DJEBAR (Fatma Zohra Imalayene, dite Assia)
Publié le 10/03/2019
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DJEBAR (Fatma Zohra Imalayene, dite Assia), romancière et cinéaste algérienne (Cherchell 1936). Son œuvre est consacrée aux problèmes de la femme algérienne, tant dans sa vie familiale que dans son action militante. Elle publie la Soif (1957) à vingt ans, suivie des Impatients (1958). Les Enfants du
nouveau monde (1962) montrent les femmes aux prises avec la guerre, tandis que les Alouettes naïves (1967) analysent la vie du couple. Femmes d'Alger dans leur appartement (1980) est l'expression ambiguë du désir de la femme de naître au monde (liberté de circuler, de se dévoiler, de parler à l'homme) en même temps que volonté de réenracinement dans les espaces de la mémoire ancestrale (ÏAmour, la Fantasia, 1985), souci dont témoigne le film Nouba des femmes du mont Chenoua (1978).
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Djebar, Assia - littérature.
1 PRÉSENTATION
Djebar, Assia (1936- ), écrivain et réalisatrice de cinéma algérienne, qui a fait de la condition de la femme dans le monde arabo-musulman la thématique centrale de son œuvre.
Elle est la première personnalité maghrébine à avoir été élue à
l’Académie française.
Née à Cherchell (Algérie), Fatima-Zohra Imalayen grandit à Mouzaïa, où elle suit les cours de l’école coranique.
Après ses études secondaires et un début de cursus universitaire à Alger, elle quitte l’Algérie pour la France, où elle intègre l’École
normale supérieure de Sèvres (1955).
En 1956, elle soutient les étudiants algériens et adopte le pseudonyme d’Assia Djebar.
L’année suivante, elle publie en France son premier roman, la Soif, suivi en 1958 des Impatients.
2 L’EXIL
La même année, elle accompagne en Tunisie son époux entré dans la clandestinité.
Elle prépare un diplôme d’histoire à Tunis tout en collaborant au journal El Moudjahid, pour lequel elle rédige des articles sur la guerre d’Algérie et les réfugiés.
Ses
enquêtes servent de toile de fond à son quatrième roman, les Alouettes naïves (1967).
En 1957, elle s’établit à Rabat, au Maroc, où elle enseigne l’histoire de l’Afrique du Nord à l’université, sans abandonner son soutien à l’Algérie.
3 LE RETOUR AUX RACINES
Après la proclamation d’indépendance de l’Algérie, elle rentre dans son pays natal et publie les Enfants du Nouveau Monde, qui aborde la question des femmes algériennes et de leurs revendications, puis Rouge l’aube (1969).
Elle enseigne l’histoire et
le cinéma à Alger, collabore à plusieurs organismes de presse, de radio et de télévision, et réalise en 1977 son premier long métrage, la Nouba des femmes du mont Chenoua, qui obtient le prix de la critique internationale à la biennale de Venise
(1979) et auquel succède un deuxième film documentaire, la Zerda et les chants de l’oubli (1979-1982).
Elle publie également Femmes d’Alger dans leur appartement (1980), l’Amour, la fantasia (1985) — qui ouvre sa fresque du « Quatuor
algérien », continuée avec Ombre sultane (1987) — et Loin de Médine (1991).
4 L’ÉCRITURE DE L’INTIME
Les romans et les nouvelles d’Assia Djebar explorent la vie, ses moments, son intimité, ses exils, ses évolutions sociales, tout en maintenant leur distance tant à l’égard de l’autobiographie que du contexte historique (sans le nier pour autant).
L’histoire personnelle et intime s’enracine ainsi avec nuance dans l’histoire collective, et dit parfois plus par son silence, même si certains de ses récits (les Impatients) sont plus ouvertement critiques et engagés dans l’actualité sociale.
Parmi ses
ouvrages les plus récents figurent le Blanc de l’Algérie (1996), Oran, langue morte (1997), la Femme sans sépulture (2002).
Assia Djebar est élue en 1999 à l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique et obtient en 2000 le prix de la paix décerné par les éditeurs et libraires allemands à la Foire du livre de Francfort.
En 2001, elle reçoit la Grande
médaille de la francophonie, décernée par l’Académie française, institution qui connaît un tournant historique en l’élisant en juin 2005.
Elle est en effet la première personnalité maghrébine à y obtenir un fauteuil.
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