Donnez une idée des différentes transformations de la comédie, de Molière à Beaumarchais

« Habile technicien, il possède ·à un haut degré le sens du comi­ que, ce qui lui permet de saisir, dans les mœurs du jour, tous les ridicules courants.

Mais son observation reste superficielle et il ne sait pas s'élever à cette philosophie de l'existence 1 un peu amère parfois, qui fait la profondeur de l'œuvre de Molière.

II.

Transformations de la comédie avant Marivaux.

t) Dufresny Avec Dufresny ét surtout Dancourt, une évolution de la comé- die va se dessiner.

Le premier essaye de secouer l'influence de Molière.

11 s'efforce de varier l'intrigue et de la rendre intéres­ sante; on lit encore aujourd'hui l'Esprit de contradiction et le Double veuva,qe.

2) Dancourt Pour Dancourt, il s'attache à l'aclualité et à la peinture des mœurs.

Parmi les innombrables croquis tracés par sa plume alerte (les Vendan,qes de Suresnes, les Eaux de Bourbon, etc ...

) se détachent deux pièces d'une portée plus générale : Les Bour~ ,qeoises à la mode et les Bourgeoises de qualité.

Son théâtre, avec ses pièces anecdotiqlles, ses comptes-rendus des faits du jour, annonce la comédie de mœurs.

En même temps, comme Dufresny, il donne tous ses soins à l'intrigue.

3) De&touebl·s Ce souci de mettre de l'imprévu dans la conduite de l'action sera également la caractéristique de Destouches.

Par ailleurs, son théâtre marque un retour vers la comédie de caractère.

Tou­ tefois, Destouches s'est mis à l'école de La Bruyère, plutôt qu'à l'école de Molière.

Au moraliste, il emprunte un caractère ou un portrait, lui donne un état civil et lui insuffle la vie.

C'est ainsi qu'il crée l'Ingrat, l'Irrésolu, le Médisant, et plus tard, I'Ambi­ tieu.x, le Glorieux.

Le procédé employé explique suffisamment tout ce que les personnages peuvent avoir de froid et de conven­ tionnel.

!) Lesage Cette influence de La Bruyère s'exerçant sur la comédie devait tendre tout naturellement à la rapprocher du roman.

C'est ce qui explique que Lesage ait pu tout à la fois écrire Cil Bias et Tur­ caret.

La pièce de Turcaret se propose de peindre les mœurs d'une époque où le triomphe de l'argent s'affiche impudemment.

Il s'y révèle une solidité d'observation, une justesse de sty!e, une force comique que l'on peut goûter encore aujourd"hui.. »