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En vous appuyant sur des exemples, vous apprécierez cette formule par laquelle Lanson définit « en son essence » le lvrisme : « l’expression individuelle d’une inquiétude métaphysique ».

Publié le 02/11/2016

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a) Dans l'Antiquité où les Psaumes bibliques, les Chœurs de ta Tragédie grecque chantent la fragilité de l'homme, la crainte ou l'espoir qu'il place dans la divinité.

 

b) A l'époque romantique, notamment sous l'influence germanique. A ce titre une phrase de Mme de Staël est significative : « l'énigme de la destinée humaine n'est de rien pour la plupart des hommes. Le poète l'a sans cesse présente à l'imagination ». Les Méditations de Lamartine, les Contemplations de Victor Hugo en offrent le témoignage.

INTRODUCTION : Pour atteindre «l'essence» du lyrisme, Lanson semble négliger les caractères par lesquels on la définit ordinairement (le chant, l'effusion sentimentale). On peut se demander si la formule à laquelle il s'arrête (« expression individuelle d'une inquiétude métaphysique »), n'est pas contraire, par sa sécheresse intellectuelle, à l'esprit même du genre poétique dont il s'agit.

 

I. A PREMIÈRE VUE, ON PEUT DISTINGUER DANS LE LYRISME DEUX DOMAINES, DONT UN SEUL CORRESPOND A LA FORMULE DE LANSON

 

1° Le lyrisme à résonance métaphysique. Il se manifeste notamment à trois époques :

« a) Dans l'Antiquité où les Psaumes bibliques, les Chœurs de /a Tragédie grecque chantent la fragilité de l'homme, la crainte ou l'espoir qu'il place dans la divinité.

b) A l'époque romantique, notamment sous l'influence germa­ nique.

A ce titre une phrase de Mme de Stael est significative : «l'é nigme de la destinée humaine n'est de rien pour la plupart des hommes.

Le poère l'a sans cesse présente à l'imagination».

Les M éditations de Lamartine, les Contemp lations de Victor Hugo en offrent le témoignag e.

c) Depuis le Romantisme, avec la tentative de Rimbaud qui veut que le poète s'applique à devenir un « Voyant>> et les effo rts de Baudelaire et de Mallarmé pour faire de la poésie un instrum ent de la «Connaissance>>, capable de percer le my stè re du mond e.

zo Le lyrisme sans résonance métaphysique.

Détaché de toute préte ntion philosophiqu e, il exprim e la tendresse, l'amour de /a vie, le regret de vieil/ir ...

Il se retrouve dans les Odes d'Horace ou les poésies anacréontiques imitées par les poètes de la Pléiade.

P our s'en tenir à quelques pages qui demeurent dans toutes les m émoi res, il inspire /'Aubespin à Ronsard , l'émouvante conclusion que La Fontaine donne aux Deux Pigeon s, Après trois ans de Verlaine, A la Santé d'Apollinaire.

Tout ce qu'il y a de frais et de spontané dans de tels poèmes semble méconnu et écrasé par la formule de Lanson.

n.

TOUTE ŒUVRE LYRIQUE EST, A QUELQUE DEGRÉ, A LA FOIS MÉTAPHYSIQUE ET INDIVIDUELLE /1 convient toutefois d'y regarder de plus près.

Si l'on appelle « métaph ysique >> non plus la « connaissance des causes premières et des premiers prin cip es>> , mais selon l'expression de Jean­ Paul Sartre «un effort vivant pour embrasser du dedans la condi­ ti on humaine », la formule de Lanson cesse de choque r.

La méta­ physique et fa vie, le gé néral et l'immédiat ne s'opposent p lus.

Et l'on conçoit qu'ifs puissent entrer ensemble dans la composition de toute œuvre lyrique.

JO Les poèmes qui ne font que s'attacher aux peines et aux joies de la vie ne seraient pas lyriques sïls ne sous-entendaie nt quelque inquiétude métaphysique.

Ainsi, dans l'Aubespin de Ronsard, dans Après trois ans de Verlaine, c'est la fragilité secrète des choses qui pousse fe poète à les consacrer par le chan t.

Hant é par la «condition de l'ho mme} >, il apparaÎt comme une victime , jamais résignée, des efforts destructeurs du temps.

Dans quelqu es. »

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