifications affirme qu'il est sûr de lui (pensez à Galilée) ;
— lorsqu'elle est un acte de foi dans l'homme.
Vous remarquerez alors que « la certitude d'avoir raison est dangereuse » essentiellement lorsqu'elle est collective,jamais lorsqu'elle est individuelle sauf si l'individu est un chef politique ou religieux.
• Vous pourriez conclure sur la question réelle que pose cette phrase : celle de l'intolérance..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Estimez-vous avec F. Jacob, biologiste, prix Nobel de médecine en 1965, que « rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison » ? Vous fonderez votre réponse sur des arguments et des exemples précis.
- Estimez-vous avec F. Jacob, biologiste, prix Nobel de médecine en 1965, que « rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison » ?
- LWOFF, André (1902-1994) Biologiste et médecin, ses travaux, récompensés par le prix Nobel de médecine 1965, ont posé les bases de la génétique moléculaire moderne.
- LWOFF, André (1902-1994) Biologiste et médecin, ses travaux, récompensés par le prix Nobel de médecine 1965, ont posé les bases de la génétique moléculaire moderne.
- Fr. JACOB, Le jeu des possibles, 1981. (Extrait de l’Avant propos): «rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison » ?