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En quoi le roman le Rouge et le Noir constitue t-il une charnière entre romantisme et réalisme?

Publié le 26/02/2023

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« DISSERTATION « En quoi le roman le Rouge et le Noir constitue t-il une charnière entre romantisme et réalisme? Intro : Henri Beyle dit Stendhal est un célèbre auteur du début du XIXe siècle à la fois romantique et réaliste.

C’est en 1830, début de siècle dominé par le mouvement romantique, que parut son roman Le Rouge et le Noir, inspiré de faits divers sentimentaux, qui raconte l’évolution sociale et sentimentale d’un jeune paysan de dix-neuf ans, ambitieux et arriviste, Julien, durant la période de la Restauration.

Stendhal, dans cette œuvre, met en valeur les sentiments et les passions de son protagoniste mais semble également vouloir y refléter la réalité de la vie, on le voit dans l’épigraphe attribuée à St Réal : « Le roman c’est un miroir que l’on promène le long du chemin ».

Le Rouge et le Noir serait donc un reflet du réel, c’est alors le début du réalisme.

Qu’est ce qui fait donc de ce roman un roman réaliste et romantique? Nous montrerons tout d’abord que Julien a toutes les caractéristiques d’un héros romantique, puis, nous verrons que Stendhal fait évoluer ce personnage sur un fond réaliste, qui rend compte de la réalité telle qu’elle est. I/ Un personnage romantique A/ un être passionné La caractéristique première du héros romantique, s’incarne par des sentiments amoureux passionnés.

Si Julien Sorel entrevoit les rapports aux femmes sous l’angle de la conquête d’abord, puis sous celui du sentiment, le passage de l’un à l’autre se fait rapidement.

Dans la 1ère partie, il se laisse emporter par le plaisir de son geste quand il tient la main de Mme de Rénal « Julien ne pensait plus à sa noire ambition(…) Pour la première fois de sa vie, il était entraîné par le pouvoir de la beauté.

Réciproquement, la première partie du roman illustre un amour qui devient passionné entre Julien et Madame de Rénal.

C’est un amour adultère car Madame de Rénal trompe son mari.

On découvre que celle-ci n’aime pas son époux et semble découvrir la tendresse et le bonheur avec Julien.

Cet amour suprême correspond à ce que Stendhal nomme la cristallisation amoureuse.

L’amour adultère fait ressortir la puissance du sentiment et de la passion.

Plus largement, il est un personnage passionné qui manie les hyperboles ; à la fin du chapitre XIII du livre second, le narrateur précise : « jamais la musique ne l’avait exalté à ce point.

Il était un dieu.

» Ce caractère passionné fut la clef de la séduction de Mathilde de La Mole, lorsque dans un mouvement de colère, il semble prêt à la tuer. B/ Un être différent, à sa place Julien est un jeune homme timide, fragile, sans expérience de la vie, il lui arrive même de pleurer à plusieurs reprises au début du roman.

De plus, il entretient une relation chaotique avec son père et ses grands frères.

C’est pour cette raison notamment que Julien n’a pas le sentiment d’appartenir à sa famille.

Il se présente comme appartenant à une autre race que celle de Sorel. Il préfère lire plutôt que de travailler avec son père.

Il est à la recherche d’une nouvelle identité, d’un lieu plus familier et précieux, plus noble. Selon le classement social, la famille Sorel est considérée comme une famille pauvre, alors que les connaissances de Julien l’aideront à esquisser un trajet contraire.

Il va oublier son nom et ses origines pauvres pour rejoindre la classe riche et devenir, un jour, précepteur séminariste, secrétaire, émissaire politique et même lieutenant.

Cependant, cette évasion et ce désir de changement le conduisent d’une façon inexorable vers la mort : il s’agit pour lui de mourir pour être qui il est véritablement.

Ce qui traduit un caractère révolutionnaire. Parallèlement, cette révolution intérieure apparait à la fin du roman lorsqu’il décide de tuer Madame de Rênal.

Aussi, la lecture et son amour pour Napoléon, dès le début du roman, appuient cette révolution. C/ Il se sent réconforté par la nature Le héros romantique est en communion avec la nature, véritable miroir de ses émotions.

