En parlant des philosophes du XVIIIe siècle, Condorcet écrit : « Il se forma bientôt en Europe une classe d'hommes moins occupés encore de découvrir et d'approfondir la vérité que de la répandre; qui, se dévouant à poursuivre les préjugés (...), mirent leur gloire à détruire les erreurs populaires plus qu'à reculer les limites des connaissances humaines; manière indirecte de servir à leurs progrès, qui n'était ni la moins périlleuse, ni la moins utile. » En quoi vous semble-t-il avoir
Publié le 18/02/2011
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On pourrait utiliser en introduction le fait que Condorcet soit lui-même un homme du XVIIIe siècle, ce qui nous amène à nous demander dans quelle mesure, avec si peu de recul, on peut porter sur une époque un jugement objectif et définitif. Le plan apparaît donc tout tracé : après un examen de chacun des membres de cette phrase de Condorcet, il y aura lieu de consacrer une courte partie à la formulation des réserves qui s'imposent.
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- Condorcet, évoquant dans son Esquisse des progrès de l'esprit humain (1793) l'action des philosophes du XVIIIe siècle, écrivait : « Bayle, Fontenelle, Voltaire, Montesquieu et les écoles formées par ces hommes célèbres combattirent en faveur de la vérité, employant tour à tour toutes les armes que l'érudition, la philosophie, l'esprit, le talent d'écrire peuvent fournir à la raison; prenant tous les tons, employant toutes les formes, depuis la plaisanterie jusqu'au pathétique, depuis l
- On parle toujours du XVIIIe siècle comme d'un siècle de philosophie et de philosophes : L'esprit philosophique, écrit Diderot, est un esprit d'observation et de justesse qui rapporte tout à ses principes; mais ce n'est pas l'esprit seul que le philosophe cultive; c'est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile. Montrez comment cette définition s'applique aux écrivains du XVIIIe siècle, en prenant vos exemples parmi ceux que vous connaissez.
- J.-J. Rousseau écrit dans sa troisième « Lettre à M. de Malesherbes » : « L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon coeur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m'environnaient, l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration : le concours de tant d'objets intéressants qui se disput
- Dans l'article "Philosophe" de l'Encyclopédie, DUMARSAIS propose cette définition: L'esprit philosophique est donc un esprit d'observation et de justesse, qui rapporte tout à ses véritables principes; mais ce n'est pas l'esprit seul que le philosophe cultive, il porte plus loin son attention et ses soins... C'est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile. Vous appliquerez cette définition aux grands philosophes du XVIIIe siècle.
- Un critique contemporain, M. André Thérive, écrit : « La littérature dans son ensemble sert à faire mieux connaître l'homme. Au temps des classiques, la vérité générale, l'homme abstrait, suffisait encore. L'homme concret est une conquête de l'époque moderne ». Vous montrerez comment cette « conquête » a été préparée par les écrivains du XVIIIe siècle. ?