Diderot et le roman philosophique
Publié le 30/06/2015
Extrait du document
«
13
de d'Alembert ( 1 7 69) sans, pour autant, s enger en sys tème.
Diderot prend en compte les acquis de la physique,
de l'histoire naturelle, et y ajoute des anticipations parfois
géniales
pour opposer à l'idéalisme (Berkeley, etc.) le
concept philosophique de matière (primat de l'être sur la
pensée) ; de même il récuse le dualisme, chrétien et carté
sien, entre l'âme
et le corps, en vertu d'une conception i moniste de l'ordre universel défini comme un processus J matériel auquel le mouvement est inhérent.
Tel est le noyau/
fondamental de sa pensée.
Qu'au demeurant ce matérialisme
énergétiste oscille entre un pôle mécaniste et un pôle
humaniste et déiste, qu'il y ait tension entre l'écriture roma
nesque et le projet matérialiste etc.,
ce sont là autant de
contradictions dynamiques dont nous relèverons les traces
dans la structure même de jacques.
Commune au texte « philosophique » et au texte « litté
raire », l'écriture dialoguée, qui se généralise après 1760, renvoie au « rapport singulier et fort complexe entre
Diderot et son lecteur » (Dieckmann).
Diderot est hanté par le problème de la communication (pour qui écrit-on ?
par qui est-on lu?) et il a toujours besoin pour écrire
d'une impulsion affective, d'un rapport vécu avec un interlocuteur.
Quand, dans ses dernières années, il corrige
et réécrit ses œuvres, il le fait à la demande de sa fille ou
de Sophie Volland, mais il pense aussi à la postérité, à ce
« bonheur de l'humanité » qu'entendait déjà servir l'entre
prise encyclopédique.
Ses proches d'un côté, l'humanité de
l'autre : ces deux destinataires délimitent le champ de lec
ture où s'inscrit le travail de l'écrivam.
Ainsi les premières
œuvres (1745-1753) ne visent que le petit groupe des phi
losophes d'avant-garde.
Avec
l'Encyclopédie, Diderot conçoit
la nécessité d'atteindre un public infiniment plus vaste qui, à
la limite, s'étend à l'humanité entière, présente et future
(cf.
la correspondance avec Falconet en 1765-1766).
Dès
lors l'écrivain ne cessera de s'adresser à ses lecteurs, présents
ou futurs, réels ou désirés.
Cette visée d'un lecteur idéal
dont ses amis -en attendant la postérité -sont la pro
messe ou le substitut, explique en partie la présence dans
1.
].
PROUST, étude sur « l'Encyclopédie et le Neveu de Rameau » dans Recherches nouvelles ...
(1972)..
»
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