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DIOP Birago : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DIOP Birago (1906-1989). Ce Sénégalais qui fréquenta l’école coranique et l’école européenne, qui vint ensuite étudier la médecine vétérinaire à Toulouse, a su merveilleusement comprendre toutes les cultures qu’il a traversées dans leur plus secrète intimité. Ses premiers essais poétiques d’étudiant toulousain (1925-1929) sont verlainiens, pleins de « phalènes », de « théorbes » et de douleurs d'amour, mais révèlent aussi un tempérament généreux. Birago Diop, avec un humour trop modeste, a appelé les poèmes qu'il a composés au fil des années « péchés de jeunesse et d’un autre âge », lorsqu’il les a publiés, en 1960, sous le beau titre de Leurres et lueurs.
 
La plus grande réussite de Birago Diop demeure les trois volumes de contes qu’il a donnés, Contes d'Amadou Koumba (1947), Nouveaux Contes d'Amadou Koumba (1958) et Contes et lavanes (1963). Exploitant le fonds de récits de tout l’Ouest africain, les « lavanes » que sa profession l’amena à parcourir, il y ajoute son humour, son goût de la litote, son sens de l’harmonie, toutes qualités de poète. On voit alors ce que peut être la métamorphose d'une littérature orale en une œuvre écrite originale. Birago Diop est, comme La Fontaine, à qui on peut le comparer à bien des points de vue, le contraire d’un écrivain naïf. Il montre ce qu’il faut de l’art le plus exigeant, fait de renoncement et de raison plus que d’inspiration et de prolixité, pour atteindre la spontanéité de la nature.

« 1977) une œuvre élégante par trois volumes de Mémoi­ res : la Plume raboutée (1978), A rebrousse-temps ( 1982) et A rebrousse-gens ( 1985).

Indulgent pour les autres, rigoureux pour lui-même, il pose sur une époque douteuse et difficile un regard souriant plein d'une sagesse qui, pour être «africaine », n'appartient cepen­ dant qu'à lui-même.

BIBLlOGRAPHJB R.

Mercier, M.

et S.

Battestioi, Birago Diop, écrivain sénéga· lais, textes choisis et commentés, Paris, Nathan, 1964; Mohama ­ dou Kane, Birago Diop.

Paris, Présence africaine, 1970; B.

Mou­ r al is ,. »

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