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œDIPE ROI: LES ORIGINES DU MYTHE

Publié le 02/01/2020

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Les éléments invariables du mythe

Œdipe, fils du roi de Thèbes Laïos et de sa femme Jocaste* (ou Épicaste) est frappé d'une malédiction : il doit tuer son père et épouser sa mère. Ses parents l'abandonnent après lui avoir percé les chevilles pour les lier (d'où son nom Œdipe : pieds enflés). Recueilli, il est élevé par le roi et la reine de Corinthe*, qu'il prend pour ses vrais parents. Arrivé à l'âge adulte, il va consulter l'oracle de Delphes*, qui lui dit qu'il va tuer son père et épouser sa mère. C'est pendant ce voyage qu'il rencontre un vieillard à un carrefour, lui dispute le passage, et le tue sans savoir qu'il s'agit du roi de Thèbes, Laïos. Arrivé à Thèbes, dont le roi vient de mourir, il résout l'énigme de la Sphinx, qui terrorisait la contrée en dévorant tous ceux qui ne savaient pas répondre à la question mystérieuse : « Quel est l'être qui marche tantôt à deux pattes, tantôt à trois, tantôt à quatre ? » Seul, il comprend qu'il s'agit de l'homme. Les Thébains lui offrent leur reine en mariage pour le remercier. Après avoir régné pendant plusieurs années, et eu des enfants de son mariage, il apprend la vérité sur son destin. La reine se suicide.

Telle est la base à peu près constante de la légende. Mais sur ce canevas de nombreuses variantes apparaissent ; d'abord la source de la malédiction : est-elle familiale ou limitée à Œdipe ? Sophocle ne parle pas de malédiction antérieure à Œdipe, mais dans beaucoup de versions les malheurs de la famille proviennent d'une faute de Laïos qui a provoqué la mort d'un jeune homme Chrysippos : à la suite de ce crime, les dieux lui ont interdit d'avoir une descendance ; ensuite on hésite sur les conditions de l'abandon (dans la mer ou sur le Cithéron* ?), les raisons du départ de Corinthe* (à la recherche de chevaux perdus ou pour aller consulter l'oracle ?), le lieu de la rencontre avec Laïos ; des points plus importants sont aussi diversement interprétés : la naissance d'enfants de l'inceste est occultée dans de nombreuses versions ; les circonstances de la révélation de la vérité peuvent varier : la peste de Thèbes semble une invention de

Pindare, Olympiques 11, v. 56-64

Non, il n'y a pas de terme fixé pour la mort des humains ; et quand se lève le jour, fils du soleil, savons-nous jamais si nous le terminerons paisiblement, sans que notre bonheur ait souffert aucune atteinte ? Des courants changeants nous entraînent ; ils amènent tantôt la félicité et tantôt l'épreuve.

Ainsi la Parque, gardienne du bonheur héréditaire de cette race, parmi toute sa prospérité issue de la volonté divine, lui apporte aussi en d'autres temps, par un retour inverse, quelque infortune, depuis que le fils prédestiné de Laïos rencontra son père et le tua, pour accomplir l'antique oracle proféré à Pytho*.

Ce poème lyrique ne présente que deux éléments de la légende : l'oracle et le meurtre du père ; mais on y perçoit aussi un thème fondamental de la sensibilité tragique de Sophocle : l'instabilité du destin.

Hérodote, Histoires, V, (59)

[...] J'ai vu moi-même en Béotie un trépied [il s'agit d'une offrande, dans un temple d'Apollon] qui porte en vers hexamètres : Scaios, vainqueur au pugilat m'a consacré à toi, Apollon ; Scaios a pu vivre à l'époque d'Œdipe, fils de Laïos.

D'après ce témoignage d'Hérodote, l'histoire d'Œdipe s'inscrit dans l'histoire réelle de Thèbes.

Eschyle, Les Sept contre Thèbes

La pièce, qui évoque le sort des deux fils d'Œdipe, faisait partie d'une trilogie (Laïos, Œdipe, Les Sept), dont les deux premières pièces sont perdues. Des chants du chœur rappellent l'histoire de la famille :

Je pense à la faute ancienne, vite châtiée, et qui pourtant dure encore à la troisième génération, la faute de Laïos, rebelle à Apollon, qui par trois fois, à Pytho*, son sanctuaire prophétique, centre du monde, lui avait déclaré qu'il devait mourir sans enfant, s'il voulait le salut de Thèbes. Mais Laïos succombe à un doux égarement, et il engendre sa propre mort, Œdipe le parricide, qui a osé ensemencer le sillon sacré où il

« Les éléments invariables du mythe Œdipe, fils du roi de Thèbes Laïos et de sa femme Jocaste* {ou Épicaste) est frappé d'une malédiction : il doit tuer son père et épou­ ser sa mère.

Ses parents l'abandonnent après lui avoir percé les che­ villes pour les lier {d'où son nom Œdipe : pieds enflés).

Recueilli, il est élevé par le roi et la reine de Corinthe*, qu'il prend pour ses vrais parents.

Arrivé à l'âge adulte, il va consulter l'oracle de Delphes*, qui lui dit qu'il va tuer son père et épouser sa mère.

C'est pendant ce voyage qu'il rencontre un vieillard à un carrefour, lui dispute le pas­ sage, et le tue sans savoir qu'il s'agit du roi de Thèbes, Laïos.

Arrivé à Thèbes, dont le roi vient de mourir, il résout l'énigme de la Sphinx, qui terrorisait la contrée en dévorant tous ceux qui ne savaient pas répondre à la question mystérieuse : « Quel est l'être qui marche tan­ tôt à deux pattes, tantôt à trois, tantôt à quatre ? )) Seul, il comprend qu'il s'agit de l'homme.

Les Thébains lui offrent leur reine en mariage pour le remercier.

Après avoir régné pendant plusieurs années, et eu des enfants de son mariage, il apprend la vérité sur son destin.

La reine se suicide.

Telle est la base à peu près constante de la légende.

Mais sur ce canevas de nombreuses variantes apparaissent; d'abord la source de la malédiction : est-elle familiale ou limitée à Œdipe ? Sophocle ne parle pas de malédiction antérieure à Œdipe, mais dans beaucoup de versions les malheurs de la famille proviennent d'une faute de Laïos qui a provoqué la mort d'un jeune homme Chrysippos : à la suite de ce crime, les dieux lui ont interdit d'avoir une descendance; ensuite on hésite sur les conditions de l'abandon (dans la mer ou sur le Cithéron* ?), les raisons du départ de Corinthe* (à la recherche de chevaux perdus ou pour aller consulter l'oracle ?), le lieu de la ren­ contre avec Laïos ; des points plus importants sont aussi diversement interprétés : la naissance d'enfants de l'inceste est occultée dans de nombreuses versions ; les circonstances de la révélation de la vérité peuvent varier : la peste de Thèbes semble une invention de. »

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