En quoi les personnages de La Peste représentent-ils la condition humaine selon Albert camus ?
Publié le 29/06/2012
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Tarrou est sans doute un personnage d’une grande importance pour Camus car il a fait de lui le porteur de sa protestation contre la peine de mort, de son interrogation sur le problème des rapports entre la justice et la liberté. L'alliance en lui de la passion et d'un désespoir lucide en fait un homme de l'absurde. Continuons par Rieux qui est le narrateur, il est médecin lui aussi est un homme marié séparé de sa femme par la peste. C’est à la fin, au moment de la joie, que Rieux, apprend la mort de sa femme. Le médecin partage avec le fonctionnaire scrupuleux et l’écrivain attaché aux sens du devoir, le souci de l'honnêteté face aux idées de Paneloux. De plus il répète qu'il est essentiel de poursuivre une action humble, de soulager la souffrance des malades et de freiner la propagation de la peste avec les moyens dont chacun dispose.

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Aussi, en vrai médecin pour qui la santé de l'être humain importe plus que son salut, Rieux s'oppose à Paneloux .En fait, il s'entend aussi bien à soignerles douleurs morales que les douleurs physiquesIl ne croit pas en dieu car sinon il ne serait pas medecin et dans ce cas Dieu serait seul capable de guérirdes malades.
Puisqu'il ne croit pas en l'existence d'un tel dieu, il refuse d'aimer une création qui fait mourir les humains et souffrir les enfants.
Pour lui laseule solution pour l'être humain est de lutter contre la mort sans attendre une aide de ce Dieu hypothétique.
Pour lui, le père Paneloux n'a pas assez vumourir sinon il n'aurait pas prêché l'acceptation de la peste.Surtout, il émet une mise en garde et lance un appel à la vigilance : Comme l'auteur, il sait que la victoire sur la souffrance et la mort n'est queprovisoire, et qu'il n'y a aucun espoir que nous puissions un jour définitivement vaincre le mal.
Pourtant, le docteur Rieux n'est pas un héros, c'est toutsimplement un homme de bonne volonté pour camus.Et finissons par Grand, lui est un modeste et discret employé de mairie, apparemment condamné à la médiocrité.il gagne très peu d'argent et il n'osepas demander une promotion.
En dépit de son insignifiance, Rieux lui trouve, dès la première rencontre, un air de mystère.
Il est animé d'un idéallittéraire un peu ridicule, du désir d'écrire un roman, qui donne un sens à son humble existence.
Mais, voulant atteindre d'emblée à la perfection,obnubilé par la recherche du mot juste, de l'expression adéquate, il n'a jamais su dépasser la première phrase.
En proie à une idée fixe,continuellement, il la reprend et la modifie, jamais satisfait de la forme qu'il vient de lui donner, enthousiasmé pour un instant, mais rapidement déçu.Mais cet homme que l'on pourrait qualifier de maniaque, qu'on pourrait mépriser pour ses efforts apparemment stériles, peut être comparé à Sisyphe, lehéros « absurde ».Ce qui importe, c'est que ce fonctionnaire qui fait son travail à la mairie avec sérieux, s'engage sans raisonnement, sans calcul mais avec générositédans l'action contre la peste, aidant dans la mesure de ses moyens, se consacrant à une tâche sans éclat mais utile.Grand, qui s'était épuisé à mener sa vie professionnelle, son activité bénévole et son labeur privé, qui était aussi torturé, en dépit du temps écoulé, parle souvenir de son bonheur perdu, est atteint de la peste.
Il demande alors à Rieux de brûler son manuscrit.
Mais, dès qu'il est guéri, il envisage de toutrecommencer.Pour Albert camus il est le seul vrai héros du livre car lui sait s'adapter à la peste et changer donc il ne meurt finalement pas aussi il est considérécomme le héros du livre car il est plutôt effacé et qu'il ne se met pas en avant.
Le romancier a créé ses personnages en concentrant les traits moraux, en laissant au second plan les traits physiques qui n'apportent pas réellement.Pris au piège de l'absurde, ils mènent un combat sans gloire, non pas seulement pour sauver des malades, mais aussi pour exorciser en eux la peste, nepouvant atteindre ni la paix ni le bonheur, ni même accomplir, si modestes soient-elles, leurs ambitions.
Chacun de ceux qui s'unissent contre la peste àla fois représente une des facettes de Camus et l'une des attitudes à prendre face au mal.
Chaque personnages incarnent chacune des attitudespossibles en face du mal et du malheur.
Deux d'entre eux portant très diffèrent l'un de l'autre, sont des solitaires qui, alors que tous les autrespersonnages établissent ou essaient d'établir des relations avec autrui, que ce soit à travers l'engagement, la compréhension, l'amitié ou l'amour, setiennent à l'écart : Cottard et Paneloux.Comment triompher de la peste ? Camus ne donne pas de réponse car il n'y a pas de solution universelle à l'absurde, mais seulement une réponseindividuelle qui rend possible l'action collective : la liberté de chacun permet la collaboration de tous à l'amélioration de la condition humaine.
La réponseà l'absurde se situe donc dans l'action : l'homme doit se battre contre la souffrance humaine, il doit agir.
Il faudra donc que les hommes libérés de lapeste soient capables de tirer la leçon du fléau et de montrer qu'ils sont vraiment des hommes en sachant vivre en tant qu'hommes..
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