ENTRETIEN SUR L’ART DU ROMAN DE KUNDERA
Publié le 16/06/2011
Extrait du document
L’énigme du moi :
« Tous les romans de tous les temps se penchent sur l’énigme du moi. (…) Par les différentes réponses à cette question, si vous le vouliez, vous pourriez distinguer différentes tendances, et peut-être, différentes périodes dans l’histoire du roman. «
Autoportrait dans l’action :
« C’est par l’action que l’homme sort de l’univers répétitif du quotidien où tout le monde ressemble à tout le monde, c’est par l’action qu’il se distingue des autres et qu’il devient individu. « Limites de l’autoportrait dans l’action avec Jacques le Fataliste, Diderot : le héros « ne peut jamais se reconnaître dans son acte. L’homme veut révéler par l’action sa propre image, mais cette image ne lui ressemble pas. «
«
Saisir le moi : « saisir l’essence de sa problématique existentielle »
« (…) je me suis rendu compte que le code de tel ou tel personnage est composé de quelques mots-clés.
(…)Chacun de ces mots a une signification différente dans le code existentiel de l’autre.
Bien sûr, ce code n’est pasétudié in abstracto , il se révèe progressivement dans l’action, dans les situations.
»
« Mais ce ne sont pas seulement les situations particulières qui sont ainsi interrogées, le roman tout entier n’estqu’une longue interrogation.
La littérature, indépendante des doctrines philosophiques :
« J’ai trop peur des professeurs pour lesquels l’art n’est qu’un dérivé des courants philosophiques théoriques.
Leroman connaît l’inconscient avant Freud, la lutte des classes avant Marx, il pratique la phénoménologie (la recherchede l’essence des situations humaines) avant les phénoménologues.
Quelles superbes “descriptionsphénoménologiques” chez Proust qui n’a connu aucun phénoménologue ! »
Normes imposées par le roman du XIXéme siècle :
« En effet, deux siècles de réalisme psychologique ont créé quelques normes quasi inviolables : 1.
Il faut donner lemaximum d’informations sur un personnages : sur son apparence physique, sur sa façon de parler et de secomporter ; 2.
Il faut faire connaître le passé d’un personnage, car c’est là qie se trouvent toutes les motivationsde son comportement présent ; et 3.
Le personnage doit avoir une totale indépendance, c’est-à-dire que l’auteur etses propres considérations doivent disparaître pour ne pas déranger le lecteur qui veut céder à l’illusion et tenir lafiction pour une réalité.
»
Rendre un personnage vivant :
« [L’] absence d’informations ne le rend pas moins “vivant”.
Car rendre un personnage “vivant” signifie : allerjusqu’au bout de sa problématique existentielle.
Ce qui signifie : aller jusqu’au bout de quelques situations, dequelques motifs, voire de quelques mots dont il est pétri.
»
ENTRETIEN SUR L’ART DE LA COMPOSITION
Place de la doctrine philosophique de l’auteur :
Le romancier ne doit pas affirmer sa pensée philosophique directement et affirmativement.
Un grand écrivain « saitcréer dans ses personnages des univers intellectuels extraordinairement riches et inédits ».
Def.
du roman :
Le roman est « une méditation sur l’existence vue au travers de personnages imaginaires ».
Rythme et composition :
« Une partie, c’est un mouvement.
Les chapitres sont des mesures.
Ces mesures sont ou bien courtes, ou bienlongues, ou bien d’une durée très irrégulière.
Ce qui nous amène à la question du tempo.
Chaque partie dans mesromans pourrait porter une indication musicale : moderato , presto , adagio , etc.
»
« Je trouve les contrastes des tempi extraordinairement importants ! (…) Cette sixième partie de La vie est ailleurs ,.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- » L'esprit du roman est l'esprit de complexité. Chaque roman dit au lecteur : les choses sont plus compliquées que tu ne le penses. Vous commenterez et au besoin discuterez ces lignes de Milan Kundera (L'Art du roman, 1986).
- L'art du roman, Milan Kundera (analyse)
- L'art du roman
- L'art roman marque une étape essentielle de l'histoire de l'Occident chrétien.
- Roman Art and Architecture - history.