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Electre de Giraudoux: Analyse de personnages

Publié le 04/08/2014

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giraudoux

Clytemnestre, veuve d'Agamemnon, est la cible principale de la haine

d'Électre. Giraudoux lui donne une humanité pathétique, qui la rend

assez proche du personnage d'Euripide.

Durant tout le premier acte, elle apyaraît comme une mauvaise mère, qui

fait subir un mariage humiliant à Electre après avoir "conduit une fiUe au

supplice« (ici Giraudoux modifie la légende, qui veut qu'Iphigénie ait été

sacrifiée contre la volonté de sa mère). Dans son indifférence maternelle,

Clytemnestre a aussi délaissé son fils, en l'exilant : ainsi elle est accusée,

lors du premier affrontement avec sa fille (1, 4; voir Texte 2, p. 140),

d'avoir «laissé tomber« Oreste enfant (voir le monologue du Mendiant, 1,

13 -Texte 4, p. 150).

Dans le second acte, quand le crime est connu et que la mauvaise mère se

révèle aussi mauvaise épouse (II, 3), sa lutte acharnée pour sauvegarder ce

qu'elle a acquis par son crime (le pouvoir, sa vie avec Égisthe) devient le

ressort même de l'action : tout est suspendu à son aveu (II, 7 et 8).

giraudoux

« LE MYTHE ANTIQUE DANS ÉLECTRE DE GIRAUDOUX Durant tout le premier acte, elle apyaraît comme une mauvaise mère, qui fait subir un mariage humiliant à Electre après avoir "conduit une fiUe au supplice» (ici Giraudoux modifie la légende, qui veut qu'Iphigénie ait été sacrifiée contre la volonté de sa mère).

Dans son indifférence maternelle, Clytemnestre a aussi délaissé son fils, en l'exilant : ainsi elle est accusée, lors du premier affrontement avec sa fille (1, 4; voir Texte 2, p.

140), d'avoir «laissé tomber» Oreste enfant (voir le monologue du Mendiant, 1, 13 -Texte 4, p.

150).

Dans le second acte, quand le crime est connu et que la mauvaise mère se révèle aussi mauvaise épouse (II, 3), sa lutte acharnée pour sauvegarder ce qu'elle a acquis par son crime (le pouvoir, sa vie avec Égisthe) devient le ressort même de l'action : tout est suspendu à son aveu (II, 7 et 8).

Égisthe.

De l'antique figure de tyran régicide, Giraudoux fait un per­ sonnage complexe, qui connaît au cours de la pièce une véritable méta­ morphose.

L'homme cruel et veule qui "crucifie au fond des vall,ées '" afin que les dieux ne puissent intervenir pour venger les crimes (1, 3), laisse place au héros, prêt à sauver Argos au prix de sa vie.

Il doit sa nouvelle stature à une révélation, reçue à l'aube sur la colline qui surplombe Argos (Il, 7) : Voilà ce qu'on m'a donné ce matin, à moi le parasite, le fourbe, un pays où je me sens pur, fort, parfait, une patrie, et cette patrie dont j'étais prêt à four­ nir désormais l'esclave, dont tout à coup me voilà roi, je jure de vivre, de mou­ rir -entends-tu, juge-, mais de la sauver.

La subite conversion de cet homme médiocre à la grandeur royale n'est d'aucune valeur pour Électre : "On n'a le droit de sauver une patrie qu'avec des mains pures.» Son unique effet est d'annihiler en lui toute velléité de résis­ tance contre Électre: en faisant siennes ses valeurs, il s'est mis à sa merci.

Les pauvres : le jardinier, la femme Narsès Ces deux personnages sont des figures de l'innocence.

Seuls capables d' of­ frir à Électre une affection désintéressée, ils assistent de l'extérieur à son drame: leur patience devant le mal est totalement étrangère à son besoin de vérité.

Le jardinier.

Inspiré du laboureur marié à Électre d'Euripide, le jardi­ nier représente l'humanité laborieuse.

Son innocence se reflète dans son jardin, paradis dévasté après le départ de la bien-aimée.

Figure du poète amoureux et délaissé, il exhale sa plainte en un long monologue lyrique (le Lamento de l'en tracte).

Désormais « horsjeu », il devient pour un ins­ tant le porte-parole de l'auteur : sa définition de la tragédie (voir Texte 5, p.154) évoque la définition antique du théâtre, celle d'Aristote dans sa Poétique : les passions, représentées dans toute leur pureté, provoquent chez le spectateur une catharsis (purgation des passions).. »

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