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Dom Juan. (Molière) Acte II scène 4. Commentaire

Publié le 21/12/2012

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juan

1. « L’épouseur du genre humain « : de ce point de vue, il faut bien chercher chez Sganarelle une sorte

de garantie du sens. « genre humain « est à entendre ici de manière littérale : Dom Juan épouse non pas

des femmes, mais un « genre «, l’humanité. Et même si Sganarelle doit revenir sur sa parole en présence

de son maître, la tournure négative n’en laisse pas moins apparaître clairement les mêmes expressions.

Le miroir n’est donc pas exactement le même que celui des deux femmes devant Dom Juan : il ne brise

pas le sens, il le souligne

en négatif. Dom Juan ne s’y trompe pas qui s’agace de l’insistance de son valet et le menace, suppose-ton

(« Hon ! «).

juan

« fait des reproches à l’autre et revendique pour elle la promesse de mariage (l.

30-56).

Enfin la prise à témoin de Dom Juan permet le retour plus rapide à l’échange, la demande d’explication (l.

57-79).

Un moment, il réussit à dresser les deux femmes l’une contre l’autre. 2.

Le séducteur est ainsi celui qui vise un déplacement de la référence du discours, celui qui divise radicalement l’autre par annulation de toute garantie d’une vérité de la parole (« Est -ce que chacune de vous ne sait pas ce qu’il en est »), produisant par là une réduction de l’autre au même. Devant lui, les deux femmes sont une femme (la mise en scène de Lassalle a joué de cette dualité amoureuse).

Sganarelle est un et double, qui se retourne en une sorte de chiasme verbal répondant à la menace du maître (« maître fourbe » + « vous abuser » + « épouseur du genre humain » // « point l’épouseur du genre humain » + « point fourbe » + « point abusé).

Comme son maître, Sganarelle est transformé en pantin, mais il l’est sous l’effet de la puissance de son maître. 3.

La construction de la scène obéit donc à la structure du personnage principal : Dom Juan est celui qui est si « un » devant chaque femme, qu’il est double en réalité.

Et c’est cette ambivalence d’une unité absolue, sans limite, sans référence à une autorité qui ferait limite de la toute-puissance que figure toute la scène. III.

La farce ou la scène du « genre humain » 1.

« L’épouseur du genre humain » : de ce point de vue, il faut bien chercher chez Sganarelle une sorte de garantie du sens.

« genre humain » est à entendre ici de manière littérale : Dom Juan épouse non pas des femmes, mais un « genre », l’humanité.

Et même si Sganarelle doit revenir sur sa parole en présence de son maître, la tournure négative n’en laisse pas moins apparaître clairement les mêmes expressions. Le miroir n’est donc pas exactement le même que celui des deux femmes devant Dom Juan : il ne brise pas le sens, il le souligne en négatif.

Dom Juan ne s’y trompe pas qui s’agace de l’insistance de son valet et le menace, suppose-t- on (« Hon ! »). 2.Le burlesque tient donc dans un fonctionnement du/des genre(s).

Ce n’est pas la séduction d’un homme vis-à-vis des femmes qui est ici représentée, mais bien le rapport entre parole et engagement mis en cause dans un rapport, moins sexualisé que mécanisé (mais on peut penser au Casanova de Fellini pour cette représentation compulsive du libertin) - dans un troisième genre : l’humain.

Le séducteur, c’est celui qui opère bien ailleurs que là où les sexes se partagent, dans l’humain qui traverse la division sociale des individus. 3.

En ce sens, la scène place la source du genre burlesque en Dom Juan lui -même, Sganarelle n’étant que la manifestation extérieure de cette cause interne.

C’est bien Dom Juan qui est ici le moteur de l’effet burlesque, et non seulement sa victime : il en est le moteur au sens d’une cause, d’une dynamique, en dehors de son être aristocratique.

D’où le rabaissement nécessaire dont la scène précédente a été le moyen, et qui continue ici.

Ce n’est plus une identité sociale qui est en cause (la puissance de l’aristocrate), mais le dispositif narcissique de la séduction et sa mécanique pro p re, librement abandonnée à une parole sans ancrage dans une différence entre le vrai et le faux. »

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