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Dissertation français : Théâtre et stratagème Au sein du théâtre, du comte, de la fable et encore une multitude de genres littéraires, la ruse occupe une place primordiale.

Publié le 16/06/2021

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Dissertation français : Théâtre et stratagème Au sein du théâtre, du comte, de la fable et encore une multitude de genres littéraires, la ruse occupe une place primordiale. Il s'agit d'une notion complexe dans laquelle se mélangent de manière indiscernable et indissociable le réel et l’abstrait, soudés par le ciment de l’intelligence. Ce procédé habile pour tromper parfois même considéré comme un art se situe à la frontière des genres et de nombreux auteurs n’hésitent pas à l’utiliser, que ce soit pour susciter le rire, avancer l’intrigue, donner une leçon de morale et autres intentions. Cet outil ne peut être négligé particulièrement au théâtre. En effet, farce, comédie, tragédie, toutes utilisent la ruse notamment à travers le personnage de valet ou esclave qui étant sous la domination d’un maître supérieur nécessite d’intelligence, d’habilité pour se démarquer de sa condition. Par ailleurs, Molière au sein de ses nombreuses comédies a considérablement participé à accroître cette image du valet fourbe et rusé qui contraste fortement avec celui grotesque et risible de la farce. De même, il se situe au premier plan dans les pièces de Marivaux qui s’en sert pour critiquer la hiérarchie sociale de son époque. Il apparait donc indéniable que la ruse est propre au valet, mais il serait absurde de penser que ce formidable outil n’est utilisé seulement par un type de personnage. C’est pourquoi nous nous demandons dans quelle mesure la ruse appartient-elle au valet et quels en sont ses bénéfices au théâtre ? Tout d’abord, il est certain que la ruse constitue l’apanage du valet qui s’en sert dans différentes intentions, mais les stratagèmes peuvent également être élaborés par d’autres personnages c’est pourquoi il est nécessaire de mettre en lumière ce qu’apporte cette ruse omniprésente au théâtre. Dans un premier temps, le valet est un personnage incontournable au théâtre et ce depuis l’Antiquité, qui permet de se divertir indépendamment des autres personnages. Peu à peu, son importance s’est accrue, lui permettant d’user de la ruse avec finesse. En effet, faisant partie d’une classe jugée inférieure, ses seuls moyens de s’émanciper sont soit la force soit l’intelligence. C’est ainsi que ce personnage se divise en deux caractères principaux : le valet bouffon et idiot de la farce et celui fourbe et rusé qui suscite l’intérêt. Ce dernier utilise la ruse à différentes fins : souvent pour aider son maître, sinon dans le cas contraire pour se venger de la pression exercée par celui-ci ou encore, pour satisfaire ses propres intérêts. En effet, le valet se doit de servir son maître et occupe parfois une position de confident. Dans ce cas, il va mettre son intelligence au profit de son maître qui devient un ami. C’est le cas de Dubois dans Les fausses confidences de Marivaux qui est un valet au service de Dorante, un bourgeois ruiné. Ce valet va ruser à maintes reprises avec subtilité et éloquence pour permettre à son maître d’épouser Araminte, une riche veuve. D’une man...
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« adoucie, est très fréquente dans les comédies et met finalement plus en avant le valet qui brille par son esprit et sa vertu que le maître .

Il apparait d onc que le valet est capable de ruser pour venir en aide à son maître toutefois ce n’est pas toujours le cas.

Effectivement, étant asservi par des maîtres parfois injustes, dominants, le désir de rébellion, de vengeance du valet s’exprime à travers la four berie.

Scapin, un valet rusé et sournois souhaite se venger du père de son maître, Géronte et va pour cela lui faire croire qu’il est poursuivi par une compagnie de soldats gascons, il le persuade d e se cacher dans un sac pour leur échapper.

Ensuite, Scap in fait semblant d’avoir été attrapé et se met à donner des coups de bâton à Géronte en lui faisant croire qu’il s’ agit d’ un de leurs poursuiveurs. =l simule également l’agonie pour obtenir le pardon de ce même maître.

Le valet est donc un homme intelligen t certes mais dénué de quelconque scrupule.

De même, dans les Bonnes de Jean Genet, les deux servantes effectuent un jeu de rôle quotidiennement dans lequel elles empoisonnent leur maîtresse.

L ’auteur utilise donc l a ruse comme outil de vengeance pour ces valets qui souffrent de la hiérarchie sociale et de la prépotence d’un maître.

Enfin, il est rare que la ruse n’ait pas de lien avec le maître car dans ce cas le valet ne se soucie pas de ce dernier, poursuivant d’autres intentions et s’octroyant donc un e certaine part de liberté.

C’est le cas de Ruy Blas qui, fou amoureux de la reine d’Espagne va, certes sous la demande de son maître, se faire passer pour Don César mais il va également entrer en fusion avec son rôle et s’émanciper moralement devenant un vrai homme politique confiant et séduisant aux yeux de la reine.

Il réussit finalement à se libérer de son maître dans la mort.

De même, Figaro dans Le maria ge de Figaro de Beaumarchais va ruser pour pouvoir épouser Suzanne, camériste.

=l va s’opposer à son maître et à travers lui Beaumarchais dénonce les excès de la noblesse : « Qu'avez -vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. » Enfin, dans L’île des esclaves de Marivaux, les valets ont de véritables revendications sociales : ils veulent être reconnus, sur un plan m oral, non politique : ils ne veulent pas devenir maîtres.

Dans cette conception, la ruse permet au valet d’être mis en avant pour ses qualités morales et non pour un quelconque lien avec son maître.

Ainsi, il est indéniable que le valet sait se servir d e la ruse habilement pour différentes raisons.

Elle lui permet d’aider son maître et donc de remplir son rôle soit de s’opposer à ce dernier.

Enfin, la ruse est un moyen adroit d e se libérer de ce rôle restreint de valet pour satisfaire un amour, des valeu rs… De nombreux auteurs ont créé des valets habiles dans l’objectif de divertir mais aussi de mettre en avant un personnage oublié de la société.

Toutefois, la ruse ne peut constituer uniquement l’apanage des valets.

E n effet, les pièces se ressembleraient trop si seuls les valets possédaient de l’intelligence et de l’habileté c’est pourquoi il semble évident que d’autre s personnages utilisent la ruse au théâtre.

Dans un second temps, le dramaturge accorde à d’autres personnages la maîtrise de l’art que constitue la ruse , ce qui enrichit la pièce et la rend particulière.

En effet, il arrive aux maîtres d’utiliser la ruse pour apprendre la vérité, aux libertins pour satisfaire leurs envie s, aux amants pour se retrouver…. »

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