"Du côté de chez Swann", Marcel Proust : Combray

« Combray, certaines pièces de la maison sont associées à des évènements et des êtres qui furent importants pour le narrateur («  l'amorce de l'allée obscure par ou arriverait M.

Swann » ; « le petit couloir à porte vitrée pour l'arrivée de maman »).

Pour les délivrer, les réanimer, il faudrait les rencontrer par hasard.

Proust démontre ainsi une des fonctions du souvenir : assurer la continuité de ce que l'on a vécu, et permettre de maintenir en vie les moments et les personnes qui nous sont chers. Ainsi, chercher à évoquer le passé, invoquer les souvenirs, exclue l'intervention de notre intellect : c'est un acte dépendant uniquement du hasard et qui s'appuie sur les émotions.

Le souvenir est nécessairement lié à des émotions fortes, et inspire souvent de la nostalgie.

En outre, le souvenir permet de prendre conscience de ce qui fut vraiment important pour nous, grâce à la mémoire émotionnelle : il permet de réaliser une « synthèse » de notre vie, de retenir l'essentiel, ce qui a la plus grande importance à nos yeux.       Question 2 : Montrez que cette scène est un drame.   Cette scène appartient incontestablement au registre dramatique.

En effet, il s'en dégage une atmosphère grave et mélancolique.

Les champs lexicaux dominants sont ceux des ténèbres, de la tristesse et de la mort. Dans un premier temps, je relève les nombreuses expressions relatives à l'obscurité : « réveillé la nuit » ; « d'indistinctes ténèbres » ; « restent plongées dans la nuit » ; « se détachant seul sur l'obscurité ».

Ces formules, correspondant à la description que nous livre le narrateur de son souvenir de Combray, témoignent de la souffrance et de la tristesse qu'il associe à ces souvenirs.

La douleur qu'éprouve le narrateur adulte est aussi causée par la nostalgie qu'il ressent à l'évocation de son enfance à Combray. En outre, je note que la souffrance et la tristesse sont omniprésentes dans cet extrait : « M.

Swann, l'auteur inconscient de mes tristesses » ; « l'escalier, si cruel à monter » ; « au drame de mon déshabillage ».

Le sentiment douloureux associé à ces souvenirs est sans doute amplifié par la mélancolie qu'éprouve le narrateur en se remémorant ces moments de son passé.. »