C’est le cas pour Julien.

En effet, nous pouvons observer que la nature occupe une place importante dans sa vie.

La phrase « Julien poursuivait son chemin gaiement au milieu des plus beaux aspects que puissent présenter les scènes de montagnes.

» est du point de vue de narrateur mais il s’agit là d’une focalisation interne.

Un champ lexical mélioratif est utilisé (champ lexical de l’immensité « immense, imposant, grande »). Dans cette nature, il est heureux, il s’y sent bien, même en sécurité : « Ici, ditil, avec des yeux brillants de joie, les hommes ne sauraient me faire de mal.

». Il y écrit ses pensées lorsqu’il est dans la grotte : « Il eut l’idée de se livrer au plaisir d’écrire ses pensées partout ailleurs si dangereux pour lui.» : il est inspiré par la nature.

Elle peut être considérée comme une échappatoire dans la société dans laquelle la liberté d’expression n’existe pas.

Il est en communion avec la nature « son âme s’égarait dans la contemplation de ce qu’il s’imaginait rencontrer un jour à Paris.

» : il s’y imagine des choses, mais cette phrase est également un reflet de ses rêves de vie parisienne, et par conséquent, de son ambition. II/ Dans un cadre réaliste A/ Un cadre, des faits réels Le personnage de Julien est inspiré d’un fait réel, un fait divers, celui de l’Affaire Berthet : jugée aux assises de l’Isère, elle se rapportait à l’exécution d’Antoine Berthet, fils de petits artisans, qu’un curé remarqua très tôt pour son intelligence et qu’il fit entrer au séminaire.

De santé fragile, Berthet dut quitter le séminaire et ses conditions de vie trop dures pour trouver un emploi.

Il devint le précepteur des enfants de la famille Michoud, puis très rapidement, l’amant de Madame Michoud, qu’il dut quitter très vite.

Après un nouveau séjour dans un séminaire plus réputé que le précédent (celui de Grenoble), Berthet trouve une nouvelle place de précepteur, dans une famille noble cette fois : les Cordon, où il séduit la fille de son employeur, qui le chasse sans attendre.

Très amer de n’avoir pas trouvé de débouché à sa grande intelligence, Berthet décide de se venger.

Il entre dans l’église de son village au moment où le vieux curé dit la messe, et il tire un coup de pistolet sur son ancienne maîtresse, Madame Michoud.

Son procès a lieu en décembre 1827, et il est exécuté le 23 février 1828.

Il avait vingt-cinq ans. B/ Des milieux réalistes, l’usine, la storie Des milieux réalistes Julien Sorel connaît la vie d’une petite ville de province, Verrières où tout le monde se côtoie sans nécessairement se fréquenter.

Julien s’ouvre les portes des milieux les plus favorisés et est introduit dans le monde clérical qu’il continuera à explorer au séminaire à Besançon, capitale régionale.

Mais ses regards se tournent alors vers Paris.

Ainsi Julien, par son origine sociale fréquente les milieux les plus modestes (Enlisa à Verrières).

Quand il entre dans le grand monde, il a le sentiment d’être considéré comme un intrus : « je vois des hommes qui, sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure, et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société.

» (II, 41).

Ainsi, par le biais du parcours de son personnage, Stendhal promène son lecteur à travers la société de 1830, dans toute sa diversité. L’usine Le texte fait apparaître le héros dans un monde hostile, bruyant « voix de stentor », « le bruit de la scie », (imité par la répétition du mot « scie »), « la terrible voix de son père », « le bruit de la machine ».

Un monde menaçant, menace qui vient aussi bien de la scierie, univers mécanique et dangereux, que de la haine du père et de sa violence « au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé ».

A la fin du texte, le narrateur dit de façon lapidaire qu’il était toujours battu.

Pour fuir ce monde hostile, Julien se réfugie dans un monde imaginaire, celui des livres.

Le champ lexical de la lecture est bien représenté dans le texte « Julien lisait ».

Cette proposition brève montre que c’est l’activité habituelle de Julien.

« il ne savait pas lire lui-même », « tes maudits livres » évoquent la jalousie du père.

Enfin nous avons déjà montré que Julien entretenait un rapport.... »

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