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Dissertation de Bel-ami

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

L'image et la condition des femmes

 

Bel-ami est le roman d’un ambitieux qui réussit par tous les moyens. La réussite est son obsession, son guide, une sorte d’absolu. Georges Duroy est une figure d’arrivisme absolu. Parti de rien, il devient maître de la presse puis, très vite du pouvoir.

 

Dès l’incipit du roman Duroy prend une place primordiale, pareille à celle qu’il va occuper au coeur du journal où il est rédacteur et

 

au milieu de toutes ces femmes tombées sous son charme. Son portrait est présenté en mouvement, c’est un bel homme conscient

 

et fier de son pouvoir de séduction, qui erre dans les rues de Paris à la recherche d’une conquête. Il a un passé militaire dont il

 

garde l’allure élégante, ses atouts physiques apparaissent comme des armes.

 

Duroy est pauvre mais fier de cette apparence militaire qu’il amplifie par certains aspects provocants de sa personnalité, comme s’il était prêt à défier la terre entière.

 

Les femmes ont un rôle très marquant dans l’œuvre de Maupassant et plus particulièrement dans Bel Ami. L’ascension sociale de Duroy se réalise grâce à ces personnages adjuvants. Elles sont omniprésentes et servent à la progression du récit tout comme à l’évolution de Bel Ami. Au début du roman, Duroy est en manque d’amour et c’estRachel qu’il croisera en premier sur son chemin. Rachel est une prostituée. Vulgaire et grossière, elle est le reflet d’une société de fin de siècle et plus particulièrement d’un endroit considéré dégradant comme les Folies Bergère. Même si elle a, par

 

son expérience, l’habitude des hommes, elle ne reste pas insensible au charme que dégage Duroy. Nous pouvons remarquer le talent de Duroy à faire succomber les femmes.

 

Au chapitre II, lors du dîner chez Forestier, Duroy rencontre les femmes qui progressivement l’aideront à atteindre le but qu’il s’est fixé. La première femme qu’il découvre est Madeleine Forestier, l’épouse de son ami. C’est une « jeune femme blonde et jolie » qui bénéficie d’un portrait physique précis et élogieux. Elle mêle beauté et intelligence. Dès leur première rencontre elle perce la nature

 

secrète de Duroy. Elle sait aussitôt que cet homme ira loin et, lorsqu’il parle de l’Afrique, elle le couve d’un regard « protecteur et souriant ». Elle perçoit son talent de journaliste mais surtout celui de séducteur et elle l’invite à faire la cour à Mme Walter de sorte à attirer la sympathie de son patron.

 

Madeleine Forestier est une journaliste de talent. Lorsque Duroy entre dans son cabinet, il la voit avec « une grande page de papier demeurée écrite à moitié ». Ainsi elle rédige les articles de son mari et nous devinons qu’elle rédigera ceux de Duroy.

 

Elle s’intéresse aussi à la politique et côtoie les représentants du pays, les hommes les plus influents, ce qui la rend encoreplus singulière dans la mesure où très peu de femmes pouvaient s’enorgueillir d’être autant investies dans la vie politique. De plus, très représentative de son époque et de son milieu, Madeleine Forestier est une femme infidèle puisqu’elle va tromper son mari avec Laroche-

 

Mathieu, le ministre des affaires étrangères, probablement par intérêt. Elle est un précieux trésor pour un homme qui rêve de s’élever dans la société car elle « connaît tout le monde sans avoir l’air de voir personne ; elle obtient ce qu’elle veut, comme elle veut et quand elle veut. » . Grâce à elle, Duroy jouira d’une grande notoriété dans le milieu journalistique et assurera un début de fortune en partageant l’héritage reçu de Vaudrec. Madeleine Forestier

Bel-Ami apparaît comme un anti-héros. l’arriviste réussit à atteindre son but dans le milieu de la presse. L’évolution du personnage est analysé dans un monde où l’argent est facteur de pouvoir.

Duroy évolue dans un journal à la fin du XIXe siècle, un lieu où l’argent est source d’envie et de jalousie tout comme la société à laquelle il appartient.

 

Maupassant a voulu observer les différentes classes représentatives de la société française de son époque, c’est ainsi qu’il a pu livrer une description naturaliste caractéristique de son temps.

L’écrivain réaliste parcourt le monde de son regard critique, rien ne lui échappe, il est à l’affût du moindre détail.

 

De sa plume incisive, Guy de Maupassant, observateur pessimiste d'une société corrompue, a dépeint fidèlement la société de la IlIème République, Bel-Ami est donc un roman qui insiste sur les perversions d’unesociété au travers de son principal protagoniste qui est amoral.

Roman d’apprentissage la réussite d’un être médiocre. Au XIXe siècle, les romans mettent plus volontiers l’accent sur la formation des jeunes hommes, formation éducative, sentimentale et sociale.

