Devoir de Philosophie

dissertation sur le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux

Publié le 17/03/2025

Extrait du document

« « Le Jeu de l'amour et du hasard », Marivaux (1730) Objet d'étude : « Le théâtre : texte et représentation » Problématique : La mise en scène de la comédie dans la comédie. Lectures analytiques (Les références des pages renvoient à l'édition folio-théâtre n°9) • • • • L.A n°1 (Acte I, scène 1) : l'exposition (de « On dit que votre futur » p35 à « Quel fantasque avec ces deux visages » p37) L.A.

n°2 (Acte II, scène 9) : un duo amoureux entre Silvia et Dorante (de « Ah, ma chère Lisette » p86 à « Sans difficulté » p88) L.A.

n°3 (Acte III, scène 6) : les aveux comiques de Lisette et Arlequin (de « Sachons de quoi il s'agit » p122 à « la coiffeuse de Madame » p125) L.A.

n°4 (Acte III, scène 8) : le dénouement (de « Laissez-moi » p133 à la fin de la scène p136) Documents complémentaires : • Mise en scène de Jean Liermier (2008 – Théâtre de Carouge).

Vous pouvez accéder à quelques extraits, ainsi qu'à un interview du metteur en scène, à l'adresse suivante : http://www.tv5.org/TV5Site/publication/publi-314-Le_Jeu_de_l_amour_et_du_hasard__de_Marivaux.htm • • Mise en scène de Jean-Paul Roussillon (1976 – la Comédie-Française) Corpus complémentaire : scènes de séduction mensongère dans un trio de personnages (quand les personnages jouent la comédie sur scène) ◦ Molière (1622 - 1673), extrait de Dom Juan (1665), acte II, scène 4 ◦ Beaumarchais (1732 - 1799), extrait de Le Mariage de Figaro (1781), acte V, scène 7 ◦ Edmond Rostand (1866 - 1918), extrait de Cyrano de Bergerac (1897), acte III, scène 10 Études transversales et/ou thématiques : • • • • La comédie et les procédés comiques Le marivaudage Modalités et fonctions du dispositif du théâtre dans le théâtre Assister à une représentation théâtrale permet-il d'apprécier davantage une pièce et de mieux la comprendre ? Histoire des arts : ✗ ✗ Comparaison des deux mises en scène, et notamment : I.1, II.9, III.6 et III.8 Le genre de la « fête galante » comme illustration du marivaudage : analyse du tableau de Watteau, « Le Pèlerinage à l'île de Cythère » (1717) Lecture cursive : L'île des esclaves, Marivaux Page 1 sur 40 Séance 1 : Introduction On propose quelques mots d'introduction à l'auteur, à la pièce et au contexte historique et social (inscription dans le genre de la comédie, influences de la commedia dell'arte,...).

On poursuit par une analyse du titre.

On s'assure enfin de la maîtrise du vocabulaire élémentaire du théâtre (réplique, tirade, didascalie, …). • • Marivaux (1688- 1763) : carrière littéraire variée = journalisme / roman / théâtre (il écrivit de nombreuses comédie pour le Théâtre-italien).

Succès reconnu au XIX et XX comme en témoignent les nombreuses mises en scène de ses pièces aujourd'hui.

Marivaux est aussi romancier et s'intéresse tout particulièrement à l'analyse psychologique et au fonctionnement de la passion amoureuse. ◦ Œuvres : L'île des esclaves (1725) – Le Jeu de l'amour et du hasard (1730) – Les Fausses confidences (1737) ◦ Attention : toujours à l'écart des philosophes du XVIII (donc pas un auteur révolutionnaire – la mise en scène de l'échange des statuts sociaux s'achève toujours par une retour à l'ordre normal) ◦ Éloigné du classicisme (théâtre de la subtilité, de la nuance et de la circonlocution bien éloigné de la clarté classique) – Molière = n'est pas un modèle pour Marivaux (pas de comédie de caractère, pas de rire franc et épais, mais Marivaux lui doit au moins ses soubrettes et notamment leur caractère parfois effronté).

Paradoxalement, peut-être plus proche de Racine pour la finesse de ses analyses des sentiments et de la passion amoureuse (mais, attention, le tragique n'affleure véritablement jamais chez Marivaux).

Dans les pièces de Marivaux, les obstacles à l'amour ne sont presque jamais extérieurs : ils sont dans la tête des personnages, et c'est ce qui fait l'originalité de ses œuvres. La pièce (contexte, genre et influences de la commedia dell'arte) ◦ Après 1715 (mort de Louis XIV), vogue des spectacles, appétit de plaisir avec la Régence (duc d'Orléans) – Rappel des Comédiens-Italiens en 1716 (chassés par Louis XIV) ◦ Comédie = genre dramatique visant à faire rire (pour mieux corriger les vices).

Intrigue : amour contrarié.

Personnages bourgeois, petite noblesse, valets et servantes.

