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Dom Juan - Sujet d'invention

Publié le 31/10/2015

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Dom Juan, le séducteur Ecrit sur la littérature, Joris-Karl Huysmans, Ed. Herman, 29p.32, 50 euros L'affaire commence en Espagne, il y a bien longtemps : un homme appelé Don Juan passe sa vie à tromper et à séduire les femmes, ce qui lui vaut d'être finalement livré aux flammes de l'enfer. On le croit mort, donc. Mais non : il va réapparaître en différentes contrées d'Europe et à différentes époques. Mais alors comment malgré les différences selon ces auteurs, Don Juan demeure-t-il une figure archétypale de la liberté et de la révolte ? Tout d'abord comment Don Juan était-il réadapté ? Et quelles étaient les différences entre chaque auteur de différentes époques? Nous avons tendance à savoir que Don Juan est un mythe crée par Molière mais en fait il a était créé 30 ans auparavant par l'un des grands auteurs de théâtre du Siècle d'or espagnol, Tirso de Molina et avait même un autre titre : « El Burlador de Sevilla y convidado de piedra. » ( L' Abuseur de Séville et le convive de pierre ) El Burlador de Sevilla y convidado de piedra est la première ?uvre littéraire créant le mythe de Don Juan. Dans cette version primitive, Tirso de Molina met l'accent sur la corruption sur toute une génération, hommes et femmes. Les femmes sont condamnées moralement, et Don Juan de Tenorio les punit de leur manque d'honneur. Tirso punit non seulement les femmes mais aussi les hommes comme son personnage principale, Don juan de Tenorio, ainsi que l'ami de...
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« Cependant, le dénouement du Dom Juan de Molière présente un Don Juan plus impressionant que celui de son prédecesseur Tirso de Molina : il est en effet inflexible et reste un ferme libertin jusqu’à sa mort contrairement à celui de Molina qui prend peur et essaie de gagner du temps.

Face à la statue du commandeur, le Don Juan de Molière manifeste un entêtement presque effrayant.

Il semble que tel Harpagon (l’avarice), Orgon (la dévotion), Argan (l’hypocondrie), Don Juan soit un monomaniaque : il est passionné d’impiété. Toutefois, contrairement à la pièce de Molina, celle de Molière s’achève par une situation assez caractéristique de la comédie : le personnage qui troublait l’ordre social est détruit, et l’ordre est rétabli comme l’indique la dernière réplique de Sganarelle dont l’interprétation de l’acteur prend toutefois une tonalité tragique.

Car Sganarelle n’existe que par rapport à son maître.

En effet la pièce de Molière est très riche mais pose beaucoup de problèmes d’interprétation.

Un des aspects les plus intéressants du personnage est son désir de vivre selon la nature : obéir à la nature est-il compatible avec la vie en société ? Le mythe de Don Juan eut beaucoup de succès au XVIIIème siècle en Europe et en grande partie à l’origine des personnages de « rusé » et de libertins que Valmont dans « les Liaisons dangereuses ».

Le mythe fut l’objet de nombreuses adaptations musicales mais des auteurs tels que Goldoni refusait le merveilleux de la légende.

C’est Wolfgang Mozart qui va totalement recrée le mythe.

Son Opéra reprend tous les éléments et personnages de la pièce : Le Commandeur et sa fille, Donna Anna, les paysannes, Elvire, la fête, la rencontre du mort.

Le protagoniste retrouve chez Mozart ce qu’il avait perdu chez les auteurs du XVIIIème siècle : une destinée, un mystère ténébreux, un désir libertin et une frénésie sensuelle.

Une grande rigueur tragique, liée à la relation très forte entre le Commandeur, sa fille et Don Giovanni, est jointe à la gaieté et à la tendresse des scènes de fête et de séduction.

Anna et le Commandeur s’opposent au libertin voué à la solitude, en unduel du Ciel et de la Terre. L’importance redonnée par Mozart à Dona Anna explique le bouleversement du mythe.

Anna est jugée moins désireuse de venger son père que soucieuse du salut de Don Juan.

Elle reste éprise de l’ange déchu, de l’idéaliste insatisfait.

Et les Romantiques se projettent en Don Juan, l’homme libre, insatisfait, victime de la condition humaine.

Or le dénouement de Molière ne va pas s’achever avec l’arrivé de Mozart.

Le dénouement de Molière va être repris et poursuit par Baudelaire en 1857 avec « Don Juan aux enfers », poème extrait du fleur duMal. Celui-ci raconte la suite du dénouement de Molière en s’y conformant.

Don Juan sur la barque de Charon aux enfers grecs y retrouve tous les personnages de la pièce mais les méprise, inflexible.. »

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