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Dissertation sur l'argumentation indirecte

Publié le 11/11/2013

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Dissertation « L'intérêt d'argumenter à l'aide de récits imagés plutôt que de manière directe » Depuis des siècles, l'argumentation indirecte permet une réflexion sur différents sujets par le biais de récits fictifs. Dès l'enfance, elle fait partie intégrante de l'éducation lorsque celle-ci a recourt à la fiction et aux personnages inventés pour faire passer un message éducatif. Considérée comme un genre argumentatif moins sérieux que les autres formes d'argumentation par les adultes, ces derniers, portant plus d'attention aux faits réels,   oublient le goût du récit fictif mais le retrouvent cependant au théâtre, au cinéma ou dans le roman. Une ?uvre de fiction réussi-t-elle à persuader et convaincre le lecteur ? L'argumentation indirecte propose une variété de genre fictif pour argumenter de diverses façons. Elle privilégie essentiellement un genre littéraire particulier : l'apologue. Un apologue est un récit fictif avec un objectif didactique : instruire et plaire en illustrant une leçon (plus ou moins implicite) par le biais d'un récit allégorique. Celui-ci se décline sous plusieurs formes. Mais quel est l'intérêt d'argumenter de manière indirecte? Autrement dit, pourquoi les auteurs d'apologue ont-ils choisi de ne pas critiquer directement, mais de cacher le sens pour que le lecteur lui-même arrive à le trouver? Cela peut avoir deux raisons : les auteurs étaient, pour diverses raisons, obligés d'utiliser cette méthode, ou les grands écrivains ont choisi cette manière parce qu'ils la trouvaient efficace. Tout d'abord, on parle des obligations qui contraignent l'&e...

« d’une morale «immorale» dans la fable de La Fontaine «Les Obsèques de la lionne», où la flatterie et l’hypocrisie sont favorisées et conseillées au lecteur.

Ainsi, l’auteur est forcé d’écrire de manière imagée car, malheureusement, sans cela, il n’y aurait pas beaucoup de lecteurs «avertis» qui comprendraient bien le message du philosophe. Enfin, on peut remarquer que les auteurs vraiment talentueux ne peuvent faire juste une simple dénonciation ou une morale sans le récit avec toutes les figures de style, parce que ce serait trop simple, et il ne serait pas nécessaire d’être un philosophe ou un grand écrivain pour rédiger un texte argumentatif de cette façon, en oubliant l’intérêt littéraire.

C’est pourquoi, par exemple, un auteur comme Voltaire écrit de longs contes philosophiques comme Candide et Zadig.

Ainsi on peut donc constater que dans certains cas, les auteurs sont obligés, dans une perspective artistique et littéraire, d’utiliser la critique indirecte. Mais, malgré ces obligations, qu’on ne peut pas éviter parfois, parmi les mêmes écrivains, il y a des auteurs qui ont d'eux-mêmes choisi d’écrire les apologues, d'argumenter de façon indirecte et imagée.

Quelquefois, cette méthode aide à mieux comprendre le message de l’écrivain et l'argumentation indirecte rend souvent la critique beaucoup plus forte.

Par exemple, dans le conte philosophique Candide, de Voltaire, dans le chapitre 3, au début, la guerre est présentée comme un spectacle agréable, mais en fait Voltaire a choisi d’écrire de telle façon juste pour mieux montrer l’absurdité et l’atrocité de la guerre pour le lecteur qui est déjà habitué à cet élément de notre vie quotidienne absolument atroce et injuste.

Une telle présentation paradoxale sera davantage propice à attirer son attention.

De même, l’utilisation du registre ironique, qui est une façon d’écrire indirectement, aide à mieux comprendre la dénonciation et la critique de l’auteur.

Par exemple, dans les Lettres Persanes, Montesquieu utilise l’ironie pour dénoncer le pouvoir politique injuste du roi et même le pouvoir autoritaire du chef du domaine religieux de la vie, le pape.

Il invente des personnages étrangers qui illustrent le regard extérieur sur les moeurs de la France pour mieux montrer au peuple français les injustices qui demeurent dans sa société.

Il est évident que les défauts deviennent plus clairs quand on les voit à l’aide d’un regard neuf et même naïf, qui permet une plus grande objectivité.

On découvre bien ce procédé stylistique dansCandide de Voltaire, où le nom du personnage principal explique déjà l’idée de l’auteur.

Et c’est l’écrivain qui a décidé de lui-même, sans y être contraint, d’utiliser la manière indirecte pour rendre la critique plus forte. En outre, on doit remarquer que dans la plupart des cas, le philosophe de Lumières, au XVIIIème siècle, ou l’écrivain du XVIIème siècle, s’adressent plutôt au lecteur «averti», intelligent, même s' il n’y en a pas beaucoup parmi l’ensemble des lecteurs.

Mais dans ce cas-là, la manière indirecte est même plus efficace parce que, pour le lecteur intelligent, il est plus intéressant de découvrir par soi-même le sens de la morale sans l’explication directe et claire de l’auteur.

Les contes philosophiques de Voltaire comme Zadig ou certaines fables de Jean de La Fontaine comme «Le vieillard et les trois jeunes hommes», où la morale n’est pas explicite, illustrent bien cet intérêt pour le lecteur de les lire et de déchiffrer à chaque fois le message que l’écrivain veut faire passer.

C’est pourquoi l’auteur de l’apologue choisit. »

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