Entracte : lamento du jardinier dans l'Électre de Giraudoux
Publié le 10/01/2020
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Scènes 10 et 11
Clytemnestre, à peine partie, reparaît : elle a compris qui est l’étranger. S'ensuit une autre scène de reconnaissance, beaucoup plus émouvante que celle entre le frère et la soeur (sc. 6), une parenthèse d'une minute qui montre, en courtes répliques, la mère et le fils tels qu'ils auraient pu être : aimants, admiratifs, sensibles ; hélas, il s'agit d’un « mirage » de mère, et d'un fils trop réel. Électre, commme toujours, met fin violemment à ces épanchements.
Scène 12
Une scène originale, comme décalée par rapport à la pièce, du « théâtre dans le théâtre », ironique et inquiétant en même temps.
La question initiale du mendiant à lui-même donne le point de départ :
• C'est l’histoire de ce poussé ou pas poussé que Je voudrais... »
Naturellement le mendiant pense à la chute d’Oreste bébé (sc. 4) ; mais dans son subconscient il peut s'agir aussi bien de l’épée poussée par Égisthe dans le corps d'Agamemnon, bien qu'on soit encore loin du dénouement (II, 9). Il s’agit donc peut-être davantage de meurtre que de chute... On comprend mieux dans cette perspective le « jeu » des Euménides, qui met en scène le dialogue inconscient de Clytemnestre et d’Oreste, ou peut-être encore un rêve d’Oreste endormi : il s’agirait pour lui de tuer Électre... et de s’unir
«
L'intervention d'l!:gisthe remet les choses au point en annonçant l'arrtvée d'Oreste.
Mais la scène devient comique : de loin.
grâce au mendiant complice, il prend le véritable Oreste pour le jardinier.
La réplique de Clytemnestre : • Au revoir.
mari de ma fille • ; est volontairement ambiguë.
En tout cas, l'action a avancé d'un pas, le suspense s'est épaissi.
Scènes 10 et 11 Clytemnestre, â peine partie, reparaît : elle a compris qui est l'étranger.
S'ensuit une autre scène de reconnaissance, beaucoup plus émouvante que celle entre le frère et la soeur (se.
6), une parenthèse d'une minute qui montre, en courtes répliques, la mère et le fils tels qu'ils auraient pu être : aimants, aqmiratifs, sensibles ; hélas, il s'agit d'un • mirage • de mère, et d'un fils trop réel.
Electre, commme toujours, met fin Violemment â ces épanchements.
Scène 12 Une scène originale, comme décalée par rapport à la pièce, du « théâtre dans le théâtre '" ironique et inquiétant en même temps.
La question initiale du mendiant à lui-même donne le point de départ : • C'est l'histoire de ce poussé ou pas poussé que je voudrais ...
• Naturellement le mendiant pense à la chute d'Oreste bébé (se.
4) ; mais dans son subconscient il peut s'agir aussi bien de l'épée poussée par l!:gisthe dans le corps d'Agamemnon, bien qu'on soit encore loin du dénouement (II, 9).
Il s'agit donc peut ëtre davantage de meurtre que de chute ...
On comprend mieux dans cette perspec tive le • jeu • des Euménides, qui met en scène le dialogue inconscient de Clytemnestre et d'Oreste, ou peut-être encore un rêve d'Oreste endormi ; il s'agirait pour lui de tuer l!:lectre ...
et de s'unir à Clytemnestre ! D'ailleurs, l'épée qui bouge toute seule n'est-elle pas un symbole phallique ? Ainsi, avant de tuer sa mère, Oreste, dans un complexe d'Oedipe symétrique à celui d'Êlectre, voudrait l'épouser ...
Ce ne sont que suggestions, jeux ...
Scène 13 Le mendiant se livre à un long monologue (70 lignes), qui est à la fois un morceau de bravoure et un bilan du premier acte.
Un morceau de bravoure par l'habileté des déductions, bien ordonnées, et le pit toresque du langage, émaillé de comparaisons familières et d'évocations d'animaux.
échos de ses vagabondages.
mais aussi ponctué par des formules frappantes.
comme • la jeune fille est la ménagère de la vérité.
• Un bilan du premier acte, parce que.
de la vérité ou du mensonge dans les paroles d'Électre à propos de la chute d'Oreste, dépend l'issue de la pièce.
Or la vérité de l'attitude de la jeune fille dans les bras de son frère plaide pour la vérité, donc sa haine pour sa mère se justifie, dût le monde s'écrouler.
Lamento du jardinier
En attendant qu'Électre et Oreste se réveillent pour accomplir leur destin.
Giraudoux introduit entre les actes un • lamento • du jardinier, qui s'enchaîne de façon périlleuse avec le monologue précédent.
Le mot lamento, • plainte • en italien,.
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