Bel Ami s’inscrit donc dans l’optique du roman d’apprentissage et du roman naturaliste puisqu’il peint et analyse l’évolution d’un être enfermé dans ses illusions et aux limites de la misère, à travers son comportement et dans son milieu social.

Aujourd’hui, Bel-Ami est une des oeuvres les plus lues de Maupassant ; ce roman de moeurs reste d’actualité. Le style limpide, le ton détaché et amusé, un certain goût de la provocation contribuent à la fois au divertissement et à la réflexion du lecteur.

Bel-Ami reproduit la réalité de l'époque.

1. Des faits historiques réelles (toutes ces histoires de colonisation...)

2. Des lieux réels qui existent toujours

3. Les différentes classes sociales de l'époque (paysans, peuple du boulevard, petite bourgeoisie etc... )

4. Il y a des événements qui sont tirés de la vraie vie de Maupassant, ça renforce l'idée de réalisme.

II. Malgré les efforts, Bel-Ami reste tout de même une fiction (\"création\").

« régime le plus libéral du monde : les journaux étaient assurés de l’impunité.

Quelle vision de la presse apparaît dans le roman ?Maupassant ayant été lui-même journaliste, fait dans Bel Ami une satire de la presse du XIXe siècle.

Les principales accusations de Maupassant à l’encontre du journalisme portent sur les escroqueries comme l’affaire du Maroc, les interviews truquées comme ceux de Saint-Potin, qui initie Duroy aux règles du journalisme en recueillant le fond de ses articles auprès des concierges et le mélange entre argent, politique et journalisme. Tout d’abord, cette triade se trouve incarnée dans le roman par la figure de M.

Walter, patron d'un journal corrompu, assoiffé de puissance politique et d'argent facilement gagné ou escroqué.

M.

Walter est l’incarnation de l’homme capitaliste.

Il remplit son rôle sans faillir et n’a pas son pareil pour tromper et s’imposer afin d’arrondir une fortune déjà considérable.

Tout lui est bon : le journal et ses immenses possibilités, la conjoncture économique dont il sait se rendre maître par le biais de toutes les manipulations et spéculations, le tape-à-l’ œ il de son bureau de La Vie Française, l’achat de l’hôtel du Prince de Carlsbourg et du dernier tableau à la mode « Jésus marchant sur les flots » de Karl Marcowitch qu’il fait voir au Tout-Paris.

Saint- Potin, l'imprudent reporter, le décrit : " Le patron ? Un vrai juif ! [...] Son journal n'a été fondé que pour soutenir ses actions de bourse et ses entreprise de toutes sortes.

Pour ça il est trés fort, et il gagne des millions au profit de sociétés qui n'ont pas quatre sous de capital...". Maupassant a peu d’estimepour le banquier Walter et dénonce à travers ses aventures, les scandales financiers de son temps. Les locaux du journal de La Vie Française sont le théâtre du mensonge et de la duperie avec le clinquant des décors sur scène et la déception face à ce qui se cachent en coulisses. Quand Duroy arrive au journal pour la première fois, il est impressionné par l’escalier monumental, la salle d’attente, l’air sérieux des garçons de bureau.

La mise en scène est si parfaite qu’elle en "impose aux visiteurs ".

Cependant, il découvre l’envers du décor : les journalistes jouent au bilboquet, la conférence qui accapare Walter consiste en une partie d’écarté.

Il n’est pas étonnant alors que de fausses interviews, des échos tronqués, des informations erronées car un même article peut être servi plusieurs fois, puissent avoir libre cours dans cette mise en scène. La presse est omniprésente dans le roman, elle exerce sur les personnages et sur la société qui les entoure un pouvoir immense.

En effet, Maupassant nous fait ressentir la toute- puissance d’une presse qui s’achète et se vend en ayant une forte influence sur le gouvernement : « La Vie française était avant tout un journal d’argent, le patron étant un homme d’argent à qui la presse et la députation avaient servi de leviers ».

En outre, le journal vit et prospère de tous les trafics et de toutes les compromissions que tolère et soumet les artisans du journal à l’argent et à la politique.

«...La Vie française avaitgagné une importance considérable à ses attaches connues avec le pouvoir ; elle donnait (...) les nouvelles politiques ; On la citait on la redoutait on commençait a la respecter ...» Les Echos de La Vie Française désigné par le groupe nominal la «moelle du journal ", sont la véritable essence du journal, usine à chantages divers, ils polarisent toutes les curiosités et alimentent les conversations.

Les pratiques courantes du journal sont peu louables.

Nous pouvons citer les injures et les diffamations qui se règlent en duel : «...L'attaque toujours adroite, nourrie de faits, tantôt ironique, tantôt sérieuse, parfois. »

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