Dénouement heureux.

Lieux ordinaires et domestiques.

Époque contemporaine du public.

Style bas ou moyen (souvent prose).

Opposée à la tragédie. ◦ Influences commedia dell'arte : né au XVI en Italie / Canevas sur lequel les personnages improvisent des dialogues et accomplissent des lazzis (plaisanterie burlesque, jeu de scène comique, gestes grotesques, …) / Acteurs spécialisés dans un seul rôle / Masques, costumes traditionnels / types fixes ( vieillards : Pantalon, le docteur, serviteurs : Arlequin, Scapin, …). Séance 2 : Visionnement de la mise en scène de Liermier On visionne en intégralité la mise en scène la plus récente (Liermier).

La seconde mise en scène (celle de Roussillon) sera visionnée par extraits pour comparaison avec la première.

A l'issue du visionnement, on propose un QCM (voir en annexe) pour s'assurer à la fois de la lecture de la pièce et de la compréhension de la vidéo. Séance 3 : L.A n°1 (Acte I, scène 1) : l'exposition (de « On dit que votre futur » p35 à « Quel fantasque avec ces deux visages » p37) Questions préparatoires : 1) Relisez l'acte I, scène 1. 2) Quels sont les fonctions d'une scène d'exposition au théâtre ? Page 2 sur 40 3) Qu'apprend-on des personnages de Lisette et de Silvia, et de la relation qui les unit ? 4) Quels éléments rendent ce dialogue plaisant ? (Étudiez, par exemple, l'enchaînement des répliques et les éléments comiques). Présentation du passage : – L'extrait proposé constitue le début de l'exposition.

La fonction d'une exposition est d'abord d'informer (mise en place de l'intrigue, présentation des personnages, ancrage dans un lieu et une époque), mais aussi de séduire : il faudra étudier comment cette première scène s'articule autour de ce double objectif d'information et de séduction. – La pièce s'ouvre in media res par une dispute entre Lisette et sa maîtresse Silvia.

Elle querelle sa servante car celle-ci a laissé entendre à son père, Monsieur Orgon, qu'elle était favorable au mariage qu'il projette.

Or, Silvia est inquiète à l'idée d'épouser un homme qu'elle ne connaît pas. – L'extrait se décompose en deux mouvements : – Lisette dresse un portrait très élogieux de Dorante à partir des « on-dit » – Pour justifier son comportement et son inquiétude, Silvia fait la critique générale des maris, en l'illustrant par le cas particulier d'Ergaste. Problématique : Comment cette scène remplit-t-elle sa fonction d'exposition ? I) Informer (intrigue et personnages) Cette querelle animée joue pleinement son rôle dans l'exposition puisqu'elle permet de présenter le thème principal de la pièce, et certains des principaux protagonistes (Lisette, Silvia et indirectement Dorante). a) Thème et intrigue – Thème du mariage : naturel dans une comédie.

Comme toujours, mariage contrarié, mais ici obstacle = peur de Silvia (cf.

juste avant le passage « cela m'inquiète »).

Situation femme au XVIII = toujours « mineure » (sous la coupe du père, puis du mari). – Crainte du mariage permettra de justifier le travestissement futur de Silvia/Lisette (fonction dramatique). – Deux conceptions du mariage s'affrontent : – Lisette privilégie l'apparence physique (« bien fait, aimable, de bonne mine » l.3, « il a raison d'être beau » l.24) et Silvia les qualités morales (« je ne lui demande qu'un bon caractère » l.33). – Chez Lisette, appétits du corps non refoulés (connotation sensuelles de ses paroles : « délicieuse union », « épouser sans cérémonie » = allusion au désir, au plaisir et à la sensualité, « tout en sera bon dans cet homme-là », …) – Chez Silvia, intensité du rejet (double exclamation + terme « folle ») dans « Délicieuse ! Que tu es folle avec tes expressions ! ». b) Le personnage de Lisette – Servante vive (répond du tac au tac à sa maîtresse) et spontanée (voir l'enthousiasme du portrait de Dorante dans l'excès) qui semble discuter sur un certain pied d'égalité avec sa maîtresse : commentaires sur les propos de sa maîtresse (« une pensée bien hétéroclite » l20), ironie (« cela est pardonnable » l.26) : une certaine impertinence et effronterie, une certaine liberté de parole et de pensée ( ex : « ce superflu-là sera mon nécessaire » : annonce sa volonté de séduire le pseudoDorante), pas de soumission aveugle. – Langage moins soutenu que sa maîtresse : vocabulaire familier (« oui-da », « ma foi », « pardi », « vertuchoux », …) mais adresse rhétorique (distinction utile / agréable, amour / société l.13 + traits d'esprits, ironie => indique la capacité de Lisette à pouvoir endosser le rôle de sa maîtresse) – Raisonnement fondée sur le grossissement du trait et l'opinion commune (le «.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles