Dissertation, l'expérience des camps de concentration est-elle indicible
Publié le 10/11/2012
Extrait du document
«
Ces témoignages sont bien s ûr tr ès importants mais ils ne peuvent parler à la place
des morts. Il est vrai que les survivants ont v
écu de tr ès pr ès l’horreur des camps mais
les morts eux l’ont v
écu jusqu’au bout. Personne ne sait par exemple ce qui se passait
exactement dans les chambres
à gaz. Seuls ceux qui y rentraient pouvaient savoir. On
peut donc dire d’une certaine mani
ère que ces t émoignages sont l égèrement fauss és
car ils ne peuvent pas totalement exprimer la r
éalit é.
Ensuite, on peut dire que la litt
érature ou toute autre forme de t émoignage ne
changera rien
à l’horreur de ce que les d éport és ont v écu. Raconter cette exp érience
ne pourra pas les apaiser et ne les aidera pas
à se sentir mieux, tellement elle est
extr
ême. Cela ne pourra qu’engendrer une souffrance suppl émentaire du fait de devoir
se rappeler, alors qu’ils tentent d’oublier.
C’est ce qu’affirme Alain BROSSAT dans
L’Epreuve du d
ésastre , (1996) : « ce n’est pas encore une fois que les rescap és
é
chapperaient par les vertus du r écit à leur condition de mortvivant » L8.
D’apr
ès Claude LANZMANN, Parler pour les morts (2000) : « Il y a bien une
obsc
énit é absolue du projet de comprendre » L4. Pour lui, il n’y a rien à comprendre
dans ce processus d’extermination massif et dans cette d
éshumanisation car c’est tout
simplement incompr
éhensible. Pour lui, Il n’y a pas besoin de chercher à donner des
exemples d’explications comme : « l’antis
émitisme chr étien, le ch ômage en
Allemagne, la psychanalyse, le mauvais m
édecin juif de la m ère d’Hitler, etc.
» L13
car il n’y a en fait pas d’explication. Il faut diriger sur cette horreur un regard frontal et
ne pas chercher
à la dissimuler derri ère des excuses.
Malgr
é la difficult é de raconter cette exp érience, il existe de nombreux
t
émoignages avec de nombreuses formes artistiques qui utilisent diff érents
subterfuges pour rompre ce « silence ».
Pour raconter son histoire dans L’Esp
èce humaine , Robert ANTELME, r ésistant
arr
êté en 1944 et d éport é, utilise diff érents points de vue. Son texte est polyphonique,
mais c’est le plus souvent le point de vue du bourreau qui est adopt
é. Il ne revit donc
pas son exp
érience de son propre point de vue, peut être pour diminuer sa difficult é à
raconter. Et aussi pour tenter de comprendre les diff
érentes raisons de la haine ou de
l’indiff
érence des allemands envers les prisonniers.
Il tente de donner un semblant
d’explication au fait que les allemands en sont arriv
és à consid érer que ce qui ce .
»
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