En quoi Moderato cantabile est-il un labyrinthe où le lecteur s’égare et est laissé à lui-même ?
Publié le 29/12/2013
Extrait du document
«
protagonistes.
Il y a donc un choix de l'auteur qui refuse la représentation ce qui provoque une très grande part
de mystère et cela favorise l'identification entre Anne et la femme assassinée.
Les personnages sont
interchangeables, certain ne possède pas de prénom comme l'enfant par exemple qui peut représenter un
concept, une idée abstraite, ici, il symbolise tout les enfants, la liberté et le refus des conventions sociales.
Duras rejette l'idée de faire le portrait physique et moral des personnages, de ce fait le lecteur ne peut connaître
les protagonistes qu'à travers les dialogues et les gestuelles, le lecteur est donc obligé d'interpréter ces signes.
Le plus souvent, on voit le personnage grâce à un point de vu externe, jamais on n'accède à l'intériorité des
personnages : le narrateur est un simple témoin qui retranscrit ce qu'il voit.
On remarque également de nombreuses occurrences du pronom « on » qui peut parfois désigner le mari et le
couple qu'Anne forme avec lui (« on a choisi la maison ») ou bien la patronne du café ou un ensemble de
témoins anonyme.
Ce « on » représente l'opinion public, les conventions sociales et la société bourgeoise.
L'emploi de ce pronom personnel créé un effet d'étrangeté car son utilisation rend le langage moins transparent
et montre ainsi la complexité de l'être humain.
Cette volonté de vouloir laisser aux personnages leur épaisseur
psychologique et leur mystère est en totale opposition avec les romans de Balzac qui dans ses romans,
souhaite classer les espèces humaines.
Pour Balzac, l'oeuvre ne doit pas être seulement reproduction du
monde, mais elle doit en fournir l'explication.
On remarque également que les intrigues du livre se brouillent et qu'elles ne sont pas clairement définies.
Au
premier abord, l'histoire semble extrêmement banale : un homme et une femme sont témoins d'un crime
interprété comme passionnel.
Il s'agit soit d'une intrigue policière, puisque le récit débute par un meurtre, soit
d'un roman sentimental.
Mais en réalité, le roman est plus déroutant qu'il n'y paraît, et il demande une lecture
active et attentive.
L'intrigue se réduit à son strict minimum, et le lecteur se trouve face à de nombreuses
questions laissées en suspens à la fin de l'oeuvre.
Pour Marguerite Duras, le lecteur doit assumer une partie de
la construction de cette histoire, ce qui suppose que la fin et la forme du roman restent ouvertes.
En effet, outre
le style des descriptions et des dialogues, l'intérêt du livre demeure dans sa structure.
A la fin du récit, aucun
des mystères soulevés au début du récit n'est élucidé.
L'auteur laisse une liberté d'interprétation au lecteur
extrêmement large..
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