En quoi L’École des Femmes de Molière illustre bien la citation latine : castigat ridendo mores
Publié le 10/01/2020
Extrait du document
• Une pièce comique peut ne pas être considérée comme « drôle » par le lecteur et, aussi par le metteur en scène qui va préférer l'axer dans une autre voie => Il va donc orienter la pièce dans selon sa propre lecture.
NB : À l'époque romantique, L’Ecole des femmes n'a plus été considérée comme vraiment comique car les romantiques ont vu en Arnolphe un personnage seul. De ridicule, il devient délaissé => donc, les représentations ont insisté sur sa solitude, sur son amour perdu.
Acte II, scène 5 : Ce fameux passage du ruban => quiproquo entre Arnolphe faisant allusion au pucelage et Agnès à son ruban. Ainsi les registres employés sont le registre comique exprimé par le malentendu entre ces deux personnages et la naïveté d'Agnès, aussi le registre tragique où Arnolphe souffre seul face à ce drame.
Par la suite, les affrontements sur le rôle corrupteur ou moralisateur de la littérature se déplaceront sur les genres dominants Au XIXe siècle, ils portent sur la poésie et plus encore sur le roman. En 1857, Baudelaire pour les Fleurs du Mal et Flaubert pour Madame Bovary comparaissent devant un tribunal. Les romans de Zola, quelques années plus tard, suscitent d'interminables polémiques.
De nos jours, on s'interroge sur l'influence du cinéma et de la télévision alors que l'action du théâtre, de la poésie ou
du roman est perçue d'une façon positive.
Le théâtre comique corrige-t-il les moeurs en riant? Peut-être, dans la mesure où il constitue une caisse de résonance des idées du temps, contribue-t-il à l'accélération du mouvement des idées. Mais Le Mariage de Figaro (1785), même s'il a donné forme et cristallisé les idées de l'époque, n'est quand même pas vraiment à ranger parmi les causes de la Révolution française.
«
• Pour Molière, Arnolphe était conçu comme un bouffon, un vieux barbon dont on se moque, un vieux
ridicule => Lorsqu’il le jouait, certains témoignages précisent que Molière roulait de manière
extrêmement prononcée ses yeux et que cela faisait beaucoup rire le public.
Arnolphe, personnage de comédie a été crée comme un personnage comique.
• Personne n’aime Arnolphe : ses domestiques le respectent à peine, Agnès ne l’aime pas.
Il a peu
d’amis…
=> Personnage rejeté (ces défauts lui portent préjudice).
B- La naissance d’Agnès
• Agnès passe de l’ingénuité la plus grande à une certaine force de caractère et de décision.
Cf.
le
risque qu’elle prend en envoyant d’elle-même une lettre à Horace.
+ son refus catégorique d’épouser son tuteur (> s’affirme).
• À quel moment commence-t-elle vraiment à évoluer ? L’histoire du ruban est-elle feinte ? Moment
très comique car Arnolphe s’attend au mot « pucelage »… Joue-t-elle ? Feint-elle ? C’est très possible.
=> L’amour pur a réveillé Agnès > P. Dandrey, professeur à la Sorbonne, parle de « l’école de
l’amour » pour cette jeune fille.
Son intelligence s'éveille à « l'école de l'amour ».
C- L’arroseur arrosé
• Quiproquo lui permet de créer une situation durant laquelle il sera moqué directement par le public.
Ex : Acte III, scène 4.
La lecture de la lettre => comique de situation par le quiproquo entre les deux
hommes : Horace croit partager sa joie avec son ami alors qu'Arnolphe devient de plus en plus furieux
– le spectateur partage le plaisir d'Horace face à cette lettre + est ravi car il voit Arnolphe tout déconfit.
=> Tout au long de la pièce, conivence avec le public qui s’amuse, se moque d’Arnolphe.
• Si la manie d’Arnolphe est comique, elle n’en demeure pas moins odieuse et son comportement
envers Agnès l’est encore plus : oser garder une enfant de quatre ans, l’élever dans la plus profonde
ignorance loin de tout afin d’être sa femme => odieux, voire répugnant.
Pas sympathique => il est si
ridicule et mauvais que c’est un plaisir d’imaginer qu’Agnès l’a ou va le tromper Le spectateur,
sachant qu’il assiste à une comédie se doute d’un renversement de situation.
III- Une pièce ambiguë
A- La mise à l’écart du méchant => la leçon de Molière.
• NB : le refus d’Agnès d’épouser Arnolphe aurait pu créer une tragédie (Cf. Bérénice ).
Mais
Molière est un moraliste et reprend la devise d’Horace Castigat ridendo mores d’Horace – corriger les
moeurs par le rire => On rit devant les grimaces d’Arnolphe déconfit apprenant qu’Agnès de l’aime
pas car ce personnage doit représenter le ridicule, ce qu’il ne faut pas devenir pour un homme..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La scène du ruban dans L'école des femmes de Molière
- ÉCOLE DES FEMMES (L’) Molière (résumé & analyse)
- Critique de l'École des femmes (la), de Molière
- Le personnage d'ARNOLPHE de Molière l’École des femmes
- ÉCOLE DES FEMMES (L'), de Molière