En vous appuyant sur les poèmes du corpus et sur tous ceux que vous connaissez, vous vous demanderez quelles sont les relations entre la poésie et le monde réel.

« C'est donc par l'évocation de ce qui est lointain que les poètes peuvent dresser l'image d'un monde utopique quicompenserais tous les déficits du leur.

Finalement, ce corpus permet d'illustrer une des facettes de la poésie, cellede l'échappatoire qu'elle peut représenter face à la réalité. II°) Dissertation : En vous appuyant sur les poèmes du corpus et sur tous ceux que vous connaissez, vous vous demanderez quellessont les relations entre la poésie et le monde réel. Très fréquemment nous avons tendance à opposer la poésie à la réalité.

L'expression « c'est un poète », que nousemployons avec légèreté sous entend que celui désigner s'agit d'une personne qui n'est pas en prise avec le monderéel mais qui vit dans un monde imaginaire et onirique.

Pourtant, bien des poètes ont parlé du monde qui lesentourait que cela s'agisse de la société dans laquelle ils vivent, de leur amour ou désespoir, voir même de la naturegénéralement.

Certains se sont même engagés politiquement, on peut alors faire référence aux poètes résistants telEluard ou même a Victor Hugo et de ses multiples pris de positions contre la peine de mort, ou en faveur del'éducation dans A qui la faute ? .

C'est pourquoi on peut se demander quels sont les rapports entre la poésie et lemonde réel.

Certes, la poésie permet à l'auteur comme au lecteur d'échapper à la réalité par l'intermédiaire dulangage et de l'imagination.

Mais elle ne s'en écarte pas forcément, elle peut aussi bien illustrer notre monde sous unangle différent est inconnue auparavant.

Ainsi, nous verrons quelle peut permettre de mieux percevoir la réalité etde nous en dévoiler ses mystères. La poésie est souvent synonyme d'échappatoire, un moyen de transport envers le monde du rêve et des émotions.Ces thèmes abordés par les poètes sont souvent éloignés de la réalité et consistent d'évasion vers des destinationsexotiques, idéales, mais souvent inaccessibles.

C'est pour cela que le poète ce retrouve désigné comme un rêveurqui tourne le dos à la réalité.

Souvent l'échappement à la réalité est dut à l'envie de fuir un lieu qui n'apporte quetristesse.

Saint-John Perse, dans « Le mur », « image à Crusoé » prête à Robinson l'envie de fuir par le rêve leconfort triste de sa vie en Angleterre (« fauteuil gras », « le goût des graisses et des sauces infecte les gencives »)pour retrouver les rivages tropicaux de son île («Et tu songes aux nuées pures sur ton île »).

Cette même idée estexploitée par Vachel Lindsay dans son poème « The Flower –Fed Buffaloes » peint l'image d'une Amérique précolonialou règne la beauté et la nature, tout en contestant le mal amener par les hommes.

La poésie peut aussi constituerun refuge pour s'éloigner d'une situation personnelle difficile, en la disant et en la sublimant.

Victor Hugo, parexemple, évoque la perte douloureuse de sa fille dans le poème « Demain dès l'aube » comme dans « Oh je fuscomme fou ».

Similairement, Robert Desnos dans son recueil à La Mystérieuse fait l'éloge de la femme aimé etinaccessible (liée a une absence de compagne féminine dans sa vie) tout en jouant avec les frontières entre rêve etréalité.

L'expression poétique permet alors de s'éloigner d'une réalité trop dure à supporter par l'évocation de l'êtrecher perdu. De plus, l'écriture poétique permet de prendre de la distance vis-à-vis d'un monde hostile et de la condition humainequi provoque le rejet du poète.

Par exemple Baudelaire est déchiré entre le Spleen et l'aspiration à l'idéal dans «Elévation » (« Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides », « cette vie est un hôpital où chaque malade estpossédé du désir de changer de lit »).

Dans « Paysage », il cherche aussi à s'extraire du chaos du monde en seplongeant dans l'évocation du printemps (« L'Emeute tempêtant vainement à ma vitre / Ne fera pas lever mon frontde mon pupitre ; car je serai plongé dans cette volupté d'évoquer le Printemps… »).

Le besoin du poète des'abstraire au monde réel est aussi visible dans « Rêverie » de Hugo, ou il ordonne le lecteur de l'abandonner dans sasolitude, « Oh ! laissez-moi !». Enfin, la poésie s'éloigne du réel en créant d'autres univers.

Dans tous les poèmes du corpus, un monde exotique estévoqué qui contraste avec le monde réel.

Pour Victor Hugo il s'agit d'une ville Mauresque, chez Baudelaire, c'est unpaysage féerique oriental, Jules Supervielle parle de son Uruguay natal et Sant-John Perse évoque l'île du pacifiquesur laquelle Robinson à échoué et vécu.

Dans tous les cas ces ailleurs sont emplis de couleurs chaudes etlumineuses, qui traduisent le bonheur et la sécurité (dans « Paysage » par exemple, « […] De tirer un soleil de moncœur / et de faire de mes pensers brûlants une tiède atmosphère »).Par conséquent, la poésie nous permet effectivement de nous évader en évoquant d'autres mondes ou d'autresépoques et d'échapper à une réalité qui nous pèse. Si la poésie offre la possibilité de fuir loin de la réalité, elle nous aide aussi à nous rapprocher du monde réel et àl'apprécier.

En effet, le poète est aussi attentif à la réalité qui l'entoure.

Ronsard lorsqu'il s'adresse à sa bien-aiméene manque pas de lui rappeler qu'elle sera vieille un jour (« Quand vous serez bien vielle au soir à la chandelle »).Baudelaire aussi décrit de façon exact l'opposition entre l'enfant riche et l'enfant pauvre dans « Le joujou du pauvre».

La vie quotidienne, ainsi que les objets sont souvent traités par les poètes.

Francis Ponge dans son ouvrageintitulé « le parti pris des choses » donne une vision poétique du pain, de l'huitre, de l'orange en les décrivant avecbeaucoup de réalisme.

Le poète peut aussi porter son attention sur les difficultés de la réalité sociale ou politique dumonde dans lequel il vit comme Victor Hugo l'a fait dans « Mélancholia », sur le travail des enfants au XIXème siècle.Paul eluard, auteur engagé du XXème siècle, se sert de la poésie pour dénoncer les occupants pendant la deuxièmeguerre mondiale et incite les résistants à s'engager pour que les lendemains soient meilleurs (dans le poème intitulé «Au nom du front parfait» par exemple).. »