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Diderot écrit à Voltaire pour l’engager à collaborer à l'Encyclopédie. Il lui explique l'objet et l’esprit de cette entreprise qui doit assurer la maîtrise des écrivains sur l’opinion publique et répandre les lumières de la raison.

Publié le 06/02/2016

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Notre esprit? Si mon nom ne suffisait pas à vous en instruire, celui de M. d’Alembert, qui a bien voulu assumer avec moi la direction, vous donnera, j’espère, Monsieur, toute confiance. Il est pour vous une garantie que l’affaire sera menée avec méthode, avec prudence, mais sans pusillanimité. Nous ne reconnaissons d’autre autorité que celle de la raison. J’ai trouvé des abbés, amis des lumières, qui tâcheront de rendre raisonnable même la théologie. Nous exposerons, d’ailleurs, avec impartialité, comme un bon dictionnaire doit le faire, toutes les doctrines, sans prendre ouvertement parti. Bayle, ici, dans son fameux Dictionnaire historique, nous a indiqué la voie à suivre.

diderot

« DIDEROr 127 sachant qu'on ne fait jamais en vain appel à votre dévouement, quand il s'agit de répandre les lumières de la raison.

I.

Notre objet et l'utilité d'une telle entreprise, il est à peine besoin de vous en dire un mot constituer, un réper- toire aussi complet que possible de toutes les connaissances humaines, mettre à la portée du grand public les principes et les résultats des sciences et des arts, et donner sur toutes les questions, non certes, des solutions toutes faites, mais avec la recension des opinions des philosophes les plus notables de tous les temps, les éléments et les détails qui permettront de les bien poser et de les résoudre d'une manière rationnelle.

II.

Notre esprit? Si mon nom ne suffisait pas à vous en instruire, celui de M.

d'Alembert, qui a bien voulu assumer avec moi la direction, vous donnera, j'espère, Monsieur, toute confiance.

Il est pour vous une garantie que l'affaire sera menée avec méthode, avec prudence, mais sans pusil- lanimité.

Nous ne reconnaissons d'autre autorité que celle de la raison.

J'ai trouvé des abbés, amis des lumières, qui tâcheront de rendre raisonnable même la théologie.

Nous exposerons, d'ailleurs, avec impartialité, comme un bon dic- tionnaire doit le faire, toutes les doctrines, sans prendre ouver- tement parti.

Bayle, ici, dans son fameux Dictionnaire hiso- rique, nous a indiqué la voie à suivre.

III.

Avantages de « l'Encyclopédie ».

L Nous sommes une demi-douzaine, en France, à mener le bon combat contre le fanatisme et les préjugés.

Ne croyez-vous pas qu'il y aurait intérêt à unir nos efforts? Si l'opinion est la reine du monde, et elle l'est de plus en plus, quel moyen plus puissant et plus efficace, pourrait-on trouver d'agir sur elle et de s'en rençre maître? 2.

Le Parlement ne pourra rien contre un ouvrage qui aura l'estime du public.

Qui oserait se déclarer contre une entre- prise si utile? L'Encyclopédie se présentera comme la somme des connaissances de notre temps, et elle le sera véritablement.

L'attaquer, ce sera se donner comme l'ennemi du progrès, de la science et des lumières.

On ne prend pas volontiers cette attituce.. »

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