Dom Juan - Sujet d'invention
Publié le 31/10/2015
Extrait du document
«
Cependant, le dénouement du Dom
Juan de Molière présente un Don Juan
plus impressionant que celui de son
prédecesseur Tirso de Molina : il est
en effet inflexible et reste un ferme
libertin jusqu’à sa mort contrairement à
celui de Molina qui prend peur et
essaie de gagner du temps.
Face à la statue du commandeur, le
Don Juan de Molière manifeste un
entêtement presque effrayant.
Il
semble que tel Harpagon (l’avarice),
Orgon (la dévotion), Argan
(l’hypocondrie), Don Juan soit un
monomaniaque : il est passionné
d’impiété.
Toutefois, contrairement à la pièce de
Molina, celle de Molière s’achève par
une situation assez caractéristique de
la comédie : le personnage qui
troublait l’ordre social est détruit, et
l’ordre est rétabli comme l’indique la
dernière réplique de Sganarelle dont
l’interprétation de l’acteur prend
toutefois une tonalité tragique.
Car
Sganarelle n’existe que par rapport à
son maître.
En effet la pièce de Molière est très
riche mais pose beaucoup de
problèmes d’interprétation.
Un des
aspects les plus intéressants du
personnage est son désir de vivre
selon la nature : obéir à la nature est-il
compatible avec la vie en société ?
Le mythe de Don Juan eut beaucoup
de succès au XVIIIème siècle en
Europe et en grande partie à l’origine
des personnages de « rusé » et de
libertins que Valmont dans « les
Liaisons dangereuses ».
Le mythe fut
l’objet de nombreuses adaptations
musicales mais des auteurs tels que
Goldoni refusait le merveilleux de la
légende.
C’est Wolfgang Mozart qui va
totalement recrée le mythe.
Son Opéra
reprend tous les éléments et
personnages de la pièce : Le
Commandeur et sa fille, Donna Anna,
les paysannes, Elvire, la fête, la
rencontre du mort.
Le protagoniste
retrouve chez Mozart ce qu’il avait
perdu chez les auteurs du XVIIIème
siècle : une destinée, un mystère
ténébreux, un désir libertin et une
frénésie sensuelle.
Une grande rigueur tragique, liée à la
relation très forte entre le
Commandeur, sa fille et Don Giovanni,
est jointe à la gaieté et à la tendresse
des scènes de
fête et de séduction.
Anna et le
Commandeur s’opposent au libertin
voué à la solitude, en unduel du Ciel et
de la Terre.
L’importance redonnée par Mozart à
Dona Anna explique le
bouleversement du
mythe.
Anna est jugée moins
désireuse de venger son père que
soucieuse du salut de Don Juan.
Elle
reste éprise de l’ange déchu, de
l’idéaliste insatisfait.
Et les
Romantiques se projettent en Don
Juan, l’homme libre, insatisfait, victime
de la condition humaine.
Or le dénouement de Molière ne va
pas s’achever avec l’arrivé de
Mozart.
Le dénouement de Molière va
être repris et poursuit par Baudelaire
en 1857 avec « Don Juan aux
enfers », poème extrait du fleur duMal.
Celui-ci raconte la suite du
dénouement de Molière en s’y
conformant.
Don Juan sur la barque
de Charon aux enfers grecs y retrouve
tous les personnages de la pièce mais
les méprise, inflexible..
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