éducation à la lecture, lectures éducatives, 3 exemples du XVIIIème siècle
Publié le 18/02/2013
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«
Isabelle de Charrière : Sir Walter Finch et son fils William , ou de l'apprentissage technique de la lecture
Cette oeuvre se présente sous la forme d'un journal, d'un « carnet » tenu par un jeune père dès la naissance de
son fils, enrichi de mois en année pendant vingt ans, jusqu'à devenir « gros cahier »p.
562.
Destiné dès
l'origine, (si l'on s'en réfère aux fréquentes interpellations) à cet enfant dont la survie est incertaine, ce journal
explicitera tant les choix de Sir Walter Finch que ses doutes sur l'éducation de William, bel et bien vivant mais
orphelin de mère.
L'énonciation de ses résolutions, liées aux choix même de vie du lord, s'accompagneront, au
fil du texte, d'explicitations sur sa propre jeunesse, en parallèle aux remarques sur l'évolution de l'enfant.
C'est
donc une sorte de testament affectif et éducatif préparé et suivi par un père en vue de l'entrée de son fils dans
le monde : « Mon fils, si je continue, comme je n'en doute pas , cette histoire de votre enfance et de votre
éducation, jeune encore vous la lirez, et il ne sera pas trop tard, à ce que j'espère, pour que vous puissiez
réparer mes fautes, et suppléer à ce que j'aurai pu négliger. » p 528
En outre, le lord reconnait que l'hérédité n'a que peu avoir avec les capacités intellectuelles (ainsi que le disait
l'arrière-petit-fils de Grotius ) ou les aspirations personnelles ; fervent partisan de la liberté, il écrit : « tu
aimeras, mon fils, ce qu'il te plaira sans que je m'en formalise, tu feras même à Ivy Hall, moi vivant, tous les
essais de culture que tu voudras »p 527.
Se préparant ainsi, alors que William n'a que cinq ans, à ne pas le
contraindre à embrasser une voie qu'il aurait tracé pour lui, Sir Walter se refuse à suivre le modèle de son
propre père, l'ayant poussé tout d'abord à une carrière -d'ecclésiastique- puis l'ayant enjoins à y renoncer pour
un mariage qui l'a tout autant privé de sa liberté.
En ce qui concerne l'éducation par la lecture, elle est évoquée bien avant de concerner le jeune William.
Sir
Walter et sa défunte épouse avaient effectivement déjà un lien privilégié avec la littérature.
Ainsi, la mère de
William a été en partie éduquée à l'aide des lectures que lui fournissait Lady C.
Quant au lord, malgré un père
peu érudit, qui, selon ses dires, « se fatiguait peu à penser »p 524, ne peut s'éloigner de ses lectures.
Apercevant, dans ses jeunes années, une femme dont il s'éprend, il la décrit à son ami par analogie littéraire :
« Pour vous donner une idée un peu distincte, pensez qu'elle ressemble à Clarisse Harlowe et à Julie
d'Etranges »p.
526.
Fuyant les femmes, il n'aura de cesse de rêver à cette incarnation romanesque.
Homme de
devoirs, fuyant les mondanités, lecteur de Richardson, de Rousseau ou d'Horace, -ouvrage dont il déplore la.
»
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