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Dissertation Le Roi se meurt ; comique et tragique

Publié le 03/05/2013

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Ionesco a souvent répété, comme dans Notes et contre-notes : « Je n'ai jamais compris pour ma part, la différence que l'on fait entre le comique et le tragique. « En quoi ce propos vous paraît-il pouvoir s'appliquer à la pièce ? Introduction : Chez Ionesco comme chez Beckett, le sentiment de l'absurdité du monde et de la condition humaine déclenche à la fois un vertige, source de tragique, et un regard de dérision, source d'effets comiques. Pour Ionesco, « toutes les situations sont humoristiques et toutes les situations sont tragiques «, le comique représentant souvent une première approche de la pièce, un instrument de la construction dramatique, alors même que le sujet est presque toujours tragique, car « seul ce qui est insoutenable est profondément tragique, profondément comique, essentiellement théâtre «. C'est pourquoi on retrouve dans le Roi se meurt la coexistence de ces deux registres, absolument indissociables dans la dramaturgie de Ionesco : à la montée progressive et inéluctable de l'angoisse, répondent des scènes parodiques, voire comiques. En quoi cette pièce est-elle comique ? La pièce annonce de par son titre que la pièce sera tragique. Mais dès la première scène, on voit en fait tout de suite le registre comique. En effet lors de la scène d'exposition, le garde entre sur scène en premier et s'énerve sur le chauffage qui ne veut pas s'allumer (« Chauffage, allume-toi «), son costume ne ressemble d'ailleurs pas beaucoup à celui d'un garde mais plutôt à celui d'un aviateur. Le garde s'inspire ensuite du cérémonial d'entrée de la cour afin de présenter chaque personnage: il annonce le nom et le titre, la fonction de chacun, y compris celui de Juliette, la femme de ménage et infirmière, présentée juste après les reines. Le vocabulaire employé par la femme de...

« langue au docteur page 33), nous dévoile sa personnal ité très enfantine malgré son grand âge.

Il est à l’opposé de l’image d’un roi qui possède normalement des caractéristiques nobles et dignes et perd donc toute crédibilité.

Ce décalage entre le statut du personnage et sa personnalité contribue au comique d e caractère.

Le comique de répétition sert à montrer l’absurdité de la pièce.

Par exemple, lorsque le garde présente deux fois Juliette au début, il répète ses propos, se mélange (« suivie de Juliette, femme de ménage et infirmière de Leurs Majestés » page 13), il répète aussi « Le Roi est mort.

Vive le Roi ! ».

Juliette entre sur scène et la quitte peu de temps après, cela fait penser à des marionnettes, c’est le comique d’apparition et de disparitions répétées.

Ensuite, le burlesque est présent pour faire rire le public.

En effet, termes inattendus contribuent à former le comique de mot ; le garde annonce l’entrée du médecin : « Sa Sommité, monsieur le Médecin du Roi, chirurgien bactériologue, bourreau et astrologue à la Cour.

» page 14 et aussi le mot « p antoufles » page 29 qui est un terme inapproprié au salon royal.

On passe du registre tragique à des mots tels que « Breakfast » et « Living-room », ce qui étonne et fait rire.

Pour finir,   on trouve le comique de l’absurde lorsque Marguerite annonce au roi qu’il va mourir à la fin du spectacle (caractère tragique) et quand le médecin ajoute précisément que le roi, mort, n’aura pas de petit déjeuner le lendemain matin (page 37).

Le roi est aussi totalement absurde et très têtu lorsqu’il répond « Je mourrai, oui, je mourrai.

Dans quarante ans, dans cinquante ans, dans trois cent ans.

Quand je voudrai, quand j’aurai le temps, quand je le déciderai » page 34, mais aussi lorsqu’il envoie Juliette la bonne, chercher les ministres partis en vacances et tombés dans le ruisseau, au lieu du garde.

La banalité de sujets comme le repas, ainsi que la minimisation de faits graves tels que la mort du roi, créent une atmosphère décalée et absurde, et participent ainsi du comique : tout est dérisoire dans la pièce.

D’une façon générale dans la pièce, le burlesque repose sur l’absence de dignité des personnages alors que l’on attend dans ces circonstances un exemple de grandeur.

La tragédie classique ne mélange quasiment jamais les registres, alors que la pièce de Ionesco repose au contraire sur le comique. II- En quoi est-elle tragique ? La pièce est une tragédie car elle comporte plusieurs éléments appuyant cette idée.

Souvent, beaucoup d’éléments de la mise en scène de la tragédie sont symbole de royauté.

Dans cette pièce les objets sont symboles de pouvoir : trônes, couronnes, sceptre, Premièrement, le titre annonce l’idée générale de la pièce, soit l’agonie du Roi.

Aussi, elle est écrite selon la règle des trois unités : unité de lieu (le palais), unité de temps (moins de deux heures), et unité d’action (l’agonie du roi).

De plus, dès le début, la dégénérescence du château se fait parallèlement à celle de Bérenger ; il s’effondre en même temps que Béranger.

Cela souligne l’effet tragique : le Royaume disparaîtra avec son roi.

On a aussi un sentiment d’enfermement : Bérenger ne peut échapper à son destin, il est enfermé dans un palais qui ne semble avoir aucune issues, il n’a donc aucun échappatoire.

Par ailleurs, les 2. »

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