œDIPE ROI, (425 av. J.-C.) SOPHOCLE
Publié le 02/01/2020
Extrait du document
Sujets
Vous lirez l'ensemble du dossier avant de choisir le travail d'écriture.
Vous traiterez les questions, qui sont communes aux trois sujets, puis vous réaliserez un travail d'écriture au choix.
Questions :
1. Vous étudierez les relations différentes établies dans chacun de ces textes théâtraux entre l'auteur, les personnages et le public. (3 points)
2. Vous étudierez en quoi consiste dans chacun de ces trois extraits la dimension tragique du destin d'Œdipe. (3 points)
Travail d'écriture (14 points)
Sujet de commentaire :
Vous rédigerez un commentaire du monologue de Jocaste.
Sujet de dissertation :
« Traduttore, traditore » ; cette maxime italienne signifie que toute traduction est fatalement infidèle, et trahit la version d'origine. Selon vous une réécriture est-elle une trahison ou une invention ? Vous vous appuierez sur l'ensemble des œuvres que vous avez étudiées dans le cadre de la réécriture du mythe d'Œdipe.
Sujet d'invention :
À la manière de Cocteau, vous ferez parler une « voix » pour présenter à un public de spectateurs un autre grand mythe tragique de votre choix (par exemple Iphigénie, Tristan et Iseut, Faust, Don Juan... ou d'autres).
Dans un cruel échange métaphorique, la souffrance est comparée à la mort « tant de cruels trépas »... mais pour permettre une surenchère : la vraie mort qui apporterait enfin le calme du tombeau est refusée. L'obsession du temps de douleur, l'obsession de la mort, préparent évidemment la conclusion tragique de la pièce.
L'ambiguïté qui rapproche et oppose tout à la fois douleur et mort prépare un des effets les plus forts à la fin du lamento : l'apparition d'oxymores, ou d'antithèses, associant dans un paroxysme de passion des termes contradictoires : les dieux ont plaisir à faire des coupables... ils accablent d'illustres misérables... ils devraient pourtant « chercher des criminels à qui le crime est doux... »
Mais ici, la force des antithèses ne relève pas seulement de l'émotion et de la plainte. Elle s'inscrit dans la rigueur d’une méditation amère où Jocaste met en cause d'abord « le ciel » (terme général et ambigu qui semble se relier au vocabulaire chrétien plus qu'au monde païen) puis, plus clairement, « les dieux ».
Et sans doute cette méditation est d'abord dominée par la conscience de la faute commise. Les souffrances subies sont bien présentées comme une punition infligée par un ciel courroucé. Ces « ennuis funestes », sont des « vengeances célestes », des châtiments. Jocaste reconnaît que les « rigueurs » du ciel s'en prennent à des « coupables » ; elle admet qu'elle est « punie », et elle formule clairement l'horreur de la situation monstrueuse qui a attiré la colère céleste « depuis le jour infâme/Où de mon propre fils je me trouvais la femme »... Même si les bienséances classiques interdisent à Racine d'atteindre la crudité sophocléenne (on se rappelle les phrases terribles du chœur : la chambre nuptiale a vu le fils après le père entrer au même port terrible... comment le champ labouré par ton père a-t-il pu te supporter 0, le scandale de l'inceste est exprimé et condamné par l'adjectif infâme.
«
Il avait détruit, ô Zeus, la devineresse aux serres aiguës.
Il s'était dressé
devant note
ville comme un rempart contre la mort.
Et c'est ainsi, Œdipe
que tu avais été proclamé notre roi, que tu avais
reçu les
honneurs les plus hauts, que tu régnais sur la puissante
Thèbes.
Plus vif
Et maintenant qui pourrait être dit plus malheureux que toi 7 Qui a subi
désastres, misères plus atroces, dans un
pareil revirement 7
Ah, noble et cher Œdipe ! Ainsi la chambre nuptiale a vu le fils après le
père, entrer
au même port terrible !
Comment, comment le champ labouré par ton père a-t-il pu si
longtemps, sans révolte, te supporter,
ô malheureux ?
Le temps, qui voit tout, malgré toi l'a découvert.
Il condamne l'hymen,
qui n'a rien
d'un hymen, d'où naissaient à la fois et depuis tant de jours,
un père et des enfants.
Ah
! Fils de Laïos ! que j'aurais donc voulu ne jamais te connaître ! Je
me
désole, et des cris éperdus
s'échappent de ma bouche.
Il faut dire la vérité : par toi, jadis j'ai
recouvré la vie, et par toi aujourd'hui je ferme à jamais les yeux 1
B.
LA THÉBAÏDE(1664) RACINE ; Folio classique -1412, p.
78;
Acte Ill, scène 2.
v.
591-614
La pièce de Racine évoque un autre épisode du mythe d 1Œdipe, et
s'inspire plus directement d'une pièce d'Euripide:
Les Phéniciennes.
Après la mort d'Œdipe, ses deux fils, Etéocle et Polynice se
disputent son héritage.
Leur rivalité inexpiable les mène à une guerre
fratricide.
Leur mère, Jocaste, (qui, dans cette version
ne s'est pas
suicidée immédiatement après la révélation de l'inceste), se
désespère devant le destin effroyable qui l'accable, elle-même tout
comme Œdipe.
JOCASTE, seule.
Dureront-ils toujours ces ennuis si funestes 7
N'épuiseront-ils point les vengeances célestes?
Me
feront-ils souffrir tant de cruels trépas,
Sans jamais au tombeau précipiter mes pas 7
5 0 ciel que tes rigueurs seraient peu redoutables.
»
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