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Duplicité du narrateur dans le Paysan parvenu

Publié le 11/02/2023

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« Duplicité du narrateur dans le Paysan parvenu Dans étude Forme et signification, Jean Rousset a mis en évidence le double registre chez Marivaux : héros agissants regardés par des personnages spectateurs.

Dans les deux romans les deux regards se superposent.

Plus grande clairvoyance que dans le passé.

Dédoublement, prise de distance envers soi => ambiguïté de la narration.

M.

de … est regardant et regardé.

Distance temporelle.

Une trentaine d’année.

Narrateur se moque de Jacob avec indulgence et tendance à le justifier.

Discours du narrateur équivoque : envie de séduire le lecteur du récit.

A la séduction physique du jeune héros se substitue une tentative littéraire de séduction par l’écriture.

Se mettre en valeur, atténuer les fautes.

Dès les premières pages, prétend naturel franc mais double jeu ensuite. Une image de sa jeunesse qui joue en sa faveur. I.

Récit de M… partial et peu fiable A la 1° personne, point de vue unique.

Narrateur tout-puissant et limité car pas omniscient (Narcisse romancier, J.Rousset).

Maître absolu de la narration qui ne veut pas ou ne peut pas tout dire.

Béances, zones d’ombre, lacunes. -Incipit : refuse de révéler sa nouvelle identité, essentielle -Age, situation familiale, nouvelle vie -Blanc à la fin : titre de mémoires suggère un anoblissement, jamais expliqué. -Oublie son interrogatoire après son arrestation, faubourg de Mme Rémi - Annonce une sixième partie qui ne voit jamais le jour => caractère lacunaire du récit.

Vision limitée de son présent. Manque de fiabilité - jolie blonde appelée Javotte puis Toinette - ne sait pas écrire mais plus loin, sait lire lettre de Geneviève - récit de M… révèle hypocrisie du jeune Jacob, invite à la défiance envers le narrateur plus âgé. Duplicité - portrait de Jacob met en valeur son ambition « je me sentis tout à coup en appétit de fortune » séducteur capable de délaisser Mme de La Vallée pour courtiser Mme de Ferval et de Fécour, rang supérieur.

Arrivisme conduit à la dissimulation, hypocrisie.

Exploite son talent de lire dans l’esprit des gens p.140 - maîtrise hypocrite de son attitude et de son langage Mlle Habert « j’eus l’art de la rendre contente de moi ».

Capacité à se donner en spectacle pour séduire.

Joue la comédie, pas aussi sincère et naturel qu’il le prétend. - préambule : mise en place d’un contrat de lecture, captatio benevolentiae, affirme qu’il a été toujours franc sur ses origines.

Or affirmation ne résiste pas à l’épreuve des faits.

Jacob use de périphrases qui voilent la vérité sur sa naissance.

A Mme d’Orville « le fils d’un honnête homme qui demeure à la campagne » p281 et au Comte d’Orsan p331 son père « demeure à la campagne où est tout son bien ». - quelques pages après incipit, narrateur semble conscient que sa vision des faits est ornée ou déformante « je conterai toute ma vie, et si j’y mêle autre chose, cela se présentera sans que je le cherche ».

Admets à demi-mots que son récit n’a pas d’objectivité totale. II.

Séduction du lecteur par l’écriture, rhétorique maîtrisée Narrateur devient racontant de sa propre vie.

Affirmation récurrente par le narrateur du naturel de son écriture, spontanéité, récit dépourvu d’ornements et de retouches.

Ne se préoccuperait pas du style.

Revendique véracité absolue. « Je les écrirai du mieux que je pourrai […] qu’on me passe mon style ».

17;13 -Implication forte du lecteur en lui donnant une présence fictive dans le récit et en l’apostrophant « on », « vous ».

M… converse avec son destinataire de manière directe.

En fin de presque chaque partie.

« On verra dans la suite ce qu’il en fut ».

Impératif « revenons à moi ». -Narrateur se fait l’interprète d’interrogations supposées « Est-ce que vous aviez dessein de l’aimer ? me direz-vous.

Je n’avais aucun dessein déterminé » p198.

Narrateur met en place un dialogue fictif avec un narrataire avec lequel établit une connivence.

« Figurez-vous la contenance que je devais tenir » appel à l’imagination du lecteur. -Le narrateur anticipe les objections éventuelles pour les désamorcer par avance et justifier ses propres choix « Je crois que ce détail n’ennuiera point ». -Association fréquente d’un je et d’un vous transforme le lecteur en destinataire privilégié d’un récit qui se prétend sincère.

« Je vous rends à peu près ce que je pensais alors ».

Obtenir attention et bienveillance III.

Recours à l’émotion pour susciter compassion M… présente Jacob comme victime d’un société qui cherche à l’exclure même s’il fréquente vite les grandes fortunes.

Met l’accent sur les désillusions : son premier maître.... »

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