Discours sur la misère, Victor Hugo
Publié le 20/11/2012
Extrait du document
«
engagement.
Même remarque avec l'expression “je suis pénétré” ligne 8.
La présence des
marques de la deuxième personne: “Vous n'avez rien fait” avec l'anaphore lignes 17, 18, 19, 25 et
26, “Vous le voyez, messieurs” ligne 33 et “Votre générosité (...)votre sagesse”
ligne 34 permet d'inclure les “messieurs” au discours.
La présence également de la première
personne du pluriel vise à réunir dans un même élan Hugo et ses interlocuteurs: “nos
campagnes” “nos villes” lignes 24 et 25.
Par ce dialogisme Hugo vise à impliquer ses
interlocuteurs, à emporter leur adhésion.
Cette adhésion est d'ailleurs signifiée par les remarques qui figurent
entre parenthèses et qui informent le lecteur sur les réactions du public: “Bravo ! -
Applaudissements” ligne 15 et “Acclamation” ligne 28.
Ces notations contribuent à
restituer la vivacité des débats.
Les paroles ainsi rapportées soulignent l'effort et la capacité de persuasion de
l'auteur.
Ceci s'ajoute aux quelques marques d'oralité comme l'interjection “Eh bien” ligne 1 ou
les anaphores.
Les parallélismes de construction et anaphores témoignent de la façon dont Hugo cherche à
marquer les esprits.
C'est une nécessité de se répéter à l'oral pour être bien entendu.
Ce discours est un discours politique ainsi qu'en témoigne la présence des termes appartenant au champ
lexical de la politique: “la société” ligne 2, “pays civilisé” ligne 4,
“conscience de la société” ligne 5, “cette assemblée” ligne 12, “l'ordre
moral” ligne 18, “le peuple” ligne 20, “souffrance publique” et “esprit
de révolution” ligne 29 et “anarchie“ ligne 35.
Il s'agit ici pour Hugo de dénoncer la façon
dont la société et le monde politique de cette première moitié du XIX oublient les plus démunis.
Il condamne
cette situation en recourant notamment à des phrases négatives comme “ce sont là des choses qui ne
doivent pas être” ligne 1 et “pour que de telles choses ne soient pas” ligne 3 et 4.
Son
discours accusateur est donc un réquisitoire indigné ainsi que le signifient les nombreuses exclamations
lignes 3, 6 et 13.
L'hyperbole de la ligne 7: “pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des
crimes envers Dieu” lignes 7-8, désigne implicitement les interlocuteurs de Hugo comme des criminels
et surtout comme de mauvais chrétiens.
L'anaphore de “vous n'avez rien fait” exhibe la
négligence des politiques.
Cette accusation vise à réveiller ou à éveiller les consciences.
Ici, Victor Hugo.
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