Dissertation Monologue
Publié le 22/12/2012
Extrait du document
De plus, l’originalité du monologue se retrouve aussi dans sa ressemblance avec la tirade et donc
dans sa capacité à donner lieu à des dérivés et à des différences de procédés littéraires. En effet la tirade
ressemble au monologue car elle reprend en partie ses caractéristiques telle l’expression des pensées au
style direct. Cependant elle permet au personnage, contrairement au monologue, de s’exprimer et de
développer ses idées en présence d’un autre protagoniste et participe de ce fait directement à l’action
littéraire. Ainsi on peut observer dans Hernani, de Victor Hugo, de nombreuses tirades dont la forme est
dérivée du monologue. C’est par son utilisation que Hernani, banni, ennemi du roi qui a fait exécuter son
père, tente de presser Doña de se décider : Veut elle partir avec lui, fugitif, ou rester vivre avec le vieux
mais riche duc don Ruy Gomez ? La première tirade de Hernani, des vers 126 à 148, présente donc une
énonciation argumenté où le personnage va exprimer clairement ses pensées et résumer
«
Le monologue théâtral, par sa séparation et sa grande différence avec le reste de la pièce, permet au
spectateur un récapitulatif clair et précis de la situation et lui propose ainsi un passage original, riche en
informations mais aussi en émotions.
D’une part le monologue permet au spectateur de devenir « interne » à l’histoire comme dans un
roman.
Ainsi il devient omniscient par sa connaissance des pensées du personnage et peut alors mieux
apprécier et juger les événements qui se passent sur scène.
Aussi Jean Racine entraine les spectateurs
à travers les sentiments de Titus par l’intermédiaire d’un long monologue qui présente le cruel dilemme
entre le choix de l’amour et celui de la raison dans son œuvre Bérénice.
Cela permet alors au public de se
mettre à la place du personnage et de partager ainsi ses émotions.
La décision finale du héros s’avère
alors encore plus importante et cruciale et le choix encore plus difficile : Que mettre en avant ? Son feu
ou sa Nation ? Le monologue théâtral est donc un passage riche et original pour le spectateur.
D’autre part, la richesse d’un monologue se trouve aussi
dans sa forme : En effet il se permet de reprendre les règles de rhétorique en les modifiant parfois pour
les adapter à sa situation.
On peut ainsi remarquer cette forme dans les « Stances » du Cid de Corneille
où Rodrigue, jeune noble espagnol, se retrouve confronté au terrible dilemme de venger son père et
d’ainsi conserver son honneur et celui de sa maison ou de renoncer à la vengeance par amour de
Chimène qui n’est autre que la fille de Don Gormas, offenseur de Don Diègue.
Les premiers vers
présentent donc l’exorde qui introduit les faits passés.
Il est suivit ensuite par la narration où le héros
expose clairement son problème et les conséquences désastreuses d’un choix comme de l’autre à
travers un questionnement déchirant.
Cependant la confirmation reste imprécise et se trouve modifiée par
l’argumentation de Rodrigue en faveur de chaque solution : Ici la modification de la rhétorique est réalisé
dans l’optique d’intensifier la dureté de l’alternative qui s’offre au personnage.
Ce monologue est donc un
véritable dilemme et le choix de Rodrigue reste confus jusqu’à la dernière strophe qui représente alors la
péroraison, exprimant l’ultime résolution du Cid : « Je dois à mon père avant qu’à ma maitresse » (v.
342).
La forme du monologue est donc représentative de sa richesse et de son originalité.
De plus, l’originalité du monologue se retrouve aussi dans sa ressemblance avec la tirade et donc
dans sa capacité à donner lieu à des dérivés et à des différences de procédés littéraires.
En effet la tirade
ressemble au monologue car elle reprend en partie ses caractéristiques telle l’expression des pensées au
style direct.
Cependant elle permet au personnage, contrairement au monologue, de s’exprimer et de
développer ses idées en présence d’un autre protagoniste et participe de ce fait directement à l’action
littéraire.
Ainsi on peut observer dans Hernani, de Victor Hugo, de nombreuses tirades dont la forme est
dérivée du monologue.
C’est par son utilisation que Hernani, banni, ennemi du roi qui a fait exécuter son
père, tente de presser Doña de se décider : Veut elle partir avec lui, fugitif, ou rester vivre avec le vieux
mais riche duc don Ruy Gomez ? La première tirade de Hernani, des vers 126 à 148, présente donc une
énonciation argumenté où le personnage va exprimer clairement ses pensées et résumer
synthétiquement la situation dans laquelle il se trouve.
Le détournement du monologue en tirade montre
donc que le monologue, tout en étant un procédé complexe en lui -même, est suffisant simple pour être
dérivé, ce qui en fait une nouvelle fois sa richesse et son origina.
»
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