DIOP David : sa vie et son oeuvre

DIOP David (1927-1960). Un recueil de trente poèmes brûlants de révolte. Coups de pilon (1956, édition augmentée 1980), a suffi à faire la réputation de celui que Gérald Moore a appelé le « Maïakovski de la révolution africaine ». Né à Bordeaux, d’un père sénégalais et d’une mère camerounaise, David Diop aura une perception intellectuelle aiguë de la situation de l’Afrique par rapport à l’Europe. Son inspiration n’est enracinée dans aucun pittoresque, elle est tout entière issue de la réflexion sur l’injustice de l’esclavage, puis de la colonisation, relayée par les nouvelles formes commerciales et monétaires de spoliation. Son discours, très théorique, aurait pu tourner à la phraséologie et au verbalisme, mais sa rhétorique militante est soutenue par une indignation qui sait trouver des accents percutants et efficaces, tels ceux qu’il dédie « aux mystificateurs », « Monstres cyniques en cigares / Véhiculés d’orgie en vol / Et baladant l’égalité dans une cage de fer». Les titres des poèmes « le Renégat », « Défi à la force », « le Temps du martyre » disent éloquemment de quelle passion brûle ce pamphlétaire.