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Dissertation, roman, Albert Camus

Publié le 18/02/2014

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camus
« Qu'est-ce que le roman, en effet, sinon cet univers où l'action trouve sa forme, où les mots de la fin sont prononcés, les êtres livrés aux êtres, où toute vie prend le visage du destin. Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion, [...] « Le rapport entre l'art et la vie est probablement la problématique centrale du roman existentialiste, courant romanesque dominant des années 40 et 50. Sartre y expose notamment sa critique du roman en tant que celui-ci serait un mensonge, pour la raison qu'il donne l'illusion d'un sens à la vie des gens, alors que selon lui l'existence n'est pas conciliable au romanesque. « Univers « fermé contrôlé par un créateur démiurge, le roman déploie en effet des personnages qui ne sont pas, comme nous, perdus dans l'arbitraire, ni voués à des hasards et autres contingences dérisoires. Pour Camus, c'est précisément de cette création de sens par l'oeuvre d'art que peut venir le salut de l'homme. Dans L'Homme révolté, en 1951, il prend de fait ses distances avec la pensée existantialiste, non en réfutant cette idée de rupture de « sens « (dans sa double acception « direction/signification «) entre personnage romanesque et vie réelle de l'individu, mais en jugeant cette entreprise artistique de création de sens et de complétude comme un geste vital pour l'homme, un geste de « révolte «, qui défie l'absurdit...

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