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e père Goriot (Balzac) Portrait de Goriot par madame de Langeais De « oui ce Moriot »…à « au coin des rues »

Publié le 05/09/2018

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De plus, on remarque dans le discours de Madame de Langeais, symbole de la noblesse, un certain mépris par rapport à tout ce qui a trait à la révolution. Les révolutionnaires étant décrits comme « des coupeurs de tête » ou encore des « quatre- vingt treize », à l’image de Goriot.
Par conséquent, on peut dire, que Balzac dresse un portrait implicite mais sévère de la société sous laquelle il vit, et en particulier de la noblesse de la première partie du XIX°, qui se sent revivre quelques temps après la révolution française.

En conclusion, le portrait du père Goriot par Madame de Langeais, illustre bien le nouveau genre qui apparaît : celui du réalisme, on renie le romanesque, au profit de ce qui se rapproche de la vérité, même si celle-ci est évidemment moins belle.
Ici, Goriot est un homme totalement dévoué à ses filles, qui n’est en aucun cas récompensé par ces dernières puisqu’elles l’abandonnent, ayant honte de lui. Face à cette situation, le lecteur tendrait à critiquer ses deux filles qui ont profité de leur père jusqu’à ce qu’il n’ait plus un sou. Cependant, Madame de Langeais s’emploie à faire tout le contraire, puisqu’elle ne le désigne pas comme la victime de cette situation, mais plutôt comme le complice. Seulement, Balzac met en scène cette femme pour faire la critique des nobles de son époque.

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« entretient avec elles.

Personne d’autre n’est mentionné dans sa vie, si ce n’est ses gendres.

Il semble que les seules personnes qu’il n’ait jamais aimées soient Madame de Nucingen et Madame de Restaud. Il « s’est sacrifié » pour elles.

Il s’est donné entièrement, aussi bien d’un point de vue sentimental (« il avait donné […] ses entrailles, son amour ») que d’un point de vue matériel.

Il ne vivait donc que pour leur bonheur, auquel il s’est assuré en les mariant chacune avec des bons partis.

De fait, il a « juché » sa première fille dans une maison opulente, et a « greffé » la seconde avec un riche banquier.

En d’autres termes, il a propulsé ses filles dans un univers bien au dessus de leurs valeurs, puisque les termes « juché » et « greffé » sont péjoratifs.

De fait, on sait que le mot jucher signifie placer en hauteur, comme on peut mettre quelqu’un sur un piédestal.

Quant au mot greffer, il évoque le vocabulaire chirurgical, greffer c’est rajouter un élément qui ne faisait pas parti du décor auparavant.

Par conséquent, c’est grâce à l’appui de leur père qu’elles sont devenues riches.

Elles n’ont fait qu’une seule chose : accepter le mariage. En outre, il « s’est sacrifié » pour le bonheur de ses filles, quand il a vu qu’elles avaient honte de lui.

Au lieu de continuer à les voir, il s’est vu les abandonner peu à peu, afin de les savoir heureuses. Mais il a continué à leur donner tout son argent, à vivre dans la misère pour qu’elles puissent vivre dans le luxe. C’est donc l’image d’un père aimant et prêt à tout pour ses filles qui est illustrée dans le portrait de Madame de Langeais.

Cependant, nous allons voir que ce pauvre père n’est en aucun cas récompensé. Bien au contraire, il apparaît comme un personnage ridicule et encombrant aux yeux de ses filles, ses gendres, mais également pour la narratrice. Ainsi, le père Goriot n’a pas été récompensé pour ses bienfaisances, à l’inverse il est délaissé par ses filles et ses propres gendres. Très vite, on s’aperçoit que Goriot devient un fardeau pour ses proches.

Ses gendres supportaient encore sa présence dans la maison familiale au temps de Napoléon, mais lorsque les Bourbons reprennent le pouvoir en 1815, le beau père devient véritablement gênant ! En fait, on peut penser que ces nobles avaient peur de rejeter le père Goriot pendant l’Empire, puisqu’il n’avait pas encore tout les droits, alors que lorsque la monarchie est restituée leurs privilèges réapparaissent.

C’est ainsi que Nucingen « qui fait le royaliste » supporte encore moins Goriot aux temps des Bourbons, sachant également que ce pauvre vieux n’a plus un sou en poche. De plus, on peut penser qu’ils ne devaient pas apprécier le Goriot étant donné qu’il avait été impliqué lors de la révolution française, et l’on sait que les nobles étaient contre ce soulèvement du peuple, qui entraînait inéluctablement, la perte de leur prestige, à cause du besoin d’égalité revendiqué dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Pour ce qui est des filles de Goriot, face au mépris de leur mari à l’encontre de leur père, elles décident de « ménager la chèvre et le chou » c'est-à-dire de s’entendre avec les différent partis, afin de trouver un compromis. C’est pour cela qu’elles recevaient leur père seulement lorsqu’elles étaient seules.

Cependant, lorsque Goriot se rend compte qu’elles ont honte de lui, elles le laissent s’éloigner.

Jamais elles ne prendront sa défense. La narratrice compare Goriot à un fruit, dans la métaphore : « le citron bien pressé, ses filles ont laissé le zeste au coin des rues «.

Ce qui reflète parfaitement l’opinion que portent ses jeunes filles à leur père.

Pour elles, il ne représentait qu’un porte monnaie, qui une fois vide ne vaut plus rien. Ainsi, c’est l’abandon d’un être ridicule par ses deux filles qui ne manifestent aucune reconnaissance à son égard.. »

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