DISSERTATION SUR L'APOLOGUE

« En outre, (de +) l'apologue est aussi une forme argumentative efficace quant au public visé, il a la possibilité detoucher un large public en passant par le récit imaginaire avec par exemple « Le voyage de Gulliver » de JonathanSwift, au conte populaire avec « Gargantua » de Rabelais.Ainsi le pouvoir argumentatif de l'apologue est de plaire tout en instruisant, ce qui permet à l'auteur de défendre sesidées, en s'aidant de l'ironie, du comique ou de la satire.Cette efficacité est aussi liée au fait que le lecteur participe à l'élaboration du récit et en tire un enseignement trèssouvent quant à la condition humaine.

Avoir recourt à la fiction est un moyen pour l'auteur de convaincre et depersuader son lecteur de ses idées propres.

Procédé qui permet de critiquer implicitement la société, le clergé, lepouvoir, tout en déjouant la censure. Néanmoins nous pouvons constater des risques à cette forme argumentative.

En effet, l'apologue demande uneréelle complicité entre l'auteur et le lecteur et parfois l'auteur peut se heurter à un risque d'incompréhension de lapart du lecteur.

Effectivement le lecteur doit opérer une transposition entre l'image et la signification ce qui peutmener à de véritables contre-sens.

Ceci est par exemple vérifiable dans « Candide » où l'on pourrait penser queVoltaire critique les philosophes des lumières sous prétexte que Pangloss apparait comme le philosophe par essence..Par ailleurs, l'apologue réel outil de persuasion, génère des risques de manipulation de l'esprit, principalement chezles enfants, d'une part il raconte des histoires amusantes et plaisantes mettant en scène des animaux, mais d'autrepart le sens moral n'est pas toujours bien perçu par les plus jeunes.car bien souvent le message de l'auteur estdissimulé sous une allégorie.Rousseau fut parmi ceux qui ont critiqué la force de l'apologue et a mis en évidence le danger qu'il apporte auxenfants.

D'ailleurs dans « Les rêveries du promeneur solitaire » il le critique ouvertement l'apologue et dans « Emileou de l'éducation » traité sur l'éducation il souligne l'inutilité de la fable.

: « Les enfants se moquent du corbeau,mais s'affectionnent tous au renard …ils prennent toujours le beau rôle, c'est le choix de l'amour-propre, c'est unchoix très naturel ». Sans aucun doute l'apologue constitue un bon moyen d'argumentation mais pas obligatoirement une formeargumentative sans faille.C'est principalement le manque d'implication de l'auteur dans son texte et les risques d'interprétations erronées parle lecteur qui en créent les limites et ainsi fixent les faiblesses du genre.. »