Emile Zola, La Terre, incipit, commentaire rédigé.
Publié le 23/05/2014
Extrait du document
«
un terme cinématographique, lui permet d'apporter des notations descriptives significatives : "un semoir de
toile bleue noué sur le ventre...
Ses gros souliers...
deux galons rouges d'une veste d'ordonnance qu'il
achevait d'user".
Ce dernier détail, hérité des campagnes napoléoniennes, fournit un renseignement
supplémentaire sur le contexte historique et le passé de Jean.
La description précise du geste et le
vocabulaire spécifique inscrivent d'emblée le récit dans la réalité paysanne : "un semoir de toile bleue...
de la
main droite il y prenait une poignée de blé...
la terre grasse..." Puis le plan s'élargit progressivement, comme
si la caméra s'éloignait, révélant ainsi peu à peu l'arrière-plan : "derrière, pour enfouir le grain, une herse...
devant lui, à deux kilomètres...
Arrivé au bout du sillon, il leva les yeux, regarda sans voir..." Les verbes de
perception lancent alors une description panoramique de la plaine beauceronne.
Par un effet similaire à la
technique cinématographique du champ contrechamp, d'externe le point de vue devient interne.
Le lecteur découvre en effet le paysage en même temps que le personnage le parcourt des yeux.
Les
indications de lieux, précises et réelles, sont ainsi apportées plus naturellement : "au lieu-dit des Cornailles...
au seuil de la Beauce...
la plaine vers Chartres...
la route de Châteaudun à Orléans".
Le narrateur décrit le
paysage à travers l'oeil expert d'un paysan.
Ce dernier, de loin, est capable de distinguer les "grands carrés
de labours" des "nappes vertes de luzerne et de trèfle".
Il connaît les surfaces : "la parcelle de terre d'une
cinquantaine d'ares à peine...si peu importante..." ; "devant lui, à deux kilomètres, les bâtiments de la ferme" ;
"dix lieues de cultures...".
Les unités de mesures en « ares », et en « lieues » sont propres au milieu agricole.
Mais Jean n'est encore qu'employé ; il travaille pour "M.
Hourdequin, le maître de la Borderie".
C'est pourquoi
il "regard[e] sans voir".
Il ne prête pas attention à la richesse de ce domaine "sans un arbre, sans un coteau".
Il n'éprouve pas la satisfaction du propriétaire.
Ce n'est pas lui qui voit qu' hormis « un petit bois...
seul »
tout est exploité.
En effet, dès cette première description s'exprime le désir de possession du milieu paysan.
Mais au point de vue interne du personnage, se mélange le point de vue du narrateur omniscient qui connaît
les passions violentes que suscitera la propriété.
Ainsi, par le mélange des points de vue et l'élargissement progressif du plan Zola plonge-t-il son lecteur dans
un milieu particulier qui semble conditionner les personnages.
En même temps qu'il souligne l'immensité du
paysage, l'auteur semble paradoxalement suggérer que le paysan ne peut s'en échapper.
Où qu'il regarde, ce.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- GERMINAL, de Emile Zola : Commentaire Composé sur l'incipit de Germinal
- commentaire incipit de l'Assommoir, de zola
- commentaire: Emile Zola, Thérèse Raquin
- La Terre Emile Zola La Terre Table of Contents La Terre.
- commentaire de texte Emile Zola