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Dissertation sur le langage théâtral chez Beaumarchais (in Le mariage de Figaro, et La Mère Coupable)

Publié le 02/01/2012

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Le Mariage de Figaro, et La Mère coupable pièces respectivement publiées en 1784 et 1792 appartiennent à ce que Jean-Luc Paliès semble nommer « la Saga des Almaviva «. Ainsi le lecteur/spectateur, est invité à une appréciation nouvelle du théâtre entre rires et larmes. Il est alors indéniable que l'écriture de Beaumarchais est celle de la variété peut-être même de la variation. Attaqué par la censure, Beaumarchais n'en demeure pas moins un dramaturge qui veut « corriger les hommes (...) en les faisant voir tels qu'ils sont (...) «. Le langage théâtral dans sa variété, occupe alors une place primordiale dans l'écriture de Beaumarchais. Il est donc intéressant de lire Gabriel Conesa, lorsqu'il affirme « En détournant le langage de sa finalité psychologique traditionnelle, en le débarrassant de sa tension pour lui confier une fonction ludique, il a pu le placer au centre de sa dramaturgie et en faire une fin en soi, en visant « l'accumulement « des traits et des jeux verbaux brillants, il a conçu une dramaturgie de l'instant, de l'effet présent, dans laquelle les articulations du texte, voire sa cohérence, deviennent secondaires «. Ici Gabriel de Conesa, nous invite clairement à une réflexion sur le langage chez Beaumarchais, langage qu'il ancre dès le départ dans une acceptation novatrice celle du « jeu «. Le terme « ludique « est en effet dérivé du latin ludus signifiant « le jeu «. Ce terme semble rappeler l'expression de « jeux Verbaux brillants « utilisée plus tard. La réflexion de Gabriel Conesa, semble user de tautologies dans le sens, où sont répétées des idées semblables mais de manière différente. Dès le départ, par l'expression « débarrasser «, le critique sépare clairement vision « traditionnelle « et « fonction ludique « dans une certaine forme d'incompatibilité générique entre « tension « et « jeu «. 

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« texte dramaturgique.

Enfin pour terminer notre réflexion nous verrons en quoi le langage dramaturgique chezBeaumarchais semble apparaître comme une « écriture à effets » en mettant en exergue une autre causalité dulangage.

Mais pour commencer, il s'avère nécessaire d'illustrer la thèse de Gabriel Conesa, en mettant en lumière lecaractère novateur du langage dramaturgique, entrevu par Beaumarchais. I) Un nouveau langage théâtral Le langage semble apparaître, selon Gabriel Conesa, comme une véritable « fin en soi », entre accumulation etvirtuosité verbale.

C'est ce que nous tenterons de voir dans une première sous partie. 1) Le langage face à l'intrigue Gabriel Conesa, tente de mettre en exergue « la fonction ludique » du langage au sein du théâtre de Beaumarchais.Le langage aurait donc une valeur de distraction qui au sens étymologique, dérivé du latin distractio signifie «éloignement ».

Ainsi le discours permettrait d'apporter un nouveau rapport entre « discours » et « cohérence »théâtrale, pour reprendre les vocables du critique.

Alors, le discours s'éloignerait de la construction même du texte,les « articulations du texte, voire sa cohérence, deviendr[aient] secondaires ».

Selon Irena Aldea, professeurRoumaine « Il y a dans les parades et dans les comédies [de Beaumarchais] des phrases ou des développementsdans lesquels le son semble emporter sur le sens; l'auteur semble pris d'une sorte d'ivresse verbale, il est commeemporté hors de lui – même par un flux continu du langage.

».

Selon la critique Roumaine, le langage au sensou Beaumarchais l'entend, à une fonction d'accumulation.

Le discours mimerait donc l'emportement des personnagesqui « s'éloigneraient » d'eux même par la fonction distractive du discours au sens même du logos.

En témoigneparfaitement le monologue de Figaro à l'acte V scène 3 du Mariage de Figaro.

Le valet du compte Almaviva , estentraîné dans une sorte d'euphorie verbale, dans une accumulation langagière, ne pouvant être isolée.

Ainsi, laparole n'aurait de sens que dans son ensemble.

C'est d'ailleurs l'accumulation des mots, des phrases qui rendent lediscours comique.

Eloignée de toute cohérence la parole de Figaro dominée par l'émotion, invite le lecteur/spectateur à une nouvelle acceptation du texte, « ludique ».

Le discours de Figaro serait alors bel et bien une « finen soi » dans le sens, ou ces phrases n'auraient pas d'intérêt prisent isolément.

Pour Jacqueline et Pierre Larthomasle discours de Figaro est celui de l'insolence, celui « [la mère coupable, et une douloureuse expression d'être dansun ordre moral ]» .

Les critiques confèreraient donc au langage entrevu par Beaumarchais,une signification morale etautonome en dépit peut être de l'articulation même de l'intrigue.

Pour Beaumarchais semble t'il le langage serait belet bien une « fin en soi » pour citer Gabriel Conesa, dans le sens ou il permettrait une mise en exergue d'unevirtuosité : du fait de la longueur du monologue de Figaro certes, mais également du fait de la mise en lumière d'unecertaine sentimentalité des personnages.

Ceci confère au discours dramaturgique, une atemporalité, dans le sens oule discours n'existe que par sa seule présence significative en dehors du mécanisme du développement de l'intrigue :il apparaît alors comme se détachant de l'œuvre entière et semble donc sans cesse actualisé du fait de sonautonomie.

Le discours théâtrale, comme l'entend Beaumarchais semble donc exister de manière autonome endehors du microcosme dramaturgique : il a sa propre signification, il est « une fin en soi ».

Dans la Mère coupablechaque acte semble se conclure, par un discours plus ancré dans la sentimentalité que dans l'apport de sens,Beaumarchais soigne ses dialogues semble t'il, pour mettre en exergue une euphorie sentimentale en dépit peut-être, comme l'affirme Gabriel de Conesa de la « cohérence du texte ».

Beaumarchais semble tout de même conscientde la nécessité d'informer le lecteur/spectateur par le truchement de la scène d'exposition.

Mais il souligne unecertaine artificialité de cette dite scène d'exposition par exemple dans La Mère Coupable , en apportant uneautonomie aux paroles des ses personnages, qui contrairement au public, semblent apparaître comme conscient del'action dramaturgique.

On envisage alors le discours des personnages comme ancré dans une nouvelle temporalité,celle de l'univers même de la fiction.

Un bon exemple semble être le dialogue entre Figaro et Suzanne, à la scène 2de l'acte I de la Mère Coupable : Suzanne : Sais-tu mon pauvre figaro, que tu commences à radoter ? Si je sais tout cela, qu'est-il besoin de me ledire ?Figaro : Encore faut-il bien s'expliquer pour s'assurer que l'on s'entend. De manière assez ironique Beaumarchais, laisse transparaître ici une vision intéressante du LANGAGE théâtrale.Suzanne accuse Figaro de lui répéter les choses, elle qui sait déjà tout.

Comme si le dialogue des deux personnagesétait entaché, par une fonction archétypale et didactique du discours : il faut informer le lecteur.

Beaumarchaisconfère donc ici une autonomie au langage dramaturgique en dépit peut-être de la cohérence du texte.

C'est enfait, comme si le langage théâtrale venait, interférer dans la fiction, prenait le pas sur l'intrigue.

La temporalité dudiscours est alors ici intéressante, Suzanne s'adressant à Figaro s'inscrit dans l'instant présent.

Ce brillant jeuverbal, met en lumière l'antagonisme du « dire et du non dire », plaçant l'idée même du langage au « centre de [ladramaturgie] » pour reprendre une expression de Gabriel Conesa.

Ce qui nous conduira à nous intéresser, à lafonction même du langage théâtrale, qui pour Beaumarchais semble être une véritable poétique ,une manière decapter l'attention du public. b)Une poétique du langage comme fin en soi : une écriture Rabelaisienne ? Beaumarchais semble en effet, tisser son texte de manière à intéresser le public.

Il use alors d'un métissage, entre. »

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