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Dissertation réalisme

Publié le 12/08/2013

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Le réalisme est un courant littéraire apparu en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment en France et en Grande-Bretagne. Les auteurs réalistes ont pour objectif de retranscrire la réalité comme elle est, sans théâtralisation et sans idéalisme, en traitant des sujets de la vie courante. Nous nous poserons la question : même s'il se prétend réaliste, copiste du réel, [...] le romancier crée-t-il un monde imaginaire ? On peut d'abord se demander quel est le sens du mot « réaliste «, car on peut le comprendre de manières différentes. Comment le romancier peut-il créer un monde imaginaire à partir du réel, et de quelle manière exploite-t-il ce réel ? Tout d'abord, nous verrons en quoi les romanciers écrivent des romans pour reproduire le réel. Puis nous verrons ce qui fait que les romanciers dépassent l'imitation du réel. Pour finir, nous verrons si les romanciers peuvent se passer du réel. La tâche du romancier, quand il crée des personnages, peut consister avant tout à imiter le réel et à le reproduire. Peindre fidèlement les hommes et le monde est ce à quoi s'attellent les romanciers de la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi le roman réaliste, à travers toute une galerie de personnages, cherche-t-il, selon le mot de Balzac, à « faire concurrence à l'état civil « comme La Comédie humaine et ses innombrables personnages. Cette conception est illustrée par les trois textes du corpus. Pour peindre le réel, les romanciers disposent de moyens variés. Ils peuvent faire la description détaillée et réaliste des personnages, en peignant leur physionomie, en donnant des détails anatomiques, des précisions sur leurs vêtements... Ils peuvent aussi s'appuyer sur des événements et des personnages historiques pour conduire l'intrigue comme ont pu faire Vigny ou Dumas, sur des faits divers comme da...

« Troyes, les romans précieux, les romans sensibles du XVIIIe siècle, les héros, idéalisés sont propres à satisfaire les attentes, les fantasmes de perfection de publics divers qui peuvent s'identifier aux personnages, retrouver une image valorisante et valorisée d'eux-mêmes.

À l'inverse, certains héros se démarquent de l'humanité commune, par leur côté burlesque : ce sont les personnages de Rabelais, de Cervantès ou encore ceux des romans réalistes et burlesques du baroque.

Pour Balzac, la réalité est poétique : le romancier doit donc créer une illusion, comme l'auteur dramatique.

De là, le titre qu'il donne à sa suite de romans : La Comédie humaine , qui rappelle le mot de Shakespeare : « Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n'y sont que des acteurs.

» C'est ce dont le roman doit rendre compte.

Par conséquent, la création d'un personnage, par le travail de l'écriture, fait de lui une véritable œuvre d'art.

De son vieillard du Chef-d'œuvre inconnu , Balzac dit lui-même : « Vous eussiez dit d'une toile de Rembrandt ».

De même, Zola, en décrivant Gueule d'or, mentionne « ses épaules et ses bras sculptés », qui sont comme « copiés sur ceux d'un géant dans un musée ».

Dans la création d'un personnage romanesque, le réel est le plus souvent transposé, transformé, plutôt qu'imité.

Cependant, le réel peut aussi être écarté de la création romanesque. Le romancier ne cherche pas toujours à se rapprocher du réel et laisse souvent libre cours à une fantaisie débridée.

La reine des Andouilles de Rabelais, Grégoire, le personnage de La Métamorphose de Kafka, qui se transforme en insecte, le vicomte de Calvino pourfendu par un coup d'épée et dont les deux moitiés, l'une bonne, l'autre mauvaise commencent une nouvelle vie après leur séparation, sont nés d'une imagination qui ne se soucie plus du tout du réel.

Il en va de même pour Grenouille, le héros du Parfum de Süskind, créature monstrueuse qui poursuit un projet aussi poétique que criminel.

En créant de tels personnages, dont l'outrance diminue la vérité psychologique, le romancier n'a pas pour visée d'« imiter le réel » mais de marquer l'imagination du lecteur et de le faire s'évader dans d'autres mondes.

D'autres personnages incarnent une idée et prennent une portée argumentative.

Plus qu'imités de la réalité, ils sont construits à partir d'une pensée qu'il s'agit de représenter.

Camus modèle ses personnages de La Peste au gré de son intention culturelle.

Enfin, les personnages du Nouveau Roman, à force de banalité, perdent tout relief, toute réalité.

Plongés dans la médiocrité de leurs préoccupations dont le romancier détaille à l'infini les moindres inflexions comme Gisèle dans Le Planétarium de Sarraute, désincarnés, ils n'ont souvent plus d'identité et ne semblent plus réels. Pour conclure, nous pouvons dire que le romantisme cherche l’évasion dans le rêve, dans l’exotisme ou le passé, exalte le goût du mystère et du fantastique.

Il réclame la libre expression de la sensibilité et prônant le culte du « moi », affirme son opposition à l’idéal classique.

Le réalisme peut être vu de deux manières différentes.

Il peut être compris comme du réalisme philosophique et artistique ou comme un écrit à l'esprit pratique, qui voit le monde tel qu'il est, sans se faire d'illusion.

L'écriture romanesque implique donc nécessairement un rapport avec le réel.

L'écrivain peut choisir de s'en approcher, ou, à l'inverse, d'inventer un monde éloigné de nos références communes.

Quoi qu'il en soit, la dimension artistique et poétique de la création romanesque ne peut être dissociée de la démarche d'un écrivain.

Le romancier, comme l'écrit Maupassant, est avant tout un « illusionniste », qui met en scène à sa manière la vie, pour faire admettre au lecteur qu'elle se déroule sous ses yeux.

L'écrivain ne saurait donc s'apparenter à un « imitateur » du réel ; ce serait assimiler le roman à une forme de « contrefaçon » toujours imparfaite.

Cependant, parfois, il est capable de nous faire comprendre notre monde.. »

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