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En quoi Dom Juan peut-elle être considérée comme une oeuvre baroque?

Publié le 20/01/2013

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Le XVIIème siècle est parcouru par deux mouvements littéraires et esthétiques qui s’opposent : le baroque et le classicisme. Alors que le baroque repose sur la vision d’un monde en mouvement, instable où tout n’est qu’illusion, le classicisme impose l’idée d’un monde gouverné par la raison où les règles sont de rigueur. Ainsi, L’Illusion comique de Corneille ou Hamlet de Shakespeare sont des œuvres baroques tandis que la tragédie de Racine Phèdre ou encore Tartuffe de Molière appartiennent au mouvement classique. Molière écrit en 1665, Dom Juan ou Le Festin de Pierre. Cette pièce relate du « quotidien « d’un homme libertin invétéré et blasphémateur : Dom Juan, dont l’art de vivre réside dans la conquête amoureuse. Dès lors nous nous demanderons en quoi Dom Juan peut-elle être considérée comme une œuvre baroque. Pour ce faire, nous aborderons dans un premier temps le refus des formes classiques et dans une seconde partie, nous analyserons la pièce baroque à travers le personnage de Dom Juan.   Le théâtre classique du XVIIème siècle impose des règles précises et contraignantes. Parmi celles-ci, la règle des trois unités c’est-à-dire l’unité de lieu, l’unité de temps et l’unité d’action. Ces règles sont illustrées par la phrase de Boileau « Qu’en un lieu, en un seul jour, un seul acte soit accompli […] tienne jusqu’à la fin du théâtre empli. «. Dom Juan ne respecte pas l’unité de lieu car la scène se déroule en Sicile et les décors varient d’un acte à l’autre. Nous pouvons donc observer les personnages se mouvoir dans un palais dans l’acte I, dans la campagne au bord de la mer non loin de la ville dans l’acte II, dans une forêt proche de la mer et dans le voisinage de la ville dans l’acte III, dans l’appartement de Dom Juan dans l’acte IV et dans une campagne proche de la ville dans l’acte V. Sans oublier la scène 5 de l’acte III où Dom Juan et Sganarelle sont dans un tombeau. De plus, la durée de l’action dépasse les 24heures, il semblerait que le rideau se lève le matin d’une journée le soir tombe à l’acte III et l’acte V débute le lendemain et dure toute une journée. Pour finir, l’action n’est pas unique, même si elle est organisée autour du personnage de Dom Juan, elle repose sur une série d’évènements indépendants les uns des autres. L’abandon de Done Elvire par Dom Juan paraît être le thème principal car la pièce débute sur...
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« d'évènements indépendants les uns des autres.

L'abandon de Done Elvire par Dom Juan paraît être le thème principal car la pièce débute sur ce problème, mais les scènes des paysans où Dom Juan courtise deux paysannes (acte II), ou encore celle avec Monsieur Dimanche (acte IV scène 3) qui vient demander de l'argent à Dom Juan et qui repart comme à son habitude bredouille, n'ont pas de rapport avec cette intrigue. Le théâtre classique impose également une règle de bienséance qui conduit au respect des usages et des conventions.

Il s'agit d'une part de ne pas choquer le public et d'autre part, les agissements et les sentiments du héros doivent être conformes à son rang.

Cette règle est elle aussi bafouer dans l'oeuvre car le spectateur assiste à la mort de ce dernier.

On peut dire aussi que tout le long de la pièce, ce « grand seigneur » manque particulièrement de galanterie et de politesse envers Done Elvire, sa femme, et Don Louis, son père.

Ses moqueries envers la religion et son hypocrisie ont, à l'époque, tant scandalisés les spectateurs que la pièce a du être censurée à sa 15ème représentation. Finalement, la notion de vraisemblance s'inscrit au coeur des principes classiques.

Le spectateur doit croire à la réalité de ce qu'il se passe sur scène.

Or Dom Juan multiplie les invraisemblances.

Effectivement, on assiste à l'animation de la statue du commandeur ce qui apporte une ambiance surnaturelle : durant l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Dom Juan puis, à la scène 6 de l'acte V, la statue apparaît, parle et serre la main du héros.

Cette ambiance mystérieuse ressort lors de l'apparition d'un spectre déguisé en femme voilée à l'acte V, scène 5 qui se métamorphose ensuite pour représenter le Temps avec sa faux à la main et s'envole.

Ce fantôme est venu annoncer la mort de Dom Juan qui ne sera pas moins surprenante que les deux évènements précédents : le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan ; la Terre s'ouvre et Dom Juan disparait ; et il sort de grands feux de l'endroits où il est tombé.

Cette intervention spectaculaire du surnaturel ramène la pièce dans un registre baroque.   Au comble de cette transgression, Molière mélange dans son oeuvre, le registre tragique et le registre comique.   Le tragique est usuellement incarné par des personnages de sang noble.

Done Elvire, symbolise. »

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