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En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même ?

Publié le 09/05/2019

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Dissertation

Marcel Proust, auteur de A la recherche du temps perdu cherche à démontrer les pouvoirs de la lecture. Lire nous permet de penser et ressentir les choses de façon différente. Une oeuvre permet d'accéder à la découverte d'un monde imaginaire créé par l'auteur et de percevoir des zones jusqu'ici méconnues pour le lecteur ou repoussées par ce dernier. Dans Le temps retrouvé (1927), Marcel Proust développe et précise cette réflexion : “ En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même ”. Autrement dit, l'ouvrage de l'écrivain serait un moyen pour le lecteur de mieux se connaître soi-même. Ne serait ce qu'uniquement cela ? Cette citation nous interroge aussi sur la question de la relation ent

 re l'auteur et le lecteur.

Marcel Proust emploie le terme “ instrument optique ” afin de déterminer l'ouvrage de l'écrivain qui permet au lecteur de se découvrir soi-même.

Cet instrument pourrait être perçu comme un miroir qui permet de se voir tel que l'on est ou plus précisément de s'imaginer dans un autre lieu, un autre temps, ceux d'une histoire ou encore d'une situation déterminée par l'auteur. L'instrument donne aussi la possibilitée de percevoir l'invisible. C'est à dire ce qui n'a pas eu lieu, ce qui aura ou n'aura peut-être jamais lieu. Le lecteur peut alors s'interroger sur sa propre manière de se comporter, s'il s'était trouvé dans une situation similaire à celle du livre. Comme par exemple, les contes qui ont pour but de retracer une histoire qui dans la vie réelle serait horrible. Ils permettent tout de même de transporter le lecteur dans un monde extraordinaire. Un enfant à qui on lit La Belle au bois dormant va se représenter sois-même dans la situation de l'héroïne en faisant travailler son imagination et sa créativité. 

L'instrument pourrait aussi agir à la manière d'une loupe rendant net ce que l'on voit trouble. Il fait une mise au point sur un espace, que l'on discerne un peu mais qui est mal déterminé. Plus simplement, le lecteur perçoit une nouvelle chose, une chose intérieure dont il n'avait pas conscience.

« on a donné des caractères humains et qui ont pour but de représenter les travers humains, dans lesquels chacun peut s'identifier.

Ainsi le renard, le loup (Ysengrin), le chat (Tibert), le lion (Noble) ou encore le coq (Chanteclerc) apparaissent tour à tour comme des bourreaux ou des victimes, reconstituant toute une société, celle du XIIIème siècle médiévale mais aussi la nôtre.

Chaque lecteur de façon consciente ou inconsciente va se reconnaître renard ou coq et s'attribuer des qualités ou des défauts sur lesquelles il ne se serait peut-être jamais questionné personnellement sans cette lecture. Enfin cet instrument peut aussi agir comme une sorte de révélateur, un moyen d'introspection, c'est-à-dire qui a pour but l'analyse du sujet même.

Dans cette mesure, le lecteur est le propre lecteur de sois-même.

En effet Marcel Proust l'affirme dans la citation “sans ce livre il n'eût peut- être pas vu en sois-même”.

Le lecteur grâce à l'ouvrage à la possibilité de s'éclairer sur lui-même.

Cela revient à dire qu'un ouvrage à le pouvoir de révéler des influences sur son lecteur.

La lecture et l'étude d'un personnage de roman vont donner la possibilité au lecteur d'interpréter par exemple, quels événements marquants de son enfance influencent ses actions.

Ainsi, quand il lit, le lecteur peut mieux se comprendre lui-même et mieux surmonter certaines épreuves de sa vie ou du moins son comportement face à ces événements.

La personnalité du lecteur va se développer au fur et à mesure qu'il va lire des livres.

Dans Poil de Carotte de Jules Renard, le personnage principale est un enfant peu aimé, qui lutte contre les humiliations quotidiennes et la haine maternelle.

Cette enfance malheureuse peut amener le lecteur à se lancer lui-même dans l'analyse de sa propre histoire. L'ouvrage de l'écrivain ne serait donc que cet instrument d'optique et ne servirait au lecteur qu'à se découvrir soi- même ? Il peut aussi être une façon de découvrir autre chose que lui- même.

Lire c'est s'échapper, rêver.

Marcel Proust parle &# 8220; d'instrument optique” pour définir le travail de l'auteur, la perception permet donc au lecteur de se créer un monde qui lui est propre grâce à son imagination. Une façon au contraire de s'effacer et de se transporter dans un monde fictif ou inconnu.

Car lire de la fiction procure de la joie et du plaisir, en plus d'être un échappatoire au stress et à l'ennui et donc permet d'abandonner certaines habitudes et certaines pensées.

Une étude réalisée à l'université de Buffalo a permis de confirmer les faits.

Un groupe de 140 étudiants ont été invité à lire soit Twilight, soit Harry Potter à l'école des sorciers pendant une demi- heure.

Les élèves ont rapporté un sentiment d'appartenance au monde des personnages et ont éprouvé des sentiments de satisfaction et de joie similaires à ceux ressentis lors d'interactions sociales réelles.

L'auteur invite ainsi le lecteur à découvrir un monde inconnu et à étendre son ouverture d'esprit.

Le livre serait une porte vers une nouvelle connaissance, que le lecteur n'aurait su obtenir sans le-dit ouvrage. 2. »

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