Education sentimentale - Flaubert
Publié le 07/04/2019
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Education sentimentale - Gustave Flaubert ( date de publication: 1869) Introduction possible: C’est en 1840 que Flaubert place l’action du début de son roman L’Education sentimentale, publié en 1869. A cette époque, la génération romantique se partage en deux tendances : la militante et la sentimentale. Frédéric Moreau, le héros du roman, a dix-huit ans et incline vers la seconde, comme le laisse entendre le titre du roman. Au chapitre 2 de la première partie, il retrouve son ami de collège, Charles Deslauriers, venu le voir inopinément à Nogent-sur-Seine (environ à 100 km de Paris). Là, réside Madame Moreau, la mère de Frédéric. Ce dernier vient juste d’arriver après un voyage en bateau sur la Seine où il a fait une rencontre qui a ébloui ses yeux et frappé son cœur : « Ce fut comme une apparition ». Cependant, lors de ces brèves retrouvailles entre amis, les deux jeunes gens vont s’exprimer sur leurs projets et leurs rêves d’avenir. Nous examinerons quelle représentation de la jeunesse et de la société de l’époque Flaubert présente dans ce passage. D’abord, nous observerons cette scène de retrouvailles puis ce qu’elle nous apprend sur la génération de la Monarchie de Juillet. Des retrouvailles amicales courtes et troublées->Une scène symbolique – Cet épisode se déroule en boucle comme la promenade des deux garçons d’ailleurs. Au début, ils se saluent par des « embrassades » et à la fin se séparent après « une longue étreinte ». La nuance dans la manifestation affective est significative du renouvellement et de l’intensité de leur attachement après cette rencontre. Leur circuit est, lui aussi, répétitif et limité dans l’espace comme leur rencontre l’est dans le temps : « Et ils continuèrent à se promener d’un bout à l’autre des deux ponts qui s’appuient sur l’île étroite, formée par le canal et la rivière ». Cette clôture temporelle et spatiale montre bien que cette scène, dans sa brièveté est, en fait, une parenthèse importante et symbolique pour les deux garçons. – Cependant leur entretien dans la nature se fait sur un lieu de passage, de transition : « lesdeux ponts » ; leur intimité s’en trouve perturbée par trois interventions de deux intrus : Isidore, le domestique de la mère de Frédéric qui vient lui porter un manteau et revient pour le sommer, sur ordre de la mère, de rentrer à la maison. Un certain monsieur Roque les croise aussi, sans doute à dessein : « Le Nogentais justifia sa présence en contant qu’il revenait d’inspecter ses pièges à loup » et accable Frédéric de questions qui l’importunent : « Et il s’en alla, rebuté, sans doute, par l’accueil de Frédéric ». Ces interruptions ont leur importance car elles montrent l’influence de l’entourage et des relations sociales qui parasitent les rapports ent...
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scène, dans sa brièveté est, en fait, une parenthèse importante et symbolique pour les deux garçons.
– Cependant leur entretien dans la nature se fait sur un lieu de passage, de transition : « lesdeux ponts » ;
leur intimité s'en trouve perturbée par trois interventions de deux intrus : Isidore, le domestique de la mère
de Frédéric qui vient lui porter un manteau et revient pour le sommer, sur ordre de la mère, de rentrer à la
maison.
Un certain monsieur Roque les croise aussi, sans doute à dessein : « Le Nogentais justifia sa
présence en contant qu'il revenait d'inspecter ses pièges à loup » et accable Frédéric de questions qui
l'importunent : « Et il s'en alla, rebuté, sans doute, par l'accueil de Frédéric ».
Ces interruptions ont leur
importance car elles montrent l'influence de l'entourage et des relations sociales qui parasitent les rapports
entre les deux jeunes gens.
Il y a donc des empêchements dans leur réunion.
D'abord, ils ne peuvent se
rencontrer chez Frédéric car madame Moreau mère n'aime pas les manières et les idées de Deslauriers
qu'elle a déjà reçu auparavant.
Ensuite, la nécessité pour Deslauriers de travailler pour se payer des
études retarde le projet des deux amis de vivre ensemble à Paris : « Il fallait donc abandonner leur vieux
projet de vivre ensemble dans la Capitale, pour le présent du moins ».
Cette brève rencontre est donc, en
fait, une sorte de planification de leur avenir.
– Enfin, le lieu où ils se promènent est significatif.
Flaubert ne fait jamais de descriptions inutiles.
Nous
avons vu la symbolique des ponts mais il y a plus.
« Du côté de Nogent », on retrouve la thématique de
la clôture : « les moulins de bois dont les vannes étaient fermées ; et, à gauche les haies d'arbustes, le
long de la rive, terminaient des jardins », cette petite ville est fermée sur elle-même, « s'inclinant quelque
peu » autour de l'église et des moulins.
En revanche « du côté de Paris, la grande route descendait en
ligne droite » : l'attirance vers la capitale est décelable par cet espace ouvert, cette « ligne droite » de
tous les possibles.
Mais « les vapeurs de la nuit » qui brouillent l'horizon connotent l'incertitude de ce destin
parisien.
Entre l'espace familier mais clos de Nogent et la grande ouverture aventureuse parisienne, le choix va
s'imposer, non sans appréhension.
C'est l'objet de la discussion entre les deux amis.
Un cadre symbolique, des retrouvailles perturbées par des interventions extérieures et une scène close
sur elle-même : voilà qui pourrait faire tourner court cette rencontre et pourtant l'amitié est bien là.
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