Dissertation Litterature L'education humaniste
Publié le 22/02/2020
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DISSERTATION
« On ne naît pas Homme, on le devient » affirme Érasme, grand Humaniste et précepteur de
l’Europe. Cette citation met en avant l’idée que l’Homme, fondamentalement bon, a la
possibilité de devenir meilleur. Ainsi, la question de l’éducation de l’Homme dans toutes ses
dimensions est au centre de la réflexion des humanistes et témoigne de leur soif de
connaissance.
Mais, en quoi la doctrine de l’éducation humaniste a-t-elle élevé moralement l’être
humain ?
Pour assurer cette ascension morale, toutes sources et disciplines sont efficaces, à
travers un programme ambitieux qui renouvelle l’éducation scolastique pour former un
individu savant. Il s’agira, ensuite, de s’interroger sur les nouvelles méthodes d’instruction
proposées par les Humanistes, avant d’aborder l’importance de l’échange d’idées et de
l’ouverture sur le monde, qui complètent la formation d’un individu.
Le contexte historique de bouleversements dans les savoirs, les techniques et les
frontières du monde, inspire aux humanistes une conception de l’Homme très novatrice par
rapport au Moyen Âge. En plaçant donc l’Homme au centre de leur réflexion et de leur
action, contrairement aux époques précédentes préoccupées par les rapports de l’Homme
et de la divinité, les humanistes donnent de l’importance à l’individu.
Cet anthropocentrisme valorise le progrès de l’Homme en établissant un programme
ambitieux qui renouvelle le système scolastique. Afin de réaliser ce projet, les grands
penseurs de la Renaissance veulent, tout d’abord, la création d’un environnement propice. Il
s’agit d’un cadre qui permet de cultiver toutes les dimensions de l’Homme, comprenant le
corps, l’esprit et l’âme, tel que dans Gargantua de Rabelais où les lieux varient. L’enseigné se
déplace de sa chambre aux prés, pour ensuite retourner à la salle à manger. L’éducation de
Gargantua est, en effet, reflétée par le cadre changeant et dynamisé : son corps est en
mouvement, s’inscrivant sur un va-et-vient, à l’image de son esprit. Son instruction est ainsi
centrée sur la formation de sa personne, symbolisée par l’environnement intérieur, ainsi que
sur son ouverture sur le monde, illustrée par l’environnement extérieur. La variation et
diversification des lieux instaurés par les Humanistes soulignent la notion d’un apprentissage
permanent, décloisonné : Rabelais cherche continuellement les espaces appropriés à la
formation d’un individu. Les humanistes établissent donc un enseignement qui ne se limite
pas à la salle de classe : il s’agit bien d’un environnement qui favorise le progrès de l’être
humain, en l’introduisant à toutes sortes d’endroits. De plus, le programme ambitieux des
humanistes se définit par le fondement d’une organisation stricte. L’enseignement est
constant, tout comme le changement de cadre, et les activités s’enchaînent, sans pauses.
L’ogre Gargantua, dans l’œuvre de Rabelais, s’instruit et s’applique aux disciplines du matin
au soir. Ses journées entières sont destinées à l’apprentissage : un rythme est mis en place
afin d’étudier toute discipline possible. Les humanistes insistent sur la progression de la
journée, symbolisant l’amélioration de l’individu et s’appuient sur un enseignement
ininterrompu.
«
« en somme, que je voie en toi un abîme de science ».
Les sages de la Renaissance
souhaitent, en effet, l’élaboration d’un individu complet qui possède tout un cycle de
connaissances.
La formation est basée, en premier plan, sur la maîtrise exacte du langage.
Il
est question d’une hiérarchisation des langues anciennes, telles que le grec, le latin et
l’hébreu, pour ensuite élargir vers l’arabe et le chaldéen.
En effet, la maîtrise de nombreuses
langues permettront à Gargantua de former son propre style, c’est-à-dire forger son
éloquence pour se former soi-même.
Le talent de l’éloquence obtient une place importante
dans le plan d’études humaniste, comme dans le système d’instruction traditionnel du
Moyen Age.
Cependant, le programme de l’éducation humaniste dépasse l’enseignement
médiéval : à la connaissance et la maîtrise des arts libéraux sont ajoutés les sciences
naturelles et exactes.
Il s’agit d’une pédagogie pratique où les sciences comme
l’astrophysique, l’anatomie et la biologie permettront une connaissance meilleure de
l’environnement dans lequel l’Homme vit.
Les humanistes insistent sur cette connaissance
absolue qui englobe non seulement la culture et la langue de l’être humain, mais aussi son
milieu de vie, ce qui aboutit à l’étude de soi-même.
De plus, l’étude de la religion élargit la
conception d’un Homme nouveau des humanistes, en formant non seulement un savant,
mais aussi un croyant qui a, en plus de la foi en Dieu, une foi en l’Homme.
Il s’agit d’obtenir
une croyance en soi et en la possibilité de progresser.
Rabelais évoque la connaissance de
l’Ancien et du Nouveau Testament dans Pantagruel , une étude possible grâce à la maîtrise
des langues anciennes et modernes.
Il affirme, de plus, que « sagesse n’entre pas dans une
âme mauvaise » : les connaissances acquises devront être guidées pour assurer la vertu.
Le
savoir lié à l’âme élève la morale de l’Homme en apportant paix et confort.
Ainsi, les humanistes cultivent toutes les dimensions de l’Homme pour former un Homme
nouveau, savant et croyant.
La formation intellectuelle et morale de l’enfant commande son
avenir d’Homme.
L’objectif de ce programme précis, diversifié et constant est, comme
l’affirme Rabelais dans Pantagruel, « que rien ne te soit inconnu » afin de s’interroger sur le
monde et sur soi-même, c’est-à-dire, connaître la forme entière de l’humaine condition.
Afin de mettre en rigueur un nouveau programme d’éducation, les lettrés du
mouvement humaniste proposent de nouvelles stratégies et outils.
Ils s’interrogent sur la
manière de transmettre les savoirs à l’Homme et sur les supports utilisés en recourant à des
genres et formes variés.
La variation des méthodes et des supports permet de faire
découvrir à l’Homme de nouveaux idéaux d’une manière plus efficace.
Érasme, dans De
l’éducation des enfants , exploite l’argumentation indirecte en défendant l’usage d’un
enseignement fondé sur le plaisir.
Le précepteur de l’Europe réintroduit l’apologue comme
outil de formation pour les enfants : il s’agit de l’art de former les hommes.
En effet, les
fables possèdent une forme séduisante et légère, ayant recours à l’image tout en
enveloppant un contenu sérieux, une morale.
Cela charme les oreilles des enfants qui
retiennent toute information sans aucun effort, grâce au plaisir de l’imitation.
L’instruction
par le rire s’appuie sur le ravissement, ce qui forme des impressions et donne à l’enseigné la
possibilité de se laisser séduire, à travers les sens et le corps.
Érasme met en avant la
formation d’un enfant à travers le rire et le divertissement, composants d’une dimension
théâtrale, qui sont des astuces par lesquels un jeune individu réussit à retenir ce qu’on lui
enseigne.
La formation d’un individu ne peut être réalisée sans transmission vivante qui
capture notre attention..
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