Dissertation Dom Juan
Publié le 21/01/2013
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Enfin, la règle de la bienséance est elle aussi bafouée.
Dans l’œuvre, Molière utilise plusieurs fois les
armes comme par exemple par une didascalie dans l’acte III, scène 3 quand Don Carlos est « l’épée à
la main » et que Dom Juan revient lui aussi « l’épée à la main ».
Ainsi, il fait une atteinte à la
bienséance car cette règle interdit de choquer le public notamment avec des combats armés ou en
voyant des personnages mourir sur scène ce qui est d’ailleurs le cas de Dom Juan à la fin de la pièce.
Pour compléter cette étude sur le caractère irrégulier de la pièce, nous allons maintenant passer à
l’étude du mélange des registres.
Le mélange de comique et de tragique est aussi une spécificité du baroque, mélange que Molière mets
ici en place.
Le tragique est principalement incarné par Done Elvire, elle constitue un personnage tragique car elle
aime Don Juan alors que lui ne l’a jamais aimée.
Ce caractère tragique est particulièrement visible lors
de la scène III de l’acte I où celle-ci apprend l’infidélité de Dom Juan et où elle raconte ses malheurs.
On observe ainsi le champ lexical des émotions touchantes : « la simplicité et la faiblesse de mn
cœur », elle parle de sa « tendresse » envers Dom Juan et se définit comme une victime ce qui lui
donne un caractère tragique « je rejetais la voix qui vous rendait criminel à mes yeux », « J’écoutais
avec plaisir 1000 Chimères ridicules qui vous peignaient innocente à mon cœur ».
Le tragique peut également être relevé en ce qui concerne le père de Dom Juan, Dom Louis déçu par
l’attitude de son fils dans lequel il avait placé beaucoup d’espoir.
Enfin le tragique est également
visible dans la triste et funeste destinée de Dom Juan qui ne cesse d’être annoncée par les personnages
tout au long de la pièce.
Comme avec par exemple par Done Elvire dès l’acte I scène 3 : « le Ciel te
punira, perfide, de l’outrage que tu me fais » ou encore la Statue dans l’acte V: « Dom Juan,
l’endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l’on renvoie ouvrent un
chemin à sa foudre ».
A l’inverse, Dom Juan à certains aspects comiques.
Le personnage comique principal est
évidement Sganarelle.
Valet, il est également le bouffon de Dom Juan.
Sganarelle se laisse
prendre à des raisonnements douteux qui font ainsi rire le spectateur, il utilise une gestuelle
comique tout comme son déguisement de médecin au début de l'acte III ou encore lorsque
celui-ci reçoit une gifle qui ne lui était pas destinée (acte II, scène 3).Les mésaventures de
Monsieur Dimanche relèvent aussi de la farce.
Quant à Dom Juan, il reste lui aussi un
personnage comique.
Il joue souvent avec un comique de mots car il est considéré comme
maître dans l’art de la parole.
Par exemple, après un drôle de raisonnement de Sganarelle, ce
dernier tombe par terre et Dom Juan en profite pour dire : « voilà ton raisonnement qui a le
nez cassé ».
On remarque aussi un comique de situation dans la scène 4 de l’acte II où Dom
Juan se joue de Charlotte et Mathurine.
Dans cette pièce, les niveaux de langage sont principalement visibles entre le patois mis en
place par les paysans, le langage populaire de Sganarelle et Dom Juan, le langage soutenu de
Done Elmire.
Ceux-ci s’adaptent parfaitement aux personnages et à l’image qu’a voulu leur
donner Molière : Le langage populaire pour Dom Juan et son valet censés représenter le
comique, le langage soutenu pour Elmire qui représente le tragique et le patois pour marquer
l’imbécilité, la naïveté des paysans.
Ces différents langages, s’inscrivent donc dans le
mélange des registres marquant une fois de plus la différence et l’irrégularité de la pièce.
Nous allons maintenant nous axer sur le caractère baroque de cette pièce en nous intéressant dans un
premier temps au personnage de Dom Juan, baroque à lui seul.
Tout d’abord Don Juan est un personnage baroque de par sa soif de séduction illustré parfaitement lors
de la scène IV de l’acte II où celui-ci tente de séduire deux femmes en même temps en leur mentant et
les montant l’une contre l’autre : « Celle à qui j’ai promis effectivement n’a-t-elle pas en elle-même de
quoi se moquer des discours de l’autre ? ».
Ce caractère séducteur s’accorde avec les règles du
personnage baroque qui doit faire ce qu’il pense bon sans prendre en compte les contraintes et les
règles de la société..
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