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Dom Juan

Publié le 18/12/2012

Extrait du document

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La stratégie du séducteur Molière a voulu dans cette scène nous donner un raccourci frappant de la stratégie utilisée par Don Juan pour abuser les femmes. Elle consiste à flatter, charmer et promettre. I - Flatter Pour Don Juan, parler, c'est agir. Sa stratégie de séduction repose d'abord sur la parole qui persuade. Mieux que personne, il sait que la flatterie exerce un pouvoir de séduction auquel il est difficile de résister. Les femmes, même si elles restent méfiantes, sont toujours sensibles aux éloges qu'on peut faire de leur beauté. Charlotte ne fait pas exception. Chez Don Juan, la flatterie commence par un étonnement prolongé que marquent les multiples exclamations et interrogations qui ponctuent son discours. La répétition insistante de l'interjection « Ah ! «, qui exprime admiration et plaisir physique, rythme cet étonnement et agit comme une incantation qui anesthésie la résistance critique de la proie. Don Juan donne le vertige à Charlotte, en faisant résonner à ses oreilles une cascade d'adjectifs élogieux : « belle «, « pénétrants «, « agréable «, « jolie «, « mignon «, « beaux «, « amoureux «, « appétissantes «, « charmante «. Il abuse du superlatif : « Peut-on rien voir de plus agréable ? «, « je n'ai jamais vu une si charmante personne «, Elles sont les plus belles du monde «. La répétition des mêmes mots ou expressions ajoute encore à cet assaut verbal. Les mots « beau «, « belle «, « beauté «, reviennent six fois dans le texte. La formule « je vous aime trop pour cela, et c'est du fond du c?ur que je vous parle « réapparaît d'une manière condensée à la fin du texte : « je vous aime de tout mon c?ur «. Don Juan, qui a compris la secrète ambition de Charlotte, flatte aussi habilement sa vanité et son désir d'ascension sociale, elle mérite mieux qu' « un simple paysan «. II - Charmer La flatterie a d'autant plus de pouvoir qu'elle émane, dans le cas de Don Juan, d'un homme beau et paré de tous les prestiges de l'aristocrate. Il impressionne par sa prestance physique et la richesse de ses habits, qui nous ont été décrits précédemment. Sa désinvolture et l'élégance de ses manières tranchantes avec la balourdise et la rusticité de pierrot. Mais
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« Pour Don Juan, le mariage n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins.

C’est pourquoi il le fait très vite intervenir dans sa déclaration : « vous n’êtes pas mariée, sans doute ? « Charlotte se méfiera avant de céder car elle est promise à Pierrot.

En attendant, elle est surprise par la hâte du libertin qui propose de l’enlever.

Plus loin dans la scène, il sera tout à fait clair : « je n’ai point d’autre dessein que de vous épouser ». B – Les acteurs du combat amoureux Pour Don Juan l’amour est un combat qui prend d’autant plus d’intérêt que son adversaire lui résiste.

Ce jeu bien sûr est cruel et révèle ma perversion du personnage. I – La résistance de Charlotte Charlotte est éblouie par Don Juan.

Elle qui dans la scène précédente avait une position supérieure et manifestait à l’égard de Pierrot dédain et froideur, se trouve maintenant sans la situation fragile de manifestait à l’égard de Pierrot dédain et froideur, se trouve maintenant dans la situation fragile de l’amoureuse.

Consciente, de surcroît, de la barrière sociale qui la sépare de Don juan, elle adopte un ton de soumission : « Je vous suis bien obligée », « Monsieur, c’est trop d’honneur que vous me faites ».

Elle ne cède pas sans résistance, car elle n’est pas sotte et ne manque pas de qualités morales.

Les éloges de Don Juan la gagnent et alertent sa pudeur : « monsieur, vous me rendez toute honteuse ».

Ella a de l’amour-propre et le sens de sa dignité : « Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas si c’est pour vous railler de moi.» Elle connaît ses limites et le signale au libertin qui la met mal à l’aise par ses subtilités verbales : « Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je n’ai pas d’esprit pour vous répondre.» Elle connaît ses limites et le signale au libertin qui la met mal à l’aise par ses subtilités verbales : « Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je n’ai pas d’esprit pour vous répondre.» elle est honnête, et bien qu’elle soit peu enthousiasmée par Pierrot, elle révèle qu’elle lui est promise. Mais cette prudence et ce bon sens paysans ne sont pas assez forts pour résister au plaisir de la vanité.

Charlotte écoute avec complaisance les éloges appuyés de don Juan.

Elle ne refuse pas le baiser qu’il lui donne sur la main.

Loin de s’indigner, elle réagit même avec coquetterie : « si j’avais su ça tantôt, je n’aurais pas manqué de les laver avec du son.» On sent qu’elle fait un effort d’expression pour se mettre au niveau de Don Juan, en évitant les tournures et les jurons de son patois.

Poussée enfin par une secrète ambition, elle écoute avec intérêt ses alléchantes propositions.

Il se présente en effet à elle comme le prince charmant qui vient l’enlever à sa misère et lui promettre le bonheur amoureux.

Charlotte ne peut résister au romanesque de cette situation où le rêve devient réalité.

En fait, sans le savoir, elle est la proie d’un fauve. II – La perversion du héros Don Juan est un pervers qui, pour satisfaire son égoïsme et son appétit de jouissance, ne recule devant rien.

S’il est séduit par Mathurine, puis par Charlotte, c’est parce que qu’il ne peut résister à ses impulsions sexuelles.

Il est immédiatement attiré par la beauté de la jeune paysanne, qu’il traite comme un cheval ou un chien : « Peut-on rien voir de plus agréable ? Tournez-vous un peu, s’il vous plaît (…) Haussez un peu la tête, de grâce.

(…) Ouvrez vos yeux entièrement (…) Que je vois un peu vos dents, je vous prie ».

Don Juan, avant de consommer, vérifier la qualité de la marchandise.

Charlotte n’est pour lui qu’un objet sexuel, qu’il dévore déjà du regard.

Il approche en chasseur, mais aussi en gourmet qui se lèche les. »

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