En attendant Godot (Beckett), scène 1
Publié le 04/04/2011
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Nous pouvons aussi nous intéresser au vocabulaire des deux hommes, ainsi qu'à leur expression, qui nous renseignent efficacement sur la condition sociale des personnages. On voit que les protagonistes formulent la plupart du temps des phrases très courtes, par exemple, de la ligne 9 à la ligne 36, les répliques sont le plus souvent composés de quelques mots. Citons-en quelques-unes...
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Nous pouvons aussi nous intéresser au vocabulairedes deux hommes, ainsi qu'à leur expression, qui nousrenseignent efficacement sur la condition sociale despersonnages.
On voit que les protagonistes formulent laplupart du temps des phrases très courtes, par exemple,de la ligne 9 à la ligne 36, les répliques sont le plussouvent composés de quelques mots.
Citons-en quelques-unes: l9 : « Tu crois ? », l13 « Moi aussi », mais encorel28 « Par là ».
De plus, chose très rare au théâtre, l'auteurinscrit des didascalies tout à fait inédites, comme les« Silence », et autres « Sans geste ».
D'habitude, danstoutes les autres oeuvres théâtrales, ces indications sonttout à fait excluses, l'auteur montre une fois de plus savolonté de se démarquer de l'ordinaire.
Ensuite nousnoterons aussi que Beckett compense la pauvreté lexicalede ces deux pauvres hères par différents procédés, quidonnent un peu de rythme à la pièce, sans cela monotoneet assez inintéressante.
Mettons en lumière la variété desphrases, avec de nombreuses répliques interrogatives(« Tu crois ? », « Où ça ? », « Toujours les mêmes ? »)mais aussi exclamatives (« Un fossé ! », « Aide-moi ! ».Ajoutons à cela les nombreuses didascalies formulées parl'auteur, qui rendent le jeu intéressant de par les mimiquesdes acteurs.
Notons par exemple « Avec irritation »,« Froissé », « Epaté », mais aussi « Piqué au vif » ouencore « Accablé ».Enfin, pour abonder dans le sens de cette dernièreidée, nous nous pencherons sur une partie assezintéressante du texte, il s'agit de la ligne 60 à 63 ainsi que67 à 70.
On note ici un parallélisme à visée humoristique,car on a une répétition des « Tu as mal ? » et « Mal, ilme demande si j'ai mal ! », ici la question est posée parVladimir et Estragon lui répond ; on retrouve exactementla même construction à part un mot qui a été inclusconjointement dans les deux répliques : « Tu as eu mal ? »et « Mal ! Il me demande si j'ai eu mal ! », sauf que lesrôles se sont inversés, Estragon pose la question etVladimir lui répond.
Cette figure de style montre d'unepart que les deux personnages n'ont qu'un vocabulairelimité, car ils répètent quatre fois le même mot en moinsde 10 lignes, mais d'autre part attire l'attention duspectateur sur le fait qu'ils se ressemblent tout à fait,jusqu'à prononcer quasiment les mêmes paroles.Nous avons donc pu analyser dans cette ouverture lamaitrise de l'auteur qui arrive a créer une action alors qu'ilne se passe rien.
Rappelons tout de même que ce dernierest Irlandais et que cette oeuvre est sa toute première enfrançais.
Qui d'ailleurs restera associé à son nom, car elleest jugée comme novatrice et étant une des plus célèbresillustration du théâtre de l'absurde